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Chambre d'agriculture du Calvados
“Cultivons autrement” pour marier durablement environnement et économie

Découvrir des pratiques culturales innovantes pour mieux s’adapter demain. Tel est le thème de “Cultivons autrement”, le rendez-vous technique proposé par la Chambre d’Agriculture le 9 juin prochain de 10 h à 17 h à Frénouville.

Antoine Herman (chambre d’Agriculture du Calvados) et Pierre Baumy (agriculteur qui accueille sur ses terres l’édition 2010 de “rencontre au champ”). Adapter ses pratiques pour mieux produire demain: une thèmatique qui sera déclinée à travers 17 ateliers.
Antoine Herman (chambre d’Agriculture du Calvados) et Pierre Baumy (agriculteur qui accueille sur ses terres l’édition 2010 de “rencontre au champ”). Adapter ses pratiques pour mieux produire demain: une thèmatique qui sera déclinée à travers 17 ateliers.
© TG

Adapter les conduites culturales en limitant les intrants sans oublier la stratégie économique pour arriver à une notion de prix d’équilibre. Les techniciens de la Chambre d’Agriculture du Calvados, en partenariat avec de nombreux organismes techniques, rendront une copie de leurs expérimentations mercredi prochain sur l’exploitation de Pierre Baumy, à Frénouville. “La production intégrée, c’est un peu le fil rouge de cette journée”, commente Antoine Herman, responsable région Bocage. Cette rencontre au champ sera par exemple l’occasion de faire le point sur les mélanges variétaux de blés, les associations céréales/pois/triticale ou bien encore les nouveautés en fèverole et lupin.
La pomme de terre, avec des tests de défanage mécanique, sera également évoquée à l’occasion des 17 ateliers proposés. Un rendez-vous qui s’adresse autant aux éleveurs qu’aux céréaliers.
Th. Guillemot

Au programme
Agriculture intégrée .
Afin de maintenir un potentiel de production et en même temps de réduire l’utilisation des phytosanitaires, l’agriculture a besoin d’adapter ses systèmes culturaux. Que ce soit en élevage ou en grandes cultures, des solutions existent, mais de nouveaux itinéraires doivent être testés localement afin de permettre une adaptation. Le principe de base est de mettre un peu plus d’agronomie dans la conduite de ses cultures. A savoir mettre en place des rotations  plus longues, alterner les cultures de printemps et d’automne, travailler avec des variétés résistantes aux maladies, décaler ses dates de semis, disposer de sols couverts “en permanence”, introduire des prairies ou légumineuses dans la rotation, diversifier les familles de cultures dans la rotation, favoriser les pollinisateurs et les auxiliaires (cultures, habitat…).
Interculture et Directive nitrates. Demain, je n’aurai plus de sols nus l’hiver sur mon exploitation. Plusieurs moyens peuvent être mis en œuvre : en diversifiant l’assolement (augmentation des surfaces en colza, méteil, céréales secondaires), par réimplantation de surfaces en herbe au détriment du maïs ou encore en pratiquant des cultures intermédiaires pièges à nitrates (Cipan). Ces espèces (moutardes, navettes, phacélies, ray-grass, seigle, seules ou en mélange avec des légumineuses) ont pour intérêt de préserver la qualité de l’eau et des sols (limitation des fuites de nitrates, protection contre l’érosion...). Cet atelier vous explique leur rôle et la conduite à tenir (implantation / destruction).

Mélanges de variétés de blé pour des cultures plus résistantes. Contournement de résistances par la rouille jaune, variétés de blé dont le rendement décroche à cause d’aléas climatiques qui diffèrent entre années… L’objectif des associations de variétés est multiple. Elles permettent de stabiliser le rendement (entre les parcelles, entre les années). La complémentarité des résistances permet de freiner la progression des maladies et ainsi de retarder l’arrivée à un seuil de traitement. Ensuite, présente à grande échelle, l’association de variétés permet de pérenniser l’efficacité des résistances variétales. Enfin des pistes sont à étudier pour améliorer les poids spécifiques, la résistance de la culture à la verse… 

Les associations céréales-protéagineux : des cultures économes. Les mélanges céréales-protéagineux (appelés souvent méteil) consistent à associer une ou plusieurs espèces de céréales (blé, triticale, avoine) avec une ou plusieurs espèces de protéagineux (pois, vesce). Cela permet de produire un fourrage sans engrais azoté, le protéagineux étant une source d’azote pour la céréale, ni produits phytosanitaires, soit une économie estimée à 150 €/ha. Plusieurs raisons peuvent également conduire les éleveurs à cultiver un méteil : recherche de stocks en zone séchante avec des semis d’automne, augmenter la part de fibre dans la ration des vaches, réduction des achats de protéines si méteil riche en protéagineux, réduction des risques sanitaires (acidose), diversification de l’assolement ... Pour les vaches, le méteil complète bien des maïs fourrages jusqu’à 25 % dans la ration. Pour les génisses, le méteil peut se substituer au maïs.

