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De la boulangerie à l’élevage

Après douze ans dans la boulangerie, Valentin Lequertier a repris l’exploitation familiale le 1er février. Une exploitation où des championnes ont marqué les palmarès des concours, notamment celui de Paris. Il emmènera à la fin du mois deux animaux, dont Clochette, la Normande la plus âgée du concours. Ce n’est pas sa première puisque l’élevage de ses parents a su remporter différentes récompenses. A lui de se faire désormais un prénom.

© SB

Valentin Lequertier a grandi dans la ferme familiale. Une exploitation laitière d’une trentaine de vaches de race Normande au potentiel génétique relevé. Mais à 15 ans, Valentin s’est tourné vers la boulangerie. « Mes parents m’ont toujours laissé le choix de faire ce que je voulais », reconnaît-il. Il a donc été salarié pendant douze ans tout en ayant toujours un œil et un pied chez ses parents. « SI j’avais horreur de monter sur le tracteur, j’aimais bien les animaux et la génétique », confie-t-il. D’ailleurs, c’est Valentin qui a fait les plans d’accouplement du cheptel. Et c’est toujours le cas.

Une BPREA en juin 2017
Il y a trois ans, quand son père, Roger, fut opéré des hanches, il a prêté main forte à sa mère, Colette. De quoi se poser de véritables questions. « Soit je m’installais en boulangerie, soit je revenais sur la ferme », explique-t-il. Et c’est la deuxième option qu’il a choisie, l’obligeant à reprendre les études, un BPREA à distance, en allant à l’école une fois par mois et le reste du temps partagé à travailler ses devoirs et le travail à la ferme. « Cela m’a permis de me laisser du temps, d’être sûr de moi, et de prétendre aux aides JA », souligne le jeune trentenaire.

Deux souches
Aujourd’hui, il est à la tête d’un des « meilleurs troupeaux français laitiers et en morphologie », souligne Olivier Pibouin, animateur de l’association de race Normande dans la Manche. « Ce sont des vaches avec du développement, du squelette et de la puissance. Ce ne sont pas des demi-portions », poursuit-il. Ce troupeau a été construit à partir de deux souches seulement, deux vaches nommées Bêtise et Beulette, et qui font naitre des championnes. « J’avais 11 ans quand j’ai participé au concours départemental avec Gonzesse », se rappelle l’éleveur. Avec Houlette, l’élevage Lequertier avait participé au concours départemental. Une première participation qui a permis de mettre en lumière des vaches d’exception, Houlette ayant été cinq fois championne à Montebourg (nord-Manche), mais qui n’avait jamais connu Paris. « C’était trop loin pour elle », sourit Valentin.

Une jeune et une vieille vache
C’est Gonzesse qui est montée à la capitale en 1998. Ensuite, l’élevage a été sélectionné à de multiples reprises et ce, chaque année depuis 2007. Cette année, Valentin Lequertier y amène Clochette, une Normande de 11 ans, la plus vieille du concours. « Elle y va pour la 3e année. Issue de la souche de Houlette, elle produit 12 540 kg de lait en 305 jours. Et en 6 lactations, elle aura dépassé les 60 000 kg de lait »,
indique le jeune éleveur. La deuxième vache est le symbole de l’avenir du troupeau. Jerricane, championne jeune l’année dernière à Paris, va concourir dans la catégorie des vaches en 2e lactation. Elle affiche une production de 9 306 kg de lait. Jean-Philippe Duchange, juge de l’édition précédente disait qu’elle était « une vache qui a beaucoup d’allure avec un avant de mamelle remarquable et une harmonie générale. C’est une jeune vache pleine d’avenir. » 
C’était Valentin qui était déjà à Paris les années précédentes. « Je prenais toujours mes vacances à cette période », raconte-t-il. Mais le stress du concours l’a conduit à confier ses vaches à des « conducteurs ». « Les animaux ressentent notre stress. Ce n’est pas bon », assure-t-il. Cela lui a plutôt bien réussi.

Au micro
Il a pratiqué les concours aussi de l’autre côté de la barrière, c’est-à-dire en prenant le micro et en jugeant les animaux. « J’aime bien juger. Cela me permet de voir si j’ai le bon œil », lâche-t-il. Et cela lui permet de mieux comprendre sa place dans les concours. « C’est important d’expliquer aux éleveurs leur place. Ce sont parfois des détails mais qui permettent de faire évoluer », ajoute-t-il.

Un héritage
Valentin peut vivre sa passion des concours grâce au travail de ses parents et grands-parents. « Il ont toujours fait de la génétique. Cela ne s’est pas fait en jour. C’est un vrai héritage pour moi. J’espère pouvoir tenir le niveau », confie-t-il. Ce sont les taux, les aplombs, la morphologie, les bassins larges qui sont importants pour l’exploitant, qui prône pour un vêlage précoce. « On approche en moyenne 27 mois mais la plus jeune n’a que 22 mois », indique-t-il.  

Sur aire paillée
Cette passion de l’élevage va se traduire dans le développement de son cheptel. Parti avec une trentaine de vaches, il compte monter à 60, toujours en race Normande. Des travaux sont en prévision tel qu’un bâtiment en aire paillée et une salle de traite d’occasion 2 x 6. « Ces constructions seront au cœur des parcelles pour favoriser entre autres le pâturage », conclut-il.

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