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Congrès fédéral FDSEA 50 : toute viande a un débouché

Au cours de son dernier congrès fédéral le 24 mai, la FDSEA de la Manche a consacré la journée à la viande bovine dans le but de « définir une dynamique pour valoriser le cheptel manchois », comme le précise le président, Sébastien Amand. Dans un département laitier comme la Manche, le sujet a suscité des échanges entre éleveurs, responsables de l’interprofession, et la FNB.

© SB

« La Manche est un département laitier ! » C’est ainsi que le président de la section viande bovine de la FDSEA de la Manche, Olivier Philippe, a débuté ses propos en présence de Bruno Dufayer, président de la FNB et de Pierre Hermenier, président d’Interbev Normandie, le 24 mai dernier lors du congrès fédéral consacré à la viande bovine. Les chiffres sont là pour en témoigner. La Manche compte près de 3 000 exploitations laitières et 1 206 éleveurs de bovins allaitants.  Au total, ce sont 163 000 animaux valorisés en bovin lait et 36 000 en bovin allaitant. « Ce qui n’est pas négligeable », fait remarquer Olivier Philippe, qui a dressé l’état des lieux de ce département, ses contraintes et ses atouts. La Manche compte donc « une production laitière et allaitante atypique, et surtout une production bovine très diversifiée. Il y a à la fois des producteurs de veaux de boucherie, de taurillons spécialisés, ou couplé avec un troupeau de vaches laitières… », souligne-t-il.

Inquiétude des éleveurs
Les interrogations des uns et des autres sont multiples, à commencer par les éleveurs allaitants, inquiets notamment de la montée de gamme préconisée dans les Etats généraux. « Ce sont les derniers à partir actuellement quand ils partent alors que les bovins laitiers, même s’ils ne sont pas payés chers, sont les plus recherchés. Mais au final, le consommateur ne voit pas la différence », confie-t-il. En faisant l’état des lieux, il s’est fait l’écho des difficultés rencontrées par les différentes productions.

Quelles directions prendre ?
« Les éleveurs laitiers se sentent incompris voire rejetés par l’interprofession et la FNB », commente-t-il. La Manche demeure le troupeau bovin le plus important des départements français, devant l’Ille-et-Vilaine. Et pour la FNB, la Manche constitue le 2e département le plus important en termes d’appel à cotisation. « Ce qui a mis le feu au poudre, c’est le Cœur de gamme où les éleveurs laitiers se sont sentis exclus alors qu’on cotise à la FNB », poursuit-il. Les éleveurs de veaux de boucherie doivent faire face à de nouvelles normes, à de nouvelles attentes de la société. Les éleveurs de taurillons s’interrogent sur la prise en compte de leurs coûts de production élevés et les cours incertains. « Et j’ai même les négociants qui viennent se plaindre par rapport à la grille de cotation qui ne ressemble à rien », ajoute-t-il, sans oublier la problématique de la transmission des exploitations et l’installation des jeunes. « Vers quel type de race allaitante
aller », s’interroge Olivier Philippe qui a écouté les réflexions des JA, désireux de s’installer. 

Arrêter la guerre des races
Face à ce constat, les propos de Bruno Dufayet, président de la FNB, étaient attendus. « Les questions ne me surprennent pas », a-t-il débuté. Mais pour lui, le fait d’opposer le lait à la viande est « une grosse erreur. On ne se parle pas assez. Il faut pouvoir prendre de la hauteur parce que ce qui se fait au niveau de la viande ne se fait pas au détriment du cheptel laitier », assure-t-il.
La montée en gamme, notamment au travers de Cœur de gamme, est une « vraie volonté de la FNB », pour pouvoir proposer aux consommateurs une viande de qualité. Ce dispositif permettra de ramener de la valeur dans les exploitations si la quantité se développe. Pour la viande laitière, « on fait face à des comportements différents en fonction du prix du lait. Pour autant, il faut arrêter la guerre des races » martèle-t-il.

Une ligne claire
Après avoir évoqué les différents accords bilatéraux, et les EGA, Bruno Dufayet demande « une ligne claire » du gouvernement. Les EGA doivent redonner une capacité aux éleveurs d’avancer. « L’enjeu est d’arriver à couvrir nous coût de productions. Si on ne gagne pas cette bataille, on va ramer », assure-t-il devant les producteurs manchois. « On a besoin de vrais cohérences parce que pour le moment, on ne voit pas la ligne à suivre » , dénonce-t-il.
Le sujet de la viande bovine n’a pas fini d’être discuté au sein des différentes instances, chacun espérant retrouver une valorisation à sa juste valeur pour pouvoir vivre de son métier.

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