Aller au contenu principal

Prévention
Couverture des silos : le pneu est une mauvaise solution

Avec le retour des ensilages d’herbe, c’est le moment de penser à la confection des silos. Une règle : bannir les pneus de la couverture des silos

L’utilisation des pneus usagés pour tenir la bâche recouvrant les silos est largement répandue. Pourtant, ce matériau n’est pas sans risque pour les animaux et sans conséquence économique pour l’éleveur de bovins.
L’utilisation des pneus usagés pour tenir la bâche recouvrant les silos est largement répandue. Pourtant, ce matériau n’est pas sans risque pour les animaux et sans conséquence économique pour l’éleveur de bovins.
© DR
L’utilisation des pneus usagés pour tenir la bâche recouvrant les silos est largement répandue. Pourtant, ce matériau n’est pas sans risque pour les animaux et sans conséquence économique pour l’éleveur de bovins. En effet, en se dégradant, les pneus libèrent les matières qui les constituent : caoutchouc et fil de fer. Or, ces morceaux de métal passent ensuite dans l’ensilage et se retrouvent distribués aux bovins. Ingérés du fait de leur petite taille, ils transpercent le tube digestif puis s’accrochent aux tissus internes de l’animal (le péritoine) et suscitent une inflammation de cet organe : la péritonite. Pour lutter contre cette lésion, le corps du bovin déclenche une réaction qui vise à enfermer le morceau de métal dans une espèce de gangue naturelle : la fibrose. A la fin du processus, l’animal retrouve un état de forme normal. C’est pendant la première phase de “congestion” (quelques jours) que la santé de l’animal est altérée : perte d’appétit, montée en température corporelle, tendance à boire un peu plus. Or, ces symptômes ne sont pas spectaculaires et il est courant que l’éleveur ne s’aperçoive pas de la situation. Il se trouve que si l’animal est abattu pendant cette période, il sera saisi en abattoir par l’inspecteur vétérinaire qui jugera la viande impropre à la consommation car contaminée par des germes potentiellement pathogènes issus du péritoine lui-même enflammé et contaminé. Bien entendu, si l’abattage intervient après la formation de la fibrose, seuls les tissus concernés  seront saisis.

Des pertes importantes

La première conséquence de la vente d’un animal atteint de péritonite est la perte sèche pour l’éleveur. Une perte d’autant moins compréhensible que l’animal semblait bien portant en quittant l’exploitation. Pour un bovin de 400kg vendu 3€/kg, la perte s’élève à 1 200 €. De plus, cette perte n’entre pas dans le champ d’intervention du  fonds de solidarité régional. Si le fonds devait couvrir la saisie pour péritonite, la contribution demandée aux éleveurs (actuellement 1,25 €/animal) serait très considérablement augmentée.
D’autre part, l’accord Interbev d’août 2007 sur l’enlèvement des animaux prévoit que les saisies totales post-mortem donnent lieu à une facturation à l’éleveur des frais de destruction de la carcasse. Cette facture est fixée forfaitairement à 100 € HT. C’est donc une charge qui s’ajoute à la perte de l’animal.

Attention à la couverture des silos
Bien sûr, les débris de pneus ne sont pas les seules sources de métal que l’on retrouve dans les carcasses. Les aiguilles, le matériel de distribution des fourrages, les clôtures…sont aussi parfois mis en cause. Certes, l’utilisation d’aimants, quand l’éleveur parvient à repérer l’état de santé fébrile de l’animal permet de bloquer l’élément métallique dans le tube digestif et d’éviter qu’il n’atteigne le péritoine. Il s’agit là d’un remède qu’il faut utiliser quand c’est possible. Néanmoins, la meilleure solution demeure de limiter les risques d’ingestion de morceaux de métal. Environ 50% des saisies pour cause de péritonite sont dus à l’ingestion de débris de pneus. Il est donc important, pour les éleveurs et pour la filière, qu’une attention particulière soit portée sur ce point et les éleveurs sont donc invités à ne pas utiliser les pneus usagés pour couvrir leurs silos. Un examen minutieux de chaque pneu est indispensable et tout pneu dont l’armature métallique commence à apparaître doit être mis au rebut. Il existe d’autres moyens de tenir les bâches sur les silos. Ils coûtent moins cher qu’une saisie totale de gros bovin.
Que faire des pneus usagés ?
• Selon la réglementation, “tout distributeur est tenu de reprendre
gratuitement les pneumatiques usagés dans la limite des types de
pneumatiques qu’il a lui-même vendus l’année dernière”. Cela ne règle pas la question des pneus utilisés à la couverture des silos. Le meilleur moyen est de se rapprocher des opérations collectives, ou de la
déchetterie la plus proche.
Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout l'Agriculteur Normand.

Les plus lus

Bruno Firmin s'est équipé de deux Gemini UP Double Box.
Le robot à double stalle par Boumatic
Lors d'une porte ouverte organisée par la concession Lactatraite le 4 juin, chez Bruno Firmin à Mantilly dans l'Orne, la…
Le tracé de l'étape 9 qui partira le jeudi 10 juillet de Bayeux et arrivera à Vire.
Un contre la montre en côte de Nacre et une étape 9 de Bayeux à Vire
Groupama Centre Manche et Saint-Contest s'associent pour faire vivre aux amoureux du vélo un rendez-vous hors du commun.
Jean-Guy, Dominique et Michel Saillard ont accueilli l'événement Agrial sur leur exploitation à Villebadin, dans la région d'Argentan.
2 500 personnes à l'affût des innovations Agrial
Les 13 et 14 juin, la coopérative Agrial a mis en lumière toutes les innovations dans ses différentes filières. Pas moins de…
Les portes ouvertes Innov'Action, organisées par la Chambre d'agriculture du Calvados, ont eu lieu chez Gaëtan Leligois à Amayé-sur-Seulles.
La volaille, une évidence pour Gaëtan Leligois
Une porte ouverte s'est tenue jeudi 5 juin, à Amayé-sur-Seulles, chez Gaëtan Leligois, éleveur avicole. Objectif de la…
Pascal Caron a reçu plus de 400 personnes pour sa première vente aux enchères de Normandes culardes.
Pascal Caron initie une première enchère de culardes
Pascal Caron, éleveur de Prim'Holsteins et de Normandes a soumis l'idée à l'association "Envies", d'organiser une enchère de…
Vincent Lange travaille au Service de remplacement de l'Orne depuis 2002.
Vincent Lange, l'expérience au rendez-vous
Après 23 ans de services de remplacement, Vincent Lange est désormais Meilleur agent de remplacement de l'Orne. Avec son équipe,…
Publicité