Aller au contenu principal

Christophe Mouchel : agriculteur-chercheur

llll A Vaast-sur-Seulles, Christophe Mouchel exploite 160 hectares. Versé dans l'agroécologie depuis les années 2000, il expérimente des techniques d'agriculture de conservation sur ses sols avec une seule obsession : la biodiversité.

© DB

Dans le bocage, Christophe Mouchel cultive du lin à fibre, du blé, de l'orge, du maïs, du colza, de la féverole et du pois. Dans les années 2000, il cherche à simplifier les itinéraires. L'enjeu pour le cultivateur est de baisser ses coûts de production. Il commence par arrêter le labour. Aujourd'hui, il applique des techniques de semis direct. L'autre pilier de sa démarche est l'implantation de couverts. « L'idée est qu'il n'y ait pas de fuite, que l'on recycle les éléments nutritifs ». Il associe par exemple le colza avec la féverole de printemps, du trèfle blanc nain et du fenugrec. Semé tôt, le colza est moins sensible aux altises et les féveroles, produisent de l'azote avant de geler en hiver. « C'est une démarche opportuniste, explique l'exploitant, les coûts d'implantation sont ainsi plus faibles. »

Travailler moins
Ses sols sableux, peu productifs, l'ont amené à cette réflexion de bon sens : « quand la production coûte moins cher, les marges sont supérieures ». Avec le groupe monté en 2016 au sein de la Chambre d'agriculture, devenu l'association Sol vivant, Christophe Mouchel va plus loin. « On travaille beaucoup sur l'assolement avec des rotations très longues. » L'objectif est « d'avancer dans la réduction du travail », ce qui l'amène à favoriser la biodiversité du sol.
« Au départ, il a fallu décompacter, aérer la terre, se souvient-il, aujourd'hui, on a un sol très vivant et qui se restructure tout seul. » Les effets sont là : « ça fait deux ans que je n'utilise plus d'insecticide. » Il estime que les pressions maladie sont bien moindres également, « on agresse moins les plantes, elles sont moins sensibles. » Il s'essaye aux traitements naturels comme le purin ou la décoction de plantes. « On tente de sortir toutes les cartouches du préventif avant de se servir du curatif ».

Chercher
Les 15 agriculteurs, issus de tout le département et aux profils très différents, avancent ensemble et adoptent une démarche de découverte. Ils expérimentent. Christophe Mouchel parle d' « agriculteurs-chercheurs ». Ainsi ont-ils mis des indicateurs en place pour évaluer leurs pratiques : le comptage des vers de terre ou l'enfouissement de slips en coton. « Ce qui nous motive, admet Christophe Mouchel, c'est de chercher ». Depuis, il a créé une antenne normande du réseau national Biodiversité, agriculture, sol et environnement (Base) qui le conduit partout en France visiter des exploitations, « on avance d'autant plus vite ».

Valoriser
Ces pratiques vertueuses pour l'environnement et moins coûteuses pour l'agriculteur, Christophe Mouchel et ses collègues ne les valorisent pas dans leur commercialisation. Pour l'exploitant, c'est la prochaine étape. Il compte sur la future installation de sa fille Clémentine pour l'accompagner sur cette voie : « il faut qu'on ait une approche qualitative pour aller vers le consommateur. » A suivre.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout l'Agriculteur Normand.

Les plus lus

Votre présence est un de leurs atouts !
CLIQUEZ ICI POUR PARTICIPER
"J'ai du mal à croire que demain, il n'y est plus que du lait étranger. Il faut arrêter de décourager les jeunes de s'installer et soutenir l'élevage français", clame Emmanuelle Leroux, jeune installée de 28 ans.
Emmanuelle Leroux, éternelle amoureuse de Normandes
Emmanuelle Leroux, fan de Normandes et nouvelle présidente de l'Association des éleveurs de la race, entend prêcher un vent de…
A la foire de Lessay 2025, les concours d'animaux en suspens
Alors que la Foire de Lessay arrive à grand pas, les interrogations portent sur le maintien des concours d'animaux organisés par…
Thierry Hulmer, président de Planet'élevage, organise avec Nadège Mahé, vice-présidente et secrétaire de la Chambre d'agriculture et Chloé Serre, en charge de la communication, la prochaine édition de la foire de Lessay, marquée par l'absence d'animaux.
Foire de Lessay 2025 : Planet'élevage s'adapte et innove
À quoi va rassembler la première édition de Planet'élevage, organisé dans le cadre de la foire de Lessay les 12, 13 et 14…
Olivier Bihel, ancien président du Service de remplacement de la Manche.
Ancien président du Service de remplacement, Olivier Bihel s'est éteint à 61 ans
Olivier Bihel, agriculteur de profession, s'est engagé pleinement dans  le service de remplacement. Il est décédé à l'âge de…
La nouvelle campagne de prophylaxie démarrera à l'automne.
Colloque tuberculose bovine début septembre 2025 : "la journée est ouverte à tout le monde"
Le GDS Calvados et le GTV Normand organisent une journée d'échanges et d'expertise autour de la tuberculose bovine, mardi 9…
Publicité