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«Cœur de gamme» : Carrefour doit encourager les éleveurs

A l’appel de la FRSEA Normandie, les producteurs de viande bovine ont ciblé l’enseigne «Carrefour» pour manifester leur découragement. Ils étaient ce matin au Carrefour Mondeville 2 de Caen (14). Ils se sont largement entretenus avec Christophe Blaise, son directeur général.

llll Les éleveurs producteurs de viande bovine sont confrontés à une baisse des prix de la viande de boeuf.Pour faire face à cette période difficile, ils ont engagé une démarche dénommée « Coeur de gamme » qui vise à revaloriser les produits issus du troupeau allaitant (races à viande). Cette démarche nécessite l’engagement des enseignes de distribution à mieux payer la viande issue de ces animaux afin d’apporter à l’éleveur un prix qui lui permette de couvrir ses coûts de production.A ce jour, seul Système U a signé l’engagement dans la démarche et alimente un fonds qui pourra être redistribué aux éleveurs. Des discussions positives sont en cours avec d’autres enseignes. Enfin, l’enseigne Carrefour a clairement manifesté son hostilité à cette démarche, au mépris des éleveurs français, de leur mode de production, de leur savoir-faire et de la rentabilité des élevages.La FNB a donc décidé de riposter. Les explications de son président Jean-Pierre Fleury.


>> Vous ciblez Carrefour comme étant le destructeur du modèle d'élevage à la française. Que lui reprochez-vous ?

Carrefour a dit clairement que ce qui était fait avec la démarche « Coeur de gamme » n'avait pas de sens et ne valait rien. Tout ce qu'ils souhaitent, c'est resté bloqué sur la logique de cotation où la cotation la plus basse du marché sert à faire le prix. Carrefour ne porte aucune attention au critère de qualité et au coût de production des éleveurs. Pire, il s'en fiche ! Ce que cherche à faire cette chaîne, c'est d'accorder une plus-value sur la base de la cotation la plus faible mais seulement sur un petit volume de son cahier des charges et si le prix dépasse les 4 euros, la plus-value tombe.


>> Pourtant, d'autres distributeurs apprécient la démarche « Coeur de gamme » ?

L'engagement de Système U pour la mise en place du « coeur de gamme » l'a montré : une qualité renforcée et un prix basé sur les coûts de production de l'éleveur (+1 euro/kg), sans aucun impact pour le consommateur, cela est possible ! Cinq Leclerc dans les Deux-Sèvres discutent avec nous à ce sujet. Intermarché nous a demandé de les aider à travailler sur ce sujet et en Pays de Loire, un Auchan s'est montré intéressé. Il existe même des directeurs de Carrefour qui se disent intéressés mais qui reconnaissent qu'ils sont bloqués par leur hiérarchie nationale.


>> Que demandez-vous à Carrefour ?

Que la chaîne mette au centre de nos discussions le « Coeur de gamme » et que l'on rentre dans une logique de discussion sur la qualité de la filière française et la traçabilité inverse (que les éleveurs puissent savoir où ont été leurs animaux). Une demande que l'on a adressée aussi au Ministre. Le refus de Carrefour de construire les prix sur la base des coûts de production, en fait aujourd'hui l'ennemi n° 1 du prix responsable ! On doit absolument sortir de cette logique de cotations et on doit entrer dans celle de la construction d'un prix fondé sur la base d'un coût de production !


>>  Vous appelez donc à la mobilisation des éleveurs et à des actions ?

Au regard de l'étendue de la crise de l'élevage, les actions des éleveurs sur l'ensemble du territoire national sont appelées à s'étendre. Cela, tant que Carrefour n'accepte pas d'adopter une logique économique durable pour les éleveurs et les consommateurs. En Mayenne, la FDSEA et JA 53 organisent une rencontre avec le préfet de la Mayenne, le directeur de la Direction Départementale des Territoires et les représentants des magasins Carrefour du département. Des actions seront organisées aux alentours de Rennes, Caen, Bordeaux, Paris, Clermont-Ferrand ou encore Lyon.

L'essentiel

Passer d'une logique de prix basé sur les cotations les plus basses à une logique de construction des prix à partir des coûts de production. Refuser la proposition de plus-value de 50 centimes d'euro par kilo de Carrefour et les logiques de gestion de flux. Parler qualité, transparence, traçabilité. Mettre en avant le mode d'élevage à la française et ses races de qualité. Des actions ont été recensées en  Normandie, Rhône-Alpes-Auvergne, Nouvelle Aquitaine, Paris et en Mayenne...

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