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Machinisme
Consommation de carburant : travaux de printemps

Le carburant représente en moyenne 60 €/HA dans les exploitations d’élevage. Les achats directs pour l’exploitation et les apports des tiers (ETA, CUMA…) représentent prés de 100 l/ha. Des économies sont envisageables, de façon plus ou moins importante, selon les situations propres à chaque exploitation : Encore faut-il connaître les quantités de fioul nécessaires à l’exécution des différents travaux !

La plupart des exploitants n’a aucun moyen de vérification de la consommation : absence de compteurs sur les cuves à fioul, pas d’indicateurs de consommation sur les tracteurs… 250 suivis de consommations réalisés dans la Manche, permettent de fournir une première série de références sur les travaux de sol, les semis, la fertilisation et les traitements.

Travail du sol
Lors des travaux de sol, la consommation est fortement influencée par la nature des sols. Dans les terres argileuses, les consommations à l’hectare sont 2 fois plus élevées que dans les terres légères (limons). Les consommations sont très proches pour l’ameublissement profond et superficiel (14 l/ha). Pour une largeur de travail équivalente (3 m), il semble que les ameublisseurs travaillant par soulèvement (4 ou 6 lames) ne demandent pas plus de puissance que les canadiens et cultivateurs (13 dents) (Tableau 1).
Les déchaumeurs à disques indépendants affichent une consommation à l’hectare relativement faible (moins de 5 l). Toutefois, il peut être nécessaire d’effectuer 2 passages, ce qui les place dans ce cas au même niveau que les autres appareils de déchaumage.
Au labour (charrue 5 socs), les plus économes atteignent 13.4 l/ha. Ils labourent moins profond (21 cm au lieu de 26) sur terres légères ou des terres moyennes déchaumées. Ils utilisent un tracteur de 110 ch à régime modéré (1850 trs/mn).
Pour les travaux de sol, plusieurs facteurs ont un impact sur la consommation (15 à 25 %) :
- utiliser un tracteur calibré à l’outil ;
- respecter les règles d’attelage et utiliser les réglages du relevage ;
- lester à bon escient : absence de patinage = trop de lestage, patinage excessif = surgonflage, manque de poids, bloquer les différentiels ;
- limiter le régime et mettre une vitesse de plus (conduite économique).

Semis
Malgré une profondeur de travail plus importante (15 cm) et un régime de rotation plus élevé des pièces travaillantes de la herse, le semis combiné du maïs exige, en moyenne, la même quantité de fioul que le semis combiné des céréales. Si le tracteur n’est pas au maximum de sa puissance, utiliser un régime de prise de force économique (gain de 2.6 l/ha - Essai Chambre d’agriculture de la Creuse).
Les premiers résultats de semis simplifié sont encourageants : l’adjonction d’un ameublisseur devant la herse rotative s’avère beaucoup plus économique qu’un labour suivi d’un semis combiné. Le semis direct est très économique, mais il doit être réservé aux parcelles disposant d’un excellent état structural, et mis en œuvre par les exploitants ayant la “fibre agronomique” (Tableau 2).
Epandage fumier
La consommation est très dépendante des performances de chargement : un chauffeur très adroit avec un tracteur performant peut remplir un épandeur en 3 à 4 minutes. Parmi les autres conditions favorables, on peut citer la vidange rapide des épandeurs (3 mn), un seul tas dans la parcelle, un terrain sec et portant, pas de temps morts et peu de déplacements.
Avant l’épandage, le fumier est chargé et amené au champ par l’exploitant. La quantité de fioul consommé est très dépendante de la distance entre l’exploitation et la parcelle. Cette opération semble beaucoup plus consommatrice que l’épandage (au moins 16 l/ha pour un trajet fumière/ parcelle à 2 km) (Tableau 3).

Epandage lisier
Il faut, en moyenne, 12 mn pour remplir et vider une tonne à lisier. Le reste du temps est consacré aux déplacements, toujours coûteux en carburant. Avec un tracteur 120 ch, qui ne bénéficie pas d’une vitesse “40 km/h économique”, la consommation peut atteindre 45 à 50 l/100 km.

Pulvérisation
La consommation/ha est majoritairement plus faible avec les pulvérisateurs traînés, mais il est également possible d’obtenir des bons résultats avec un pulvérisateur porté (1 000 l, rampe 18 m).
Ce travail ne demande pas beaucoup de carburant, mais on peut faire des économies : déplacements courts (300 m/ha), parcellaire favorable et regroupé, barrières ouvertes, rampes hydrauliques, faible dose/ha (140 l), vitesse de traitement assez élevée (10 km/h) (Tableau 4).
Les observations sur les chantiers de binage sont encore insuffisantes. A priori ce travail ne semble pas très consommateur de carburant.
Contrôlez votre consommation

Si vous disposez d’un compteur sur votre cuve à fioul, il est possible de contrôler la consommation de votre tracteur, lors de différents travaux.
- Première étape : faire le plein avant de partir. Pour cela il faut positionner l’orifice de remplissage du réservoir de façon à ne pas emprisonner une bulle d’air (tracteur légèrement incliné si nécessaire). Pour un remplissage complet, n’hésitez pas à “secouer” le tracteur et à le démarrer, avant de compléter.
- Deuxième étape : notez l’heure de démarrage (montre ou compteur si ce dernier est électrique et comptabilise des heures réelles).
- Troisième étape : réalisez le travail prévu, en notant éventuellement les temps de déplacement et les phases d’arrêt.
- Quatrième étape : noter l’heure de fin de chantier, avant de refaire le plein avec les précautions citées ci-dessus.
Avec ces éléments, vous pourrez estimer la consommation moyenne horaire, mais également la consommation/volume de travail réalisé (ha, voyages, balles…).

 En savoir plus : 

csavary@manche.chambagri.fr
www.manche.chambagri.fr

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