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Diversification
Circuits courts : se regrouper pour mieux commercialiser

S’attaquer seul aux multiples possibilités et particularités des modes de commercialisation en circuits courts n’est pas forcément chose aisée. Une multitude de structures collectives, gérées par des groupes d’agriculteurs avec l’appui d’organismes externes, se développe un peu partout en France. Les Normands ne sont pas en reste !

Développement de l’emploi local, valorisation des produits et du territoire, réflexion sur l’impact environnemental, renforcement du lien social : les raisons de l’essor actuel de l’économie de proximité sont multiples. Les initiatives individuelles foisonnent mais leur poids économique reste aujourd’hui faible : à peine 5 % de l’économie agricole normande ! Ce faible pourcentage peut être attribué au caractère récent de ce développement et à la faible habitude des normands à consommer des produits locaux. Mais ce ne sont pas les seules raisons. Pour des porteurs de projets individuels, certains débouchés, tels que la restauration ou les entreprises, semblent difficilement accessibles. La logistique, le prix, la régularité, des quantités trop faibles ou trop importantes ou encore le calibrage des produits sont autant d’éléments qui peuvent faire peur à un agriculteur seul. Pour d’autres secteurs plus classiques comme les marchés ou les commerces locaux, le nombre de producteurs déjà présents crée des problèmes de saturation et de concurrence.Pour dépasser ces limites, des agriculteurs se structurent collectivement, accompagnés ou non par des organismes para agricoles (Chambres d’agricultures, groupements de producteurs, etc). La mutualisation des moyens humains (temps de mise en place des projets, compétences, commercialisation, etc) et financiers (investissements pour la transformation et la commercialisation) permettent ainsi de développer une offre plus complète et mieux organisée, qui répond cette fois à un marché plus large. Une réussite durable dépend néanmoins d’une implication forte des producteurs et d’une organisation formalisée.

Légumes, viande et produits laitiers avant tout

Un des principaux avantages des structures collectives est de pouvoir développer la commercialisation de produits frais. D’un point de vue économique, les légumes, la viande et les produits laitiers représentent en effet la majeure partie des produits consommés. En revanche, ce sont également ceux pour lesquels la logistique est la plus complexe, pour des questions sanitaires et de volume principalement. Les producteurs de viande, des produits laitiers et de légumes qui souhaitent développer leur activité en vente directe ont ainsi tout intérêt à jouer la carte de la mutualisation. Les produits d’épicerie (boissons, conserves, pain, etc.), plus facilement commercialisables individuellement, n’en sont pas moins intégrés dans les démarches collectives.

“Bienvenue à la ferme” : acteur clé des circuits courts

“Bienvenue à la ferme”, marque des Chambres d’agriculture et premier réseau d’agritourisme en France, développe actuellement une nouvelle stratégie afin de devenir le réseau référent des circuits courts. Au programme : un accompagnement des structures collectives, une visibilité et une valorisation accrue (cahier des charges précis) pour un renforcement des circuits de proximité en France. Tout sur la nouvelle stratégie : rendez-vous au Havre les 26-27-28 mars pour le congrès national


Exemples en Normandie

Selon les envies des producteurs, les moyens dont ils disposent, les débouchés qu’ils envisagent et les opportunités locales, plusieurs types d’organisation existent. Tour d’horizon des possibilités, des structures normandes et des projets en cours.

Les magasins de producteurs
- Description : un groupe de producteurs crée et gère un magasin qui commercialise les produits de chacun. Certains groupes, face au succès, embauchent du personnel et complètent leur gamme avec de l’achat revente. La formule se développe mais ne représente plus légalement de la vente directe.

- Intérêt : toucher un plus large public en regroupant de nom-breux produits fermiers, tout en permettant aux producteurs de garder la plus-value.

- En Normandie : “Les 8 fermes” à Gonfreville l’Orcher près du Havre, “La maison de l’Orbiquet” et une boucherie collective dans le Pays d’Auge.

- Bientôt chez nous : un point de vente en création à Coutances, dans la Manche. Un réseau Normand prévu pour 2013.

- Et ailleurs : La Charrette des producteurs à Tours, Plaisirs fermiers à Niort, le réseau Terre d’envies en Rhônes-Alpes, Ferme attitude à Toulouse, Douz’arônes en Ille-et-Vilaine, et plein d’autres !

Des services sur mesure

- Description : des producteurs s’organisent pour fournir à des particuliers ou à des groupes des services variés tels que des paniers hebdomadaires, du service traiteur, des paniers pique-nique ou des coffrets cadeaux.

- Intérêt : diversifier l’offre et accéder à d’autres modes de consommation (buffets, pique-nique, cadeaux, etc.) et à d’autres clients, entreprises notamment.

- En Normandie : “Local et facile”.

- Bientôt chez nous : des coffrets dans la Manche.- Et ailleurs : à chaque département sa formule !


Les plates-formes d’approvisionnement

- Description : un groupe de producteurs organise un système de regroupement des commandes, des facturations et parfois des livraisons pour approvisionner différents types de clients : restauration collective, restaurants, grandes surfaces, commerces de proximité, particuliers, entreprises, etc.

- Intérêt : proposer une offre groupée et une seule facture, voire une seule livraison, à des clients qui ont de grandes difficultés à s’approvisionner en local.

- En Normandie : Inter Bio Normandie Services pour la restauration collective.

- Bientôt chez nous : deux plates-formes en projet dans le Pays d’Auge et dans la Baie du Mont Saint-Michel. Un objectif de 4 plates-formes dans la Manche.

- Et ailleurs : Manger Bio Isère, AgriBio Provence, Terroirs Ariège Pyrénées, Goûtez au 13, Mangeons 24, Auvergne Bio Distribution, Manger Bio Champagne-Ardennes, Solibio en Alsace, la plate-forme de Terroirs de Picardie, etc.

Les groupements de producteurs et de consommateurs

- Description : des consommateurs organisent avec des producteurs un système de commande (à court ou moyen terme) et de distribution en un lieu fixe.

- Intérêt : participation des consommateurs à la gestion, planification possible de la production, regroupement des produits.

- En Normandie : de nombreux collectifs de type AMAP (Associations pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne) dans les villes, Saveurs et Savoirs à Romilly-sur-Andelle (Eure), deux GIE (Groupement d’Intérêt Economique) de producteurs biologiques de la Manche qui livrent à Paris, etc.

- Bientôt chez nous : à vous de les rejoindre !

- Et ailleurs : des collectifs partout en France, mais peu concernant l’agriculture conventionnelle.

Vous souhaitez participer à cette dynamique ?

Prochainement en Normandie :

Calvados - Février : des journées filières sur l’approvisionnement de la restauration collective.
Manche - 10 février - Valognes : atelier sur l’organisation des circuits courts du Cotentin.- Mars - avril : des journées thématiques “travailler avec la restauration collective”.- Avril - Saint-Lô : atelier sur l’organisation des circuits courts du Saint-Lois.
Basse-Normandie - Mi 2012 : des formations “créer un magasin de producteur” sur les 3 départements.
Eure - Printemps : une réunion d’information sur les magasins de producteurs.
Normandie - 26-27-28 mars : Congrès national Bienvenue à la ferme / Marchés de producteurs de Pays au Havre.

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