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Blés meuniers
Céréales bio : les variétés qui tirent leur épingle du jeu

Afin de tester de nouvelles variétés, et les variétés classiquement utilisées, en mode de production biologique, l’ITAB travaille chaque année avec un réseau national, dont la Chambre d’agriculture de l’Orne et le GRAB de Haute-Normandie, pour mettre en place des essais culturaux.

L’essai du GRAB HN a été mis en place en microparcelles le 26 octobre 2010, dans l’Eure, à Dame Marie. Les terres étaient de type limon moyen, en précédent luzerne. Sur ce système ‘’labour’’, les reliquats azotés en sortie d’hiver étaient de 90 unités d’azote sur 2 horizons. La densité de semis était de 400 gr/m².L’essai de la Chambre d'agriculture de l’Orne a été mis en place en bande le 19 octobre 2010, près de Mortagne au Perche. Les terres étaient de type limon argileux, en précédent féverole. Sur ce système ‘’labour’’, les reliquats azotés en sortie d’hiver étaient de 36 unités d’azote sur 1 horizon. La densité de semis était de 350 gr/m².


Des résultats à nuancer

Le graphique ci-contre présente les rendements et les taux de protéines obtenus pour les 7 variétés communes aux deux essais : les rendements et les protéines obtenus dans l’Eure sont plus élevés que dans l’Orne. Ces différences sont à relativiser. Le précédent féverole de l’Orne laisse moins d’azote disponible que la luzerne présente dans l’Eure (reliquats de 36 unités dans l’Orne contre 90 dans l’Eure). L’essai dans l’Orne arrivait en fin de rotation, avec une pression des adventices plus importante que dans l’Eure, où le blé se situait en tête de rotation. De plus, le binage des blés dans l’Eure a permis une minéralisation progressive du sol permettant une bonne alimentation azotée au cours de la campagne. Enfin, les précipitations et les températures de fin juin ont permis une bonne fertilité des épis et un excellent remplissage des grains. Malgré la présence de rouille jaune, certaines variétés présentent des résultats bons à très bons.

Objectif protéine

En agriculture biologique, un blé panifiable est actuellement vendu 390 €/T. Un blé fourrager est vendu 310 €/T. Pour assurer les protéines, il faut prendre en compte la place du blé dans la rotation et bien choisir les variétés semées. Pour pouvoir comparer les résultats obtenus dans les 2 départements (schéma ci-dessous), les rendements et les taux de protéines sont indicés pour chaque variété selon les moyennes (rendements et protéines) de chacun des départements (31,4 qtx/ha et 10,2 % de protéines pour l’Orne contre 74,8 qtx/ha et 12,6 % de protéines pour l’Eure).Dans l’idéal, les variétés les plus intéressantes sont situées en haut à droite du graphique : puisqu’elles présentent à la fois de bons rendements et un taux de protéine correct. Les variétés les plus aptes à faire de la protéine (blés de force) vont généralement être légèrement pénalisées au niveau des rendements : c’est le cas de Saturnus (sensible à la rouille jaune), de Vulcanus et Elément (Caussade), deux variétés nouvellement testées en bio. Parmi les variétés présentant un bon compromis entre rendement et protéines, on retrouve Renan, Pannonikus et Lukullus. Mayen, que l’on retrouve habituellement dans ce groupe, présente des résultats biaisés suite à la présence de charançons dans les semences (60 % de levée observée dans l’Orne).Dans les variétés mieux adaptées à la production de volumes, on retrouve Atllass, Oxebo, Athlon, Figaro, Midas… ce qui confirme la tendance générale de ces variétés. En 2012, de nouveaux essais sont prévus dans les deux départements, pour notamment observer les comportements d’Element et de Vulcanus.

Les céréales adaptées aux éleveurs

Des essais sur les associations céréales-protéagineux et sur les espèces de céréales adaptées aux éleveurs ont été menés sur la ferme vitrine Reine Mathilde, à Tracy-Bocage, dans le Calvados. Les conditions de l’essai : terrain superficiel, précédent luzerne de 5 ans, déficit hydrique sur avril et mai, semis le 5 novembre 2010 à 300 grains/m² (sauf le blé à 350) et récolte le 2 août 2011. Les résultats présentent des bons rendements en céréales : jusqu’à 63 q/ha en microparcelle, et ce malgré le terrain superficiel et la sécheresse. Par contre, les protéagineux ont souffert de la chaleur, des sangliers et de l’égrenage des pois protéagineux, mûrs avant la céréale. Leur rendement en pur ou associé est par conséquent très faible cette année, ce qui biaise les résultats obtenus sur les mélanges.Pour l’élevage, le meilleur compromis entre rendement grain et paille est décerné au seigle Dukato (45 q/ha et 3,2 t/ha), suivi des triticales (avec une démarcation notable de Kortégo). L’avoine Gérald a fait un rendement modeste en grain (29 q/ha) mais bon en paille (3,3 t/ha). En blé, c’est Attlass qui se démarque (49 q/ha) mais, pour une valeur alimentaire similaire, triticale et seigle seront à préférer au blé pour leur rendement en grain et paille.

Thierry Metivier - Chambre d’Agriculture du Calvados


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- Besoin de conseils techniques ? Contactez le conseiller bio de votre Chambre d’agriculture :

François Foulon (76) : 02 35 59 47 76 ;

Amandine Guimas (61) : 02 33 31 49 92 ;

Jean Laurent (50) : 02 33 06 46 50 ;

Thierry Métivier (14) : 02 31 51 66 32.

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