Aller au contenu principal

Race Salers
De multiples atouts

Elle séduit beaucoup d’éleveurs en raison de sa rusticité et de ses qualités maternelles. Explications.

Une race rustique capable de mobiliser ses réserves corporelles pendant une période de pénurie alimentaire.
Une race rustique capable de mobiliser ses réserves corporelles pendant une période de pénurie alimentaire.
© DR
L’assemblée générale de l’association Manche-Salers s’est déroulée, la semaine dernière, à Sourdeval. L’occasion de faire le point sur une race qui compte aujourd’hui 2000 animaux dans le département. Originaire du cantal Le standard de la race Salers a été défini pour la première fois dans les années 1900. Aux origines, il était fixé pour une exploitation de race Salers dans le Cantal, d’une part pour un système traditionnel lait-broutard, et d’autre part pour une production de lait-veau de boucherie. Aujourd’hui, il existe une production de broutards élevés “sous la mère” en système allaitant, qui a justifié la mise au point d’une table de pointage en 1981. Le standard est donc adapté à un système de production donné et fait partie des fondements du programme d’amélioration génétique de la race. Le standard de la race Salers a d’ailleurs été rediscuté en début d’année 2002, afin de l’adapter au marché actuel et futur. Principal atout de cette race, son caractère rustique qui s’est forgé au fil du temps. Autrefois utilisée pour la production d’animaux de trait, actrice majeure de la transhumance, la Salers permet aujourd’hui la valorisation des parcours et des pâturages à l’instar de ceux de Normandie. Son passé et son présent ont ainsi contribué à développer ses membres et ses pieds. Grâce à ses onglons noirs et ses excellents aplombs, la Salers peut aborder n’importe quel terrain, qu’il soit caillouteux ou humide, sans être sujette au boiterie. Elle peut ainsi supporter une très longue période en stabulation entravée ou sur caillebotis durant l’hiver. La Salers est capable de mobiliser ses réserves corporelles pendant une période de pénurie alimentaire, ceci afin d’assurer une production laitière suffisante pour nourrir son veau. Ses réserves sont rapidement reconstituées en période d’herbe. C'est l'effet "accordéon", la race s’adapte ainsi très bien à des conditions alimentaires difficiles, tout en maintenant sa production laitière.Extensif ou intensif La race s’acclimate donc aussi bien aux conditions d’élevage extensif qu’intensif. Les qualités maternelles de la Salers permettent de garantir la production d’un veau lourd sevré par vache et par an, sans complémentation et en toute tranquillité. En effet, l’intervalle moyen entre deux vêlages est de 376 jours. La gestation durant environ 280 jours, la Salers permet à l’éleveur de réduire au maximum les périodes improductives. La Salers étant capable de vivre parfois plus de 10 ans, ces résultats font de la race la championne en matière de productivité numérique (nombre de veaux sevrés dans la vie d’une vache). Son atout majeur est l’aptitude au vêlage facile (c'est-à-dire sans aucune intervention extérieure). Grâce à son bassin légèrement incliné et surtout à son ouverture pelvienne exceptionnelle et inégalée, la Salers ne connaît pas de difficulté de vêlage. Il en est de même pour les vêlages issus de croisements avec des taureaux à fort développement musculaire de race à viande. Au niveau des veaux ils sont sevrés lourds, sans complémentation En race pure, la croissance ou GMQ (Gain Moyen Quotidien) des veaux se situe entre 1000 et 1100 g/jour pour les mâles et entre 900 et 1000 g/jour pour les femelles. Ces croissances permettent d’obtenir un poids minimum au sevrage de 320 kg pour les mâles et 300 kg pour les femelles, sans complémentation des veaux par du concentré (le lait de la mère suffit). En croisement avec un taureau de race à viande, la croissance moyenne des veaux est améliorée d’environ 100 g par rapport aux performances en race pure. Visite d’exploitation Après présentation par le Herd-book et l’intervention de Laurent Hédou (Bovins-Croissance), les éleveurs ont pu visiter l’exploitation d’Eric Bouillaut. Installé en 2001 sur 49 ha de Sau (43 droits de vaches allaitantes), notre éleveur s’occuppe aussi d’un atelier volailles de chair (poulet ou pintade Label Rouge). Aujourd’hui, E. Bouillaut dispose de 76 droits. “J’ai choisi la Salers pour sa rusticité, elle est bien adaptée au système plein air et j’apprécie ses qualités maternelles”. De 2001 à 2004, E. Bouillaut croisait ses Salers avec un taureau Charolais. “Depuis 2005, j’ai choisi de diminuer le croisement pour plusieurs raisons : aspect sanitaire, moins de perte aux vêlages en travaillant en race pure. Pour exemple, sur 42 vêlages, un seul veau mort pour cause d’infirmité”. Côté alimentation, en été de l’herbe pâturée, en hiver, enrubannage ou foin (pour vêlage Janvier-Avril); foin + pulpe (vêlage août septembre). Les veaux, eux, sont complémentés avec de la pulpe à l’aide d’un nourrisseur. La période de vêlage étalée sur deux lots permet notamment d’avoir une charge de travail mieux répartie. Dernier point, la commercialisation. En broutards, le croisé Charolais se valorise à 840 euros, le Purs Salers à 690 euros. Pour les femelles : 690 en croisé et 580 en pure.
Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout l'Agriculteur Normand.

Les plus lus

GAGNEZ 2 PLACES POUR LE MATCH SM CAEN - PARIS FC
Jeu concours pour aller encourager votre club normand au stade d'Ornano !
Deuxième en partant de la droite, Philippe Denis a reçu dans sa ferme un parterre de responsables, dont Arnaud Rousseau (deuxième en partant de la gauche).
Tuberculose : Arnaud Rousseau à l'écoute des éleveurs
À l'occasion de sa visite dans l'Orne, Arnaud Rousseau s'est rendu à Landigou, sur l'exploitation de Philippe Denis, dont le…
Valentine Amette, 22 ans, céréalière, s'est lancée dans son projet de meunerie. La Farine de Valentine est disponible à la boulangerie de Pont-d'Ouilly, de Fresné-la-Mère ou encore chez elle, à Bazoches-au-Houlme, les premiers lundis du mois, de 9 h à 12 h.
Valentine Amette, agricultrice au champ et au moulin
Nous l'avions rencontré en fin d'année dernière, alors qu'elle se présentait au concours Miss agricole 2024. Alors aux champs,…
Toutes les animations sont gratuites (sauf la restauration et le baptême en hélicoptère).
Des bonshommes de paille débarquent dans la Manche
À la veille des moissons, les Jeunes agriculteurs ont monté des bonshommