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Foncier
Dans le Pays d’Auge, la pression foncière exacerbe les esprits

La SAFER a tenu lundi soir à Dozulé une réunion d’information afin de dresser un état des lieux du foncier agricole dans le secteur de Danestal, Branville et Annebault. Malgré la bonne volonté des organisateurs, les débats ont parfois dérapé.

Philippe Garnier et Stéphane Hamon (respectivement chef de service et directeur de la SAFER), Fabienne Ferey (agricultrice représentant la Chambre d’Agriculture) et Marc Buon (agriculteur et président du comité technique du Calvados) face à un auditoire où les contestataires ont largement pris le temps de s’exprimer.
Philippe Garnier et Stéphane Hamon (respectivement chef de service et directeur de la SAFER), Fabienne Ferey (agricultrice représentant la Chambre d’Agriculture) et Marc Buon (agriculteur et président du comité technique du Calvados) face à un auditoire où les contestataires ont largement pris le temps de s’exprimer.
© TG

Son expérience de rugbyman ne lui a pas été de trop. Au cœur de la mêlée, Marc Buon (président du Comité technique de la SAFER Calvados) a du batailler ferme pour contenir les forces en présence. Des noms d’oiseaux ont été échangés, quelques règlements de comptes ont fusé bas... Dommage pour un débat de fond et de forme qui méritait plus de sérénité. On retiendra tout de même de cette soirée que la SAFER est descendue dans l’arène. Ses réponses n’ont certes pas toujours convaincu les plus radicaux, mais pouvait-il en être autrement?

L’intérêt collectif contre quelques intérêts individuels
Cette mise au point concernant l’état des lieux du foncier agricole dans un triangle Danestal, Branville, Annebault, la SAFER l’a voulu “estimant que beaucoup trop de monde a parlé à notre place pour dire n’importe quoi. Il y a confusion entre les intérêts de quelques uns très minoritaires et l’intérêt collectif”, estimait son directeur, Stéphane Hamon, quelques minutes avant l’ouverture des débats.
En fait, le Pays d’Auge est victime de son succès. Il est devenu la très grande banlieue parisienne avec ses plus (un tourisme en développement) et ses moins (une pression foncière galopante). Il est certes de plus en plus difficile d’y creuser un sillon rectiligne mais le tourisme vert est désormais une composante incontournable de l’activité économique agricole. Il est certes de plus en plus difficile pour un primo-accédant du cru d’acquérir sa parcelle à bâtir mais cette activité économique a créé de l’emploi. C’est donc dans les équilibres entre les différentes formes de développement que se situent les enjeux. Sur ce point, les élus locaux veulent garder la main. Ils doivent cependant résister à la pression de grands aménageurs. Aménageurs qui, quand ils sont en concurrence sur un même territoire, font monter les enchères. Accusée de faire grimper les prix, la SAFER s’en défend donc et si elle vend parfois plus cher qu’elle n’achète, il s’agit simplement d’une équation qui tient compte des frais de portage du foncier (jusqu’à 5 ans).

7 agriculteurs satisfaits
Lundi soir, ce sont les insatisfaits qui se sont exprimés. Il est pourtant des trains qui arrivent à l’heure. Depuis le démarrage de cet aménagement foncier en 2005, la SAFER joue un rôle de conciliateur “donnant satisfaction à 7 agriculteurs pourtant non touchés directement par la zone potentiellement aménageable”, a insisté Stéphane Hamon. Au bilan provisoire, si 68 ha ont bien été rétrocédés à un aménageur (la société SEDELKA), 92 ha l’ont été parallèlement au profit de la ferme Calvados. “68 ha de trop”, estiment les plus radicaux. “Je suis agriculteur, je vis du tourisme et je suis entouré de friches. Que l’on construise des maisons dessus, ça ne me dérange pas”, lui a répondu son collègue. “Il faut savoir profiter de la manne financière apportée par les personnes attirées par notre territoire. Il faut réussir l’alchimie du mélange”, a conclu le conseiller général de Dozulé.

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