Bilan de la Pac
Cela pourrait être dramatique...
e vendredi 13 février, Emmanuel Hyest le président de la FDSEA et son bureau ont rencontré les parlementaires afin qu’ils intercèdent auprès du ministre de l’Agriculture face aux inquiétantes incidences sur l’économie agricole de l’Eure.
Même si la date de l’annonce des mesures liées au bilan de la Pac n’est pas encore connue, le président de la FDSEA de l’Eure Emmanuel Hyest ne cache pas son inquiétude face aux propositions du ministre de l’Agriculture.
Du coup, il a décidé avec l’ensemble des élus de son bureau, de réunir tous les parlementaires de l’Eure pour leur expliquer la situation et leur demander de faire remonter cette inquiétude. “L’enjeu est encore plus fort que la dernière fois où nous nous sommes réunis ici avec vous lors de la journée nationale de manifestation du 7 novembre dernier pour préserver le revenu des agriculteurs, a déclaré Emmanuel Hyest. Il est d’autant plus important qu’il s’agit aujourd’hui des incidences directes sur l’économie agricole de ce département.”
Inquiétantes incidences
Se voulant accessible aux parlementaires dans l’approche de ce bilan de la Pac (aux articulations particulièrement complexes, il faut le reconnaître...), le président de la fédération départementale est revenu concrètement sur les propositions du ministre en les détaillant une à une. Du découplage de la PMPVA à hauteur de 25 % en passant parl’article 68 et le prélèvement de 5 % au lieu de 10 % ou encore par l’article 63 où il est suggéré un prélèvement entre 7 % et 12 %... Des pourcentages évoqués ainsi qui ne parlent guère sauf lorsqu’on les traduit, comme l’a fait le trésorier de la FDSEA Eric Chanu, devant les élus rassemblés. “En supposant, à l’article 63 (il s’agit d’un transfert d’aides entre secteurs à l’occasion du découplage) que soit prélevé 7 %, puis 5 % de modulation et enfin 5 % à l’article 68, cela reviendrait à une perte de 60 euros par ha et par an pour les agriculteurs de l’Eure. Et cela représenterait – 80 euros par ha et par an si le prélèvement à l’article 63 était à 12 %.” Un calcul repris d’ailleurs sur les bases du travail réalisé par Orama. L’occasion aussi pour Eric Chanu de rappeler fort justement “que plus de 50 % des hectares de ce département seraient alors directement concernés par ce nouveau calcul.”
Ne pas opposer les secteurs de production
Emmanuel Hyest a rappelé, dans le prolongement de ces chiffres, “que le bilan de santé n’était pas une nouvelle réforme de la Pac. Celle-ci est prévue en 2013 même si elle se jouera dès le débat budgétaire à venir.” Comme l’a dit et écrit à plusieurs reprises Jean Michel Lemetayer “le secteur des grandes cultures ne peut contribuer seul à la réorientation des soutiens !”
Ce qu’a aussi repris Emmanuel Hyest qui souhaite d’abord “que soit maintenue sa dimension économique à la politique agricole commune avec des soutiens du premier pilier légitimés dans leur existence et leurs objectifs. De même, il faut pouvoir réaffirmer la cohérence des liens entre productions végétales et animales, les deux secteurs ne peuvent s’opposer l’un à l’autre. Ils sont complémentaires, interdépendants et ne vivront pas l’un sans l’autre.”
Face aux propositions du ministre Barnier, le président de la FDSEA de l’Eure explique encore : “dans ces conditions, nous ne sommes pas à l’abri de modifications significatives de productions dans nos régions. La Pac avait mis en place des outils de régulation. Il faut que vous, parlementaires, plaidiez pour maintenir ces outils de régulation.” Des parlementaires qui ont, semble-t-il, bien compris l’enjeu eurois de cette application française du bilan de la Pac.
Du coup, le sénateur Joël Bourdin s’est proposé de rencontrer, avec ses collègues, le ministre ou l’un de ses conseillers dans les jours qui viennent pour présenter l’analyse des professionnels eurois.