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«Cœur de Normandy» transforme Lessay et prend ses marques

La marque «Cœur de Normandy» a été portée ce vendredi sur les fonts baptismaux dans le cadre de la foire de Lessay(50). Le ministre de l’Agriculture, Stéphane Travert, l’a parrainée et souhaité aussi un joyeux anniversaire à la FQRN.

llll «C’est une initiative de la FDSEA 50 à destination des éleveurs de Normandie qui poursuit un objectif : donner au grand public une lisibilité sur le lait de consommation. On a trop longtemps mes collègues et moi, je pense notamment à Ludovic Blin (président de la section laitière) souffert de ce manque de dynamisme. L’image laitière de la Normandie nous a été prise des mains». Au moment du lancement grand public vendredi à Lessay, tout d’abord sur le stand Carrefour puis sur le stand FDSEA et en présence du ministre de l’Agriculture, de la nouvelle marque collective «Cœur de Normandy», Sébastien Amand (président de la FDSEA 50 qui a nourri et porté cette initiative) a recontextualisé la démarche. «On a par le passé, et à plusieurs reprises, tenté de valoriser l’image laitière de la Normandie mais on n’a jamais réussi. Pour nous, c’est un point de départ ce lancement de marque . Nous sommes aujourd’hui en capacité de proposer aux consommateurs normands un lait produit et transformé en Normandie».

Un transformateur et deux distributeurs
«Cœur de Normandy», c’est un triptyque. Tout d’abord, des producteurs qui s’engagent dans les bonnes pratiques d’élevage mais qui s’engagent aussi à assurer la promotion de la marque jusque dans les linéaires des magasins. Ils seront d’ailleurs rémunérés pour cela.
C’est aussi un transformateur, «les Maîtres Laitiers du Cotentin, partenaire de l’opération et qui nous épaule», a souligné Sébastien Amand. Réponse de son président, Christophe Levavasseur, «bien sûr que nous avons répondu. Nous sommes une entreprise de la région, de la Manche en particulier. C’est une initiative qu’il faut saluer. La FDSEA nous a sollicités pour une démarche normande. Nous avons répondu parce que nous sommes une entreprise, une coopérative, foncièrement ancrée à notre territoire. Et si cette démarche se développe, aujourd’hui à travers deux enseignes et demain peut-être plus, nous essayerons d’être un industriel laitier à la hauteur».
Dernier maillon de ce cercle qui se veut vertueux, la grande distribution, à travers deux enseignes, Intermarché et Carrefour. Cette dernière était présente pour la seconde année consécutive à la foire de Lessay. Et décidément, Lessay transforme les esprits.  «Merci aux équipes du groupe Carrefour de nous avoir accompagnés, nous avoir fait confiance pour lancer cette toute jeune démarche, pour nous avoir ouvert les chakras(1) sur ce qu’est le monde du commerce, a justifié Sébastien Amand. Evidemment, je suis syndicaliste et on avance parfois avec la grande distribution avec quelques a priori, mais vous nous avez permis l’approche des réalités du commerce, des réalités de votre quotidien comme vous le faites parfois quand vous venez sur nos exploitations pour toucher la réalité du métier d’éleveur. Je salue cette ouverture au monde de l’élevage».

Créer et répartir de la valeur
Nul besoin donc pour le ministre de l’Agriculture de compter les points ni départager les clans. «Quand une initiative est bonne, il faut la saluer à juste titre», a-t-il martelé. «Nous sommes ici dans le premier bassin laitier européen et c’est ici que nous devons donner l’exemple de ce que la combinaison du triptyque producteur, transformateur et distributeur peut faire de mieux. A savoir : créer de la valeur ajoutée et bien la répartir. C’est le cœur des EGA que nous portons actuellement. Ici sur un territoire, nous en donnons la traduction.» Une traduction qui doit se concrétiser dans les chiffres du revenu prône le ministre. «Il faut faire en sorte que les producteurs puissent trouver le juste revenu de leur travail. A côté et à partir de là, trouver au sein de la filière les bons ingrédients pour corriger cette trop grande volatilité des prix dont souffre cette filière».
Et Stéphane Travert de souhaiter que cette initiative locale puisse essaimer. «Au niveau national, il faut travailler ensemble à livre ouvert. Les filières doivent mieux s’organiser, mieux négocier pour que le triptyque producteur/transformateur/distributeur devienne gagnant/gagnant/gagnant. C’est la stratégie que vous portez avec cette marque Cœur de Normandy et qui est portée aussi par les collectivités locales, je pense notamment au Département. Faisons en sorte que la Normandie soit valeur d’exemple, que nos entreprises laitières puissent continuer à progresser et à créer de l’emploi. Je veux saluer le président des Maîtres Laitiers du Cotentin pour avoir accepté de relever ce pari».
Reste à transformer Lessay en essai puis à le transformer. Rendez-vous en magasins...


(1) : la tradition Hindoue définit les chakras comme des vortex d’énergie vitale situés en différents points du corps humain.

Pascal Férey : «votre présence a été appréciée»
«Votre présence a été fortement appréciée. Qu’un ministre, sans service d’ordre trop puissant, passe du temps avec les éleveurs pour échanger a de quoi nous rassurer». Dans son allocution, Pascal Férey (président de la Chambre d’Agriculture de la Manche) n’a pas manqué de souligner l’état d’esprit dans lequel s’est déroulée la visite, dès potron-minet, du ministre de l’Agriculture dans les allées de la foire de Lessay. Et se voyant remettre en guise de cadeau un chargeur de téléphone écologique, clin d’œil à la thématique développée pendant 3 jours par la CA 50 «la transition énergétique», Stéphane Travert après avoir bravé les intempéries  dominicales de St-Sauveur-Lendelin dimanche dernier et toujours sous la pluie en ce vendredi, a tout bonnement répondu : «nul besoin de chaleur pour me recharger. La meilleure façon de se recharger, c’est d’être là». Fin de citation.
Mais si le courant passe bien entre les professionnels de l’Agriculture et leur ministre de tutelle, les éleveurs manchois et au-delà sont dans l’attente de réponses concrètes au marasme ambiant. «J’ai envie de parler d’avenir. Vous avez lancé les EGA (Etats Généraux de l’Alimentation). C’est quelque chose qui est fortement attendu par les éleveurs», a insisté Pascal Férey se réjouissant au passage que l’agriculture revienne au cœur des débats à travers ces EGA. «On parle beaucoup de produits, de ceux qui les transforment, de ceux qui les commercialisent... On oublie trop souvent les producteurs. Nous avons perdu notre image, elle nous a été kidnappée par l’aval des filières».
Mais au-delà de l’image, c’est le partage de la valeur ajoutée qui a nourri les échanges. «Il va falloir mettre les chiffres sur la table. Il faut plus de transparence pour ramener de l’argent dans la filière. Nous attendons des EGA une meilleure reconnaissance de notre métier avec un retour financier», a conclu Pascal Férey. L’avenir de la ferme Normandie en dépend. «Tout le monde dit qu’il faut plus d’agriculteurs mais on assiste, impuissant, à une véritable hémorragie». Il faut redonner l’envie d’avoir envie !
 

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