Aller au contenu principal

Culture
Cultures intermédiaires avec légumineuses : quelle efficacité ?

L’association de légumineuses dans les CIPAN (Cultures Intermédiaires Pièges à Nitrates) est une pratique en vogue, pour enrichir le sol ou ajouter de la valeur à une culture dérobée. Pour mieux connaître l’intérêt de ces différents couverts, les Chambres d’agriculture de Normandie suivent une série d’essais depuis l’été 2010.

Les essais ont été mis en place dans les Chambres d’agriculture des 5 départements Normands : Calvados, Eure, Manche, Orne et Seine-Maritime, avec des dates de semis comprises entre mi-août et mi-septembre. Les dates de récolte sont échelonnées entre fin octobre et mi-mars selon les dates de destruction autorisées, les conditions climatiques et les pratiques locales.Le choix des espèce a porté en priorité sur les semences multipliables à la ferme : féverole, pois fourrager, vesce commune et trèfle d’Alexandrie. Ces légumineuses sont associées à de l’avoine car leur utilisation en pur n’est pas autorisée en CIPAN. Un témoin non semé et un témoin moutarde complètent le dispositif.L’objectif de ces expérimentations est de comparer la pousse des différents couverts, la quantité d’azote absorbée, puis dans une seconde phase, la quantité d’azote libérée pour la culture qui suit (maïs ou betterave selon les essais). Les résultats de cette seconde phase seront disponibles en fin 2011.


Des niveaux de production encore modestes à l’automne 2010

En 2009, avec des conditions très sèches sur août-septembre, les cultures intermédiaires avaient peu poussé. L’automne 2010 était plus favorable ; malgré cela les niveaux de production mesurés dans nos essais sont encore peu élevés : 2,5 t MS/ha au maximum, la plupart sont en dessous de 1,5 t MS/ha. Les couverts semés tardivement, mi septembre, sont ceux qui se sont le moins développés : 0,4 à 0,8 t MS/ha seulement.



Un semis précoce de la légumineuse pour gagner du rendement

Dans les essais 2010-2011, l’association d’une légumineuse permet souvent un gain de production. Le gain est en moyenne de 400 kg MS/ha entre l’association la plus performante de chaque essai et l’avoine seule (graphique 1). Ce résultat est cependant à nuancer avec d’autres résultats obtenus en Seine-Maritime : l’intérêt des légumineuses se manifeste surtout pour des semis très précoces, fin juillet-début août. Le gain de production apparaît moins pour des semis de fin août-début septembre.
Le pois fourrager se distingueC’est l’association avoine+pois fourrager qui se distingue dans les conditions d’interculture 2010-2011, avec un bon développement dans tous les essais. A l’inverse, le trèfle d’Alexandrie est fréquemment en queue de peloton. La vesce commune et la féverole présentent quant à elle des résultats variables selon les situations. La vesce semble être pénalisée plus fortement que les autres espèces de légumineuses lors de semis réalisés après la fin août. En revanche, elle parvient à se développer davantage en sortie d’hiver. La vesce commune reste donc intéressante pour les situations où l’on envisage de conserver le couvert longtemps : destruction après l’hiver ou valorisation fourragère en début de printemps.

Le pois fourrager se distingue

C’est l’association avoine+pois fourrager qui se distingue dans les conditions d’interculture 2010-2011, avec un bon développement dans tous les essais. A l’inverse, le trèfle d’Alexandrie est fréquemment en queue de peloton. La vesce commune et la féverole présentent quant à elle des résultats variables selon les situations. La vesce semble être pénalisée plus fortement que les autres espèces de légumineuses lors de semis réalisés après la fin août. En revanche, elle parvient à se développer davantage en sortie d’hiver. La vesce commune reste donc intéressante pour les situations où l’on envisage de conserver le couvert longtemps : destruction après l’hiver ou valorisation fourragère en début de printemps.


Avec légumineuse, plus d’azote absorbé

La quantité d’azote absorbé par le couvert est plus élevée avec légumineuse que sans. Dans les moutardes et avoines, le maximum d’azote retrouvé dans les parties aériennes est de 30 unités N/ha. Avec des légumineuses associées, on dépasse 80 u N/ha (graphique 2). Cet azote supplémentaire provient sans doute en partie de l’air, par fixation symbiotique des légumineuses. Cela présente un double intérêt : permettre le développement du couvert même en situation où le sol est pauvre en azote ; restituer davantage d’engrais à la culture qui suit.


Libération d’azote précoce pour la moutarde gelée

En début de printemps, une partie de l’azote provenant de la moutarde est déjà disponible dans le sol. Les niveaux de reliquat mesurés en mars-avril sont plus élevés de 20 unités N/ha après moutarde par rapport au témoin sans couvert (essais Seine-Maritime et Calvados). Les feuilles de moutarde tombées au sol par l’action du gel ont donc déjà commencé à se décomposer et ont libéré de l’azote. Les températures douces à partir de février 2011 ont sans doute accéléré le phénomène.Dans les conditions de l’hiver 2010-2011, la moutarde a fortement gelé, sauf dans l’essai du Nord Cotentin. Le gel est moins systématique pour les autres cultures intermédiaires, par exemple l’avoine brésilienne ou de printemps a gelé en partie mais a repris sa pousse en sortie d’hiver.

Essais réalisés avec la contribution du CasDAR

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout l'Agriculteur Normand.

Les plus lus

À 50 ans, Cyril Moitié a mis fin à ses jours.
Le Père Cyril Moitié disparu à 50 ans 
Le 21 mai 2025, le père Cyril Moitié, âgé de 50 ans, a mis fin à ses jours. Pus de 2 000 personnes lui ont rendu hommage, lui qui…
Les portes ouvertes Innov'Action, organisées par la Chambre d'agriculture du Calvados, ont eu lieu chez Gaëtan Leligois à Amayé-sur-Seulles.
La volaille, une évidence pour Gaëtan Leligois
Une porte ouverte s'est tenue jeudi 5 juin, à Amayé-sur-Seulles, chez Gaëtan Leligois, éleveur avicole. Objectif de la…
Le festival se déroulera sur deux jours les 31 mai et 1er juin prochains.
Tracto-rétro et moteurs en fête dans le Perche
Le Perche s'apprête à vibrer au son des moteurs et des amplis les 31 mai et 1er juin prochains, à l'occasion du tout…
Bruno Firmin s'est équipé de deux Gemini UP Double Box.
Le robot à double stalle par Boumatic
Lors d'une porte ouverte organisée par la concession Lactatraite le 4 juin, chez Bruno Firmin à Mantilly dans l'Orne, la…
Guillaume Marie, gérant de la Ferme de la vieille abbaye à Barbery, a accueilli Clotilde Eudier et les équipes de la Région Normandie pour une visite de la nouvelle ligne de production de la teurgoule.
L'engouement grandit autour de la teurgoule à Barbery
Teurgoule individuelle restauration, installée à Barbery, connaît un essor nouveau concernant la fabrication de la fameuse…
Jean-Guy, Dominique et Michel Saillard ont accueilli l'événement Agrial sur leur exploitation à Villebadin, dans la région d'Argentan.
2 500 personnes à l'affût des innovations Agrial
Les 13 et 14 juin, la coopérative Agrial a mis en lumière toutes les innovations dans ses différentes filières. Pas moins de…
Publicité