Chambre régionale d´agriculture
Crise aviaire : faire sauter les verrous "de minimis" et du taux de spécialisation
Chambre régionale d´agriculture
Crise avicole au menu de la session de la Chambre régionale d´Agriculture ce lundi à Caen.
Il est un fait avéré : les mesures financières actuelles de soutien à la filière avicole n´y suffiront pas. Les enveloppes bas-normandes (350 000 e) et haut-normandes (100 000 e) représentent selon les professionnels "15 jours à 3 semaines de pertes". On est loin du compte dans un contexte de crise qui a donné ses premiers coups de griffes en novembre dernier.
Un complément de revenu indispensable
Ce plan OR SEC se heurte en fait à deux critères qui ne font pas les affaires du poulailler normand. Un critère d´exigibilté aux aides tout d´abord : elles sont réservées aux agriculteurs dont l´aviculture représente plus de 25 % du chiffre d´affaires total de l´exploitation. Pas du tout d´accord, clament de concert Rémy Bailhache et Guy Perret. Pour le président de la Chambre d´Agriculture de la Manche, les éleveurs spécialisés sont extrêmement rares. "Il faut trouver les moyens d´accompagner ceux qui sont en dessous de ce seuil de 25 %".
Quant au président d´AVI Normandie, il a fait part de ses grosses inquiétudes. "Les ateliers volailles sont arrivés en dernier pour conforter le revenu des exploitants. Il ne faudrait pas qu´ils partent en premier". Ce serait d´autant plus un gâchis "que la filière avicole normande est performante avec un parc de production récent. Grâce au CPER (Contrat de Plan Etat/Région), on a élevé le niveau de production" a rappelé Guy Perret.
Autre point d´achoppement : le plafond européen de 3 000 e sur 3 ans du régime "de minimis". Un autre verrou à faire sauter et Yves Riou, directeur de la DRAF, d´évoquer la position française défendue le jour même à Bruxelles (voir encadré).
Le soutien du Conseil régional
Face à cette crise, le Conseil régional se mobilise. "Nous cherchons les bonnes procédures par lesquelles nous pouvons intervenir, a souligné Jean-Karl Deschamps rappelant au passage que ce soutien se heurte aussi à la clause "de minimis" et insistant pour que "chaque euro investi soit un euro utile". Concrètement, le Conseil régional de Basse-Normandie a déjà pris en charge le coût d´un animateur volaille. Il pourrait également participer financièrement à des opérations de communication en GMS (Grande et Moyenne Surface). Mais sur le fond, et même s´il n´est pas dépourvu d´optimisme, Jean-Karl Deschamps s´est interrogé : "nous gérons plus la peur que la crise. Nous prenons l´habitude de rechercher le risque zéro qui n´existe d´ailleurs pas. Ne va-t-on pas trop loin au nom du principe de précaution ?"
Avis partagé par les élus de la chambre consulaire. Dans la motion qu´ils ont adoptés, ils ont dénoncé une application à l´excès du principe de précaution. Auparavant, Jeanne Brugère-Picoux avait d´ailleurs labouré ce même terrain et rétabli quelques vérités. "L´homme est un cul de sac épidémiologique (...). Il ne faut pas laisser les médecins parler d´une maladie animale (...). Les étourneaux sont plus dangereux pour les carrosseries des voitures que vis-à-vis de la transmission de la grippe aviaire(...)". Et Madame le professeur de l´Ecole vétérinaire de Maisons-Alfort de faire aussi quelques propositions comme multiplier le nombre de laboratoires agréés au dépistage de la peste aviaire. Histoire de gagner un peu de temps dans ce qui s´apparente à une course contre la montre.
Th. Guillemot
Mesures européennes fin avril
nLe secteur avicole devra attendre fin avril pour connaître les mesures de soutien que l´UE pourra lui apporter. Alors que la France et la Pologne ont réclamé une série de dispositions urgentes, la commissaire à l´agriculture, Mariann Fischer Boel, a expliqué au Conseil agricole, le 20 mars à Bruxelles, qu´il fallait auparavant élargir les pouvoirs que confère à la Commission l´actuelle organisation commune de marché. Une proposition en ce sens sera soumise aux Vingt-cinq qui pourront alors, au cours de leur prochaine session, le 25 avril à Luxembourg, se prononcer sur les actions concrètes à mener, qui seront cofinancées par l´UE et les États membres. "Nous avons été entendus, pas complètement écoutés", a souligné le ministre français de l´agriculture, Dominique Bussereau, qui a préconisé des aides au stockage privé et à la réduction de l´offre, des indemnisations des stocks non commercialisables, un relèvement du plafond des aides d´État dispensées de notification et des campagnes de communication. "Une vingtaine" de délégations ont réclamé des mesures urgentes, a affirmé M. Bussereau. Mme Fischer Boel a annoncé, pour sa part, son intention de "s´attaquer au problème en amont en réduisant le potentiel de production" (limitation de l´accouvage). Elle a aussi rappelé que la Commission examinerait "le plus rapidement possible" les aides d´État envisagées pour le sauvetage et la restructuration des entreprises avicoles. t
Un complément de revenu indispensable
Ce plan OR SEC se heurte en fait à deux critères qui ne font pas les affaires du poulailler normand. Un critère d´exigibilté aux aides tout d´abord : elles sont réservées aux agriculteurs dont l´aviculture représente plus de 25 % du chiffre d´affaires total de l´exploitation. Pas du tout d´accord, clament de concert Rémy Bailhache et Guy Perret. Pour le président de la Chambre d´Agriculture de la Manche, les éleveurs spécialisés sont extrêmement rares. "Il faut trouver les moyens d´accompagner ceux qui sont en dessous de ce seuil de 25 %".
