Aller au contenu principal

Parole de Jeune Agriculteur
De l'équin au bovin : il n'y a qu'un pré

A Vaubadon (14), Astrid Granger a repris la ferme familiale. Formée au milieu équin, elle a créé un élevage allaitant. Novice dans ce domaine, l'agricultrice s'est appuyée sur les compétences de Bovins Croissance. En concours ou aux réunions entre Jeunes Agriculteurs, elle écoute et apprend.

© VM

Monter un cheptel allaitant quand on ne dispose que d'une expérience et d'une formation dans le milieu équin, c'est possible. A condition de savoir s'entourer et de valoriser les rencontres informelles entre éleveurs. En 2009, Astrid Granger reprend la ferme de ses parents et de son oncle. L'exploitation compte 150 hectares de cultures et 50 hectares d'herbes. A l'époque, les prairies sont valorisées par des juments en pension. "J'ai eu jusqu'à 45 juments. C'était rentable, mais sans contrat. Le marché des chevaux de selle décline également. Un troupeau de vaches allaitantes permet quand même une régularité de revenu".

"Je n'y connaissais rien en vache allaitante"
Les chevaux ont disparu de l'exploitation à mesure que les vaches allaitantes montaient en puissance. La jeune éleveuse s'est lancée, sans primes vaches allaitantes. A son installation, Astrid a même replanté 8 hectares de prairies. "On s'embête plus à faire des cultures qu'à valoriser l'herbe". Le cheptel semble atteindre son rythme de croisière. Le pari pouvait cependant paraître osé. "Je n'y connaissais rien en vaches allaitantes. J'étais salarié depuis 5 ans dans un haras", avoue-t-elle. De sa connaissance de l'élevage des chevaux, elle a cependant gardé une certitude : la nécessité d'investir dans une race pure.

Un contact humain
Le choix de la Charolaise est le fruit d'une concertation avec son père et son oncle. Ils ont d'abord acquis 8 bêtes auprès de Normandie Bovins. "On a un peu choisi dans le tas, les vaches n'avaient pas de papier". La démarche s'est ensuite professionnalisée. Lors de son parcours à l'installation, Astrid découvre Bovins Croissance. Avant d'évoquer la technique, la jeune agricultrice loue l'aspect humain de cette relation. "Je débutais.
Pascal Sauget, le technicien, m'a aiguillée. Il a trouvé 12 vaches inscrites dans la Meuse. Nous recherchions des papiers et de la morphologie".

Visite de Bovins Croissance : toujours le même cérémonial
Son cheptel compte désormais 33 mères. Trois quarts du troupeau sont inscrits au Herd-book. Le suivi de Bovins Croissance dépasse les trois visites annuelles. Les conseils sont parfois dictés par téléphone. Cependant à chaque rencontre sur la ferme, le même cérémonial commence. "Nous faisons le tour des animaux. On sélectionne les vaches à réformer. On réalise ensemble le plan d'accouplement. Pascal ne les voit pas tous les jours. Son oeil neuf détecte les problèmes que je ne perçois pas au quotidien".

Apprendre à l'extérieur de l'exploitation
Des marges de progrès existent. Astrid aimerait, par exemple, mieux détecter les chaleurs. Objectif : pratiquer l'insémination artificielle sur 50 de ses vaches. Son apprentissage se poursuit au-delà des limites de son exploitation. Au syndicat charolais, sur les concours, au sein d'un groupe culture, à la présidence des Jeunes Agriculteurs de son canton : "C'est à l'extérieur de la ferme que je m'enrichis aussi". A ces journées bien remplies, s'ajoute cependant son quotidien de femme. Elle n'hésite pas à le rappeler à certains de ses homologues masculins. Après avoir retiré ses bottes, elle n'a pas "de mère ou d'épouse qui s'occupe des courses, de la cuisine ou du ménage ..."

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout l'Agriculteur Normand.

Les plus lus

La profession appelle à la plus grande vigilance quant aux transports d'animaux : "N'accueillez pas d'animaux, dont vous ne connaissez pas l'origine !"
DNC : "C'est l'initiative la plus désagréable, mais la plus sérieuse"
L'interdiction de toute sortie de bovins du territoire métropolitain a surpris plus d'un éleveur. Selon la profession, c'est "un…
Laurence Lubrun et Eloïse Besniard ont présenté Mentor'elles, un mentorat destiné aux jeunes agricultrices qui souhaitent s'installer en exploitation.
Agricultrices, c'est  Natur'elles ! 
Mardi 30 septembre 2025, le lycée agricole de Sées a accueilli les Natur'elles, lors du forum Champs d'innovation at school.
L'année passée, l'édition avait réuni plus de 160 participant(e)s.
Marche solidaire : la déferlante rose est de retour à Omaha, dans le Calvados
Ce dimanche 19 octobre 2025, une centaine de personnes est attendue pour assister à la marche rose, orchestrée par la section des…
Nathalie Hédou entourée de Nicolas Dupey et Nicolas Cauchard.
17e marché du goût à la Ferme des miroirs
Si la marque Manche terroirs existe depuis 27 ans, le marché du goût est arrivé dix ans plus tard. La 17e édition est programmée…
La marche rose s'est tenue dimanche 19 octobre sur la plage d'Omaha beach, sur les communes de Vierville-sur-Mer et Colleville-sur-Mer, en partenariat avec Eolia.
[EN IMAGES] Marche solidaire des agricultrices : du rose pour effacer la grisaille
Environ 180 personnes ont participé, dimanche 19 octobre 2025, à la marche rose organisée par la section des agricultrices de la…
Publicité