Aller au contenu principal

Cours d'eau : la sortie du flou et des condamnations arbitraires

La question de la définition et de l'entretien des cours d'eau, sur laquelle la FNSEA se mobilise depuis plus d'un an, semble en voie de résolution. Eric Thirouin revient sur les acquis de la dernière réunion qui s'est tenue le 21 avril entre la ministre de l'Ecologie et les différents acteurs concernés

© REUSSIR

Après une dernière réunion avec Ségolène Royal cette semaine, une solution semble apparaitre quant à la définition et l'entretien des cours d'eau ?
Effectivement, cela fait un an et demi que la FNSEA demande à ce que l'on clarifie la situation des cours d'eau, de façon à ce que l'on sache ce que l'on a le droit d'entretenir ou non pour éviter que les agriculteurs soient convoqués à tout bout de champ à la gendarmerie, comme cela a pu arriver par le passé. A l'issue de cette ultime réunion le 21 avril au ministère de l'Ecologie, Ségolène Royal a annoncé qu'elle enverrait aux préfets une instruction, dont la signature est imminente.

Concrètement, quels sont les points réglés par cette instruction ?
L'instruction va permettre de cartographier les cours d'eau, et de répondre ainsi aux agriculteurs qui ont besoin de savoir si ce qui coule au bout de leur champ est un cours d'eau ou non. La cartographie repose sur une définition votée en première lecture du projet de loi Biodiversité à l'Assemblée nationale, et qui sera très probablement adoptée une fois le processus législatif terminé. Elle définit trois critères cumulatifs obligatoires : le cours d'eau doit comporter un lit naturel à l'origine, être alimenté par une source, et posséder un débit suffisant la majeure partie de l'année. Cette définition, issue de la jurisprudence (Conseil d'Etat), nous convient parfaitement. L'administration, en partenariat avec les acteurs locaux, a jusqu'au 15 décembre pour réaliser cette cartographie ou l'adapter quand elle existe déjà. Deuxième victoire dans ces annonces, la Ministre a exprimé sa volonté que, dans chaque département, soit rédigée une charte d'entretien des cours d'eau. Une autorisation devra être demandée pour les entretenir, mais ce ne sera pas le cas ni pour les travaux réguliers ni pour les fossés. En outre, la charte recense un certain nombre de pratiques d'entretien régulier, simples et naturelles, qui ne seront donc pas soumises à autorisation et permettront notamment de prévenir les risques d'inondation. Troisième victoire, en ce qui concerne les difficultés locales au niveau des contrôles : une charte du contrôleur-contrôlé, équilibrée et pédagogique, va être transmise aux agents de la police de l'eau et de la nature. Enfin, il a été acté que les contrôles opérés notamment sur les cours d'eau doivent faire l'objet d'un récépissé de visite envoyé au riverain ou à l'agriculteur concerné par le contrôle, si ce dernier est absent au moment dudit contrôle. Ce n'était pas le cas jusqu'à présent, et l'on pouvait se retrouver à la gendarmerie un an après alors que les preuves sur le terrain avaient disparu. Ce récépissé est un moyen de savoir ce qui peut arriver et de respecter les droits de la défense. 

C'est donc l'aboutissement d'un long travail syndical ?
C'est un travail de longue haleine mais qui permet la sortie du flou et des condamnations arbitraires. Nous sommes satisfaits de cette avancée qui va clarifier les choses, permettre un entretien régulier des cours d'eau et des contrôles apaisés sur le terrain. Après l'envoi de l'instruction aux préfets et sa signature effective, j'encourage les organisations agricoles à se mobiliser avec l'ensemble des délégués communaux, les administrations et les maires, pour répertorier les cours d'eau qui selon eux répondent aux trois critères cumulatifs de la définition. Nous avons envoyé aux FDSEA et FRSEA un guide facilitant cette démarche, car il va y a voir neuf mois de travail intense à faire pour que cette cartographie corresponde à la réalité du terrain.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout l'Agriculteur Normand.

Les plus lus

À 50 ans, Cyril Moitié a mis fin à ses jours.
Le Père Cyril Moitié disparu à 50 ans 
Le 21 mai 2025, le père Cyril Moitié, âgé de 50 ans, a mis fin à ses jours. Pus de 2 000 personnes lui ont rendu hommage, lui qui…
Le festival se déroulera sur deux jours les 31 mai et 1er juin prochains.
Tracto-rétro et moteurs en fête dans le Perche
Le Perche s'apprête à vibrer au son des moteurs et des amplis les 31 mai et 1er juin prochains, à l'occasion du tout…
Guillaume Marie, gérant de la Ferme de la vieille abbaye à Barbery, a accueilli Clotilde Eudier et les équipes de la Région Normandie pour une visite de la nouvelle ligne de production de la teurgoule.
L'engouement grandit autour de la teurgoule à Barbery
Teurgoule individuelle restauration, installée à Barbery, connaît un essor nouveau concernant la fabrication de la fameuse…
Quarante élèves de l'école de Gacé se sont rendus sur la ferme de Christophe Cougé au Merlerault.
Des enfants en immersion pédagogique à la ferme
Depuis le 19 mai, ce sont 19 exploitations ornaises, qui, dans le cadre du dispositif " Fermes ouvertes ", ont reçu des…
Vendredi 16 mai, le préfet du Calvados, Stéphane Bredin, a remis la médaille du Mérite agricole à neuf récipiendaires.
Des agris distingués de la médaille du Mérite agricole
Vendredi 16 mai 2025, le préfet du Calvados, Stéphane Bredin, a remis, au nom de la ministre de l'Agriculture et de la…
Tout au long de l'après-midi, pas moins d'une centaine de chevaux vont fouler le sable de Jullouville, seul hippodrome marin de Normandie et un des quatre de l'Hexagone.
Sur les hippodromes ou dans les champs, Claude Legrand garde la passion de l'élevage
Un coefficient de marée de 92/89, une basse mer à 16 h 45, voilà les ingrédients principaux pour organiser un…
Publicité