Quant au président d´AVI Normandie, il a fait part de ses grosses inquiétudes. "Les ateliers volailles sont arrivés en dernier pour conforter le revenu des exploitants. Il ne faudrait pas qu´ils partent en premier". Ce serait d´autant plus un gâchis "que la filière avicole normande est performante avec un parc de production récent. Grâce au CPER (Contrat de Plan Etat/Région), on a élevé le niveau de production" a rappelé Guy Perret.
Autre point d´achoppement : le plafond européen de 3 000 e sur 3 ans du régime "de minimis". Un autre verrou à faire sauter et Yves Riou, directeur de la DRAF, d´évoquer la position française défendue le jour même à Bruxelles (voir encadré).
Le soutien du Conseil régional
Face à cette crise, le Conseil régional se mobilise. "Nous cherchons les bonnes procédures par lesquelles nous pouvons intervenir, a souligné Jean-Karl Deschamps rappelant au passage que ce soutien se heurte aussi à la clause "de minimis" et insistant pour que "chaque euro investi soit un euro utile". Concrètement, le Conseil régional de Basse-Normandie a déjà pris en charge le coût d´un animateur volaille. Il pourrait également participer financièrement à des opérations de communication en GMS (Grande et Moyenne Surface). Mais sur le fond, et même s´il n´est pas dépourvu d´optimisme, Jean-Karl Deschamps s´est interrogé : "nous gérons plus la peur que la crise. Nous prenons l´habitude de rechercher le risque zéro qui n´existe d´ailleurs pas. Ne va-t-on pas trop loin au nom du principe de précaution ?"
Avis partagé par les élus de la chambre consulaire. Dans la motion qu´ils ont adoptés, ils ont dénoncé une application à l´excès du principe de précaution. Auparavant, Jeanne Brugère-Picoux avait d´ailleurs labouré ce même terrain et rétabli quelques vérités. "L´homme est un cul de sac épidémiologique (...). Il ne faut pas laisser les médecins parler d´une maladie animale (...). Les étourneaux sont plus dangereux pour les carrosseries des voitures que vis-à-vis de la transmission de la grippe aviaire(...)". Et Madame le professeur de l´Ecole vétérinaire de Maisons-Alfort de faire aussi quelques propositions comme multiplier le nombre de laboratoires agréés au dépistage de la peste aviaire. Histoire de gagner un peu de temps dans ce qui s´apparente à une course contre la montre.
Th. Guillemot
Mesures européennes fin avril
nLe secteur avicole devra attendre fin avril pour connaître les mesures de soutien que l´UE pourra lui apporter. Alors que la France et la Pologne ont réclamé une série de dispositions urgentes, la commissaire à l´agriculture, Mariann Fischer Boel, a expliqué au Conseil agricole, le 20 mars à Bruxelles, qu´il fallait auparavant élargir les pouvoirs que confère à la Commission l´actuelle organisation commune de marché. Une proposition en ce sens sera soumise aux Vingt-cinq qui pourront alors, au cours de leur prochaine session, le 25 avril à Luxembourg, se prononcer sur les actions concrètes à mener, qui seront cofinancées par l´UE et les États membres. "Nous avons été entendus, pas complètement écoutés", a souligné le ministre français de l´agriculture, Dominique Bussereau, qui a préconisé des aides au stockage privé et à la réduction de l´offre, des indemnisations des stocks non commercialisables, un relèvement du plafond des aides d´État dispensées de notification et des campagnes de communication. "Une vingtaine" de délégations ont réclamé des mesures urgentes, a affirmé M. Bussereau. Mme Fischer Boel a annoncé, pour sa part, son intention de "s´attaquer au problème en amont en réduisant le potentiel de production" (limitation de l´accouvage). Elle a aussi rappelé que la Commission examinerait "le plus rapidement possible" les aides d´État envisagées pour le sauvetage et la restructuration des entreprises avicoles. t