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Elevage/culture
Compost : des lettres de noblesse à (re)découvrir

En plus de son intérêt agronomique, le compost permet de réduire les distances et le temps consacrés à l’épandage. Il connaît un regain d’intérêt dans le sud Manche grâce à l’abattement de 30% d’azote validé pour les bovins.

Ce qui différencie le compost d’un fumier, c’est d’une part la composition de sa matière organique que l’on qualifie de stable, et d’autre part l’obtention d’un produit assaini et hygiénisé.

Produit hygiénisé, désodorisé, et facile à valoriser sur toutes les cultures
La libération lente de l’azote assure une alimentation en continu des plantes et limite ainsi les risques de lessivage en période de forte pluviométrie.
Plus concentré en éléments fertilisants que le fumier, notamment en phosphore et potasse, mais aussi en azote, son épandage doit être limité à des doses de l’ordre de 15 à 20 tonnes par hectare.
La montée en température garantit la fourniture d’un produit hygiénisé utilisable sans risque sanitaire sur prairie pâturée.
La destruction des graines d’aventices réduit le recours aux produits phytosanitaires, avantage à ne pas négliger aujourd’hui.

Le compost de fumier de bovins augmente la surface épandable
A la différence du fumier de bovins, le compost peut être épandu à 10 mètres des habitations voisines (contre 50 m pour le fumier) et un abattement d’azote de 30 % est aujourd’hui validé par l’administration de la Manche.
Ainsi, l'utilisation d'un compost normalisé a un impact important sur la surface épandable des exploitations, pour celles qui sont en zone vulnérable au titre de la directive nitrates et celles qui sont concernés par des épandages à proximité des habitations voisines.
Pour pouvoir y prétendre, l’agriculteur doit respecter les conditions suivantes :
• Le fumier de bovins doit avoir été retourné au moins deux fois ou bénéficier d’une aération forcée,
• La température du fumier doit être supérieure à 55°C pendant 15 jours ou à 50°C pendant 6 semaines avec une surveillance hebdomadaire de la température,
• Les résultats des prises de température sont enregistrés dans un cahier, avec la nature des produits compostés, les dates de début et de fin de compostage, et celles des retournements, l’aspect du produit final (couleur, odeur, texture).

Le compost, un gain de temps pour un coût raisonnable
Le compostage diminue les volumes de l’ordre de 50 à 60 %, le temps consacré à l’épandage s’en trouve réduit d’autant ce qui est loin d’être négligeable dans un contexte ou la main-d’œuvre sur les exploitations se fait de plus en plus rare.
Les détracteurs du compost ont coutume d’affirmer que “cela coûte cher”, mais ont-ils bien fait leur calcul ?

En savoir plus…
• Pour répondre à toutes les questions concrètes que vous vous posez, la Chambre d’Agriculture de la Manche, en partenariat avec les GVA de St Hilaire et Isigny le Buat, organise un pôle technique autour du compost de fumier de bovins pour le Festival de la Terre et de la Ruralité le dimanche 07 septembre au carrefour des Biards à Isigny le Buat (50).
Une plaquette d’information sur le compostage sera disponible sur le stand.

mcfort@manche.chambagri.fr
www.manche.chambagri.fr

Xavier Picot

`“Toute économie est bonne à faire”

 

Xavier Picot producteur de lait et de viande bovine sur le canton de St-Hilaire-du-Harcouët (50) depuis 2001 composte du fumier de bovins depuis 2007 et nous livre sa jeune expérience en la matière.

Pourquoi avez-vous choisi de composter ?
Lors de la mise en conformité de mes bâtiments d’élevage en 2006, j’ai souhaité développer l’activité viande. Dans le mesure où mon étude d’installation ne mentionnait pas ce projet et que mon exploitation est sur un canton classé en zone d’excédent structurel au titre de la directive nitrates, mon projet a été régularisé sous réserve de compostage de mon fumier de bovins.
Je me suis donc lancé pour la première fois en janvier 2007.

Comment vous y êtes-vous pris ?
J’ai participé aux réunions d’informations organisé par le CRDA de la Baie en 2006. C’est important de savoir quel type de fumier est compostable, comment on peut le valoriser et sur quelles cultures ? Comment organiser le tas de fumier pour faciliter le déroulement du chantier.
En bref, tout savoir pour qu’un chantier se déroule sans embrouille.

Et que retenez-vous de cette première expérience ?
En 2007 cela s’est bien passé mais en 2008 nous avons été gêné par la pluie et surtout le retourneur d’andain a perdu du temps car je n’avais pas pris le temps de refaçonner le tas de fumier. Alors, un conseil : refaçonner le tas le jour précédent le passage de la machine, tout le monde y gagne.

Comment raisonnez-vous la fertilisation de vos cultures ?
Jusqu’à présent, j’épands mon compost sur  maïs à la dose de 30 à 35 tonnes /ha auquel j’ai ajouté un starter (50 kg de 16/26). Mon compost ne dose que 4.5 unités d’azote à la tonne, ce qui est faible comparé au moyenne des analyses. L’explication peut être le système d’alimentation à la mélangeuse mis en place pour le troupeau lait.
Au printemps 2008, j’ai conservé 60 tonnes de compost que je destine à l’automne à la fertilisation de  4 hectares de prairie.
Les besoins de ma prairie en fumure de fond seront couverts par le compost et je pense ajouter 50 unités d’azote sous forme minérale au printemps.

Et à terme quel est votre objectif ?
Vu le contexte de prix des engrais, toute économie est bonne à faire, c’est pourquoi mon objectif est simple :  fertiliser mon maïs et mes prairies avec du compost et du fumier de bovins. Pour la prairie, je pense ajuster la dose d’azote minéral en fonction du taux de trèfle, et pour optimiser la fertilisation j’effectue un passage par an  de herse ou ébousseuse sur les prairies paturées. Pour le maïs, je conserve pour l’instant l’engrais starter.

Et si c’était à refaire ?
Le compostage de fumier m’a conduit à me poser des questions sur mes pratiques de fertilisation et d’épandage, et j'ai gagné de la surface épandable. D’une contrainte “puisque je suis obligé”, j’essaie d'en faire un atout dans le pilotage de mon exploitation.
Propos recueilli par Marie-Christine Fort région de la Baie

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