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Crise de l’élevage : 22 v’là les agri

L’année 2015 s’achève avec “un goût d’inachevé” pour les Jeunes Agriculteurs et la FDSEA du Calvados. Suite au plan d’urgence, l’argent des fonds de soutien est attendu dans les fermes du département. Les deux syndicats ont donc soigné le réveil du préfet le 22 décembre.

Mardi 22 décembre, 5 heures du matin. Les tracteurs encerclent peu à peu la préfecture du Calvados, à Caen. Les manifestants ont répondu à l’appel lancé la veille par SMS. Pour les Jeunes Agriculteurs et la FDSEA 14, il semble temps de réveiller les pouvoirs publics et le préfet. À 6 h 30, l’action est pliée. “Nous voulions une opération coup de poing pour montrer que la mobilisation des agriculteurs est loin d’être terminée. Il est impossible de se contenter de la situation actuelle”, explique Patrice Lepainteur, président de la FDSEA du Calvados. Alain Lebaudy, son 1er vice-président, rappelle que “les premiers euros sont débloqués uniquement pour les dossiers déposés en octobre”.

Des euros qui se font attendre
Le plan d’urgence a été acté le 3 septembre par le Premier ministre, Manuel Valls. Ces annonces étaient, notamment, le fruit de la mobilisation des agriculteurs. La grogne, née à Caen, s’était rapidement propagée à l’ensemble de la France. Mais 3 mois après, le plan d’urgence ne s’avère pas bien rapide. “Quand on a un plan d’urgence dans notre pays, on met 3 ou 4 mois à agir”, regrette Patrice Lepainteur. Des propos complétés par Alain Lebaudy : “ce 22 décembre, nous venons déposer notre lettre non pas au père Noël, mais au Préfet du Calvados dans l’espoir qu’au pied du sapin, les engagements et les promesses se traduisent en actes”.

Du bruit pour soutenir la délégation
Alors que les tracteurs tournent et klaxonnent autour de la préfecture, une délégation est reçue par le préfet. Elle est soutenue bruyamment par les agriculteurs restés à l’extérieur.
Lors de leur entretien avec leur préfet de Noël, les Jeunes Agriculteurs et la FDSEA ont regretté que certains engagements n’aient pas été respectés. Ils ciblent notamment la surenchère réglementaire. “Nous avions négocié une pause dans l’application de nouvelles normes pendant 6 mois. L’information n’a, visiblement, pas été transmise aux services de l’État”, regrette Patrice Lepainteur. Outre la mise en place d’Ecophyto 2, une classification des cours d’eau du Calvados est en cours. “Nous demandons un délai à l’administration pour que notre réseau ait le temps de donner son avis. Dans de nombreux cas, le débit n’est pas suffisant pour permettre le classement en cours d’eau”. Car ensuite, les contraintes, qui y sont liées, coulent de source... Sur ce dernier point, les syndicalistes semblent avoir été entendus. 

Des engagements non tenus
Un autre regret concerne le calcul des cotisations sociales. La possibilité de se baser sur l’année n-1 s’avère limitée. Contrairement au projet initial, peu d’agriculteurs en bénéficieront. Seuls les éleveurs dont le revenu annuel n’a pas dépassé 4184 € y prétendront. “C’est l’équivalent d’un RSA”, soupire Alain Lebaudy. Le montant à payer sera donc calculé selon la moyenne des résultats des trois derniers exercices. Et les exploitations, qui ont changé de statut (GAEC, EARL) ou les jeunes installés pendant l’année, subissent une double peine. Les avances de leurs versements PAC ont été minorées, leur historique oublié.    
Toujours au chapitre des griefs : des contrôles PAC qui n’ont rien de pédagogique. “Les contrôles sont rendus obligatoires par l’Europe, mais pas les sanctions. Nous sommes d’autant plus agacés qu’on se rend compte que la charte de prévenance n’est pas toujours respectée sur le terrain. La date de contrôle est imposée”. Mais 22 v’là les agri... Les éleveurs montrent qu’ils ont leur mot à dire et des maux économiques à considérer.

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