Le sursemis de trèfle et de luzerne dans une culture céréalière : un faible coût d’implantation. Annuler la fertilisation azotée et limiter l’achat de protéines, c’est le double effet légumineuses pour les éleveurs. L’atelier donne l’occasion de redécouvrir les atouts et les conditions d’implantation du trèfle violet et de la luzerne. Semées souvent après récolte d’une céréale, le trèfle violet peut aussi s’implanter en semis sous couvert. C'est-à-dire dans une culture en végétation. Cette technique permet de fournir quelques tonnes de fourrages en plus de la culture principale. S’ajoutent à cela un effet limitation du ruissellement, des économies d’intrants et d’énergie. Si la réussite n’est pas toujours garantie, les essais suivis l’an dernier, dans un méteil sont très encourageants. D’autres essais sont en cours avec de la luzerne et différents types de trèfle.

Les protéagineux : pois, féverole et lupin (hiver et printemps) pour une rotation plus longue. Cultiver ces espèces est une façon de diversifier son assolement, d’allonger sa rotation. Ces espèces, capables de fixer l’azote de l’air, permettent des économies directes sur le poste engrais. Mettre en place des protéagineux sur son exploitation permet souvent de limiter les intrants sur la culture suivante. Dans le cadre de l’autoconsommation, on visera à limiter les achats en tourteau de soja ou équivalent.

Produire du chanvre pour un  débouché local. Culture à faible besoin d’intrants, le chanvre est aujourd’hui une piste intéressante. Encore faut-il lui trouver un débouché. C’est chose faite avec le projet de M. Barain dans le Sud Manche qui souhaite incorporer de la fibre de chanvre dans la fabrication de matériaux composite. Une culture de printemps à faible besoin d’intrants, l’intérêt est là, reste à vérifier le comportement de la culture dans les différentes zones du département.

L’action du Conseil Général du Calvados en faveur des haies bocagères. Dans le cadre de son Plan Agricole et Rural, le Conseil Général apporte son soutien aux collectivités, exploitants et particuliers sur un certain nombre de projets : aides financières aux plantations et à la mise en place de chaudières bois, mise en place de plans de gestion des haies, prise en charge partielle des frais d’animation des actions bocagères. Cette rencontre au champ sera ainsi l’occasion de détailler cette action, voire de prendre rendez-vous pour un appui technique sur site.

Définir sa stratégie économique : comment économiser 60 € /1000 L de lait et 15 €/T de blé? Pour beaucoup de producteurs, laitiers ou céréaliers, les prix du lait et du blé ne permettent plus de couvrir les charges de production et les besoins privés. Le prix à atteindre pour couvrir ces charges et besoins, c’est le prix d’équilibre. Comment le calculer ? En système spécialisé, lait puis culture, l’approche réalisée à partir des analyses de groupe du CER 14, montre que les prix d’équilibre du lait et du blé sont inférieurs aux prix du marché. Comment faire ? Les résultats d’analyse de groupe, et ceux des réseaux d’élevage, prouvent qu’il est possible de diminuer les coûts de production, pour le lait de 60 € / 1000 L et pour le blé de 15 € / T.  C’est l’écart observé entre les agriculteurs qui ont les meilleurs résultats économiques et la moyenne des agriculteurs

Application des produits phytosanitaires : plan écophyto 2010 et sécurité au travail. L’objectif est de réduire de 50 % l’utilisation des produits phytosanitaires d’ici 2018. Le plan “écophyto” se décline en 3 procédures: le contrôle des pulvérisateurs à partir de 2009, la mise en place d’un  réseau de biovigilance et la certification professionnelle des agents utilisateurs de produits phytosanitaires. Les agriculteurs ont conscience que l'utilisation des produits phytosanitaires présente des dangers pour leur santé. La MSA Côtes Normandes communiquera sur les mesures de prévention collectives et individuelles. Elle réalisera des mises en situation pratique et Normandiag' Pulvé présentera le banc de contrôle des pulvérisateurs. Depuis 2009, les Chambres d’Agriculture mettent en place des formations qualifiantes afin de délivrer aux agriculteurs leur certification.

Travail du sol simplifié. Les techniques de travail du sol sont très diversifiées, allant du labour au semis direct. Outre les questions agronomiques, les pratiques culturales sur les implantations des cultures ont un impact important sur les charges d’une exploitation. Hors main-d’œuvre, les coûts de matériel pour l’implantation d’une culture peuvent varier de 90 à 150 € / ha selon l’itinéraire choisi. L’impact direct se voit nettement sur les économies de temps de travail et de carburant mais il est important de prendre des précautions et de bien connaître la technique avant de changer ses pratiques, afin de garder le potentiel de production de la culture. Les choix à faire sur les cultures se retrouvent également sur l’implantation des couverts végétaux, c’est ainsi qu’un couvert réussi peut faire économiser du travail du sol.
La Biodiversité. La biodiversité peut être développée à travers des éléments non cultivés ponctuels tels que les jachères ou encore les bosquets, et mise en continuité via les haies et autres bandes de ruptures. Elle se "cultive". La réflexion doit aller du semis avec le choix des espèces jusqu'aux dates d'entretiens. Par exemple, l'ajout du sainfoin dans les bandes enherbées ajoute un intérêt mellifère, patrimoniale et économique (développement des auxiliaires) à celles-ci.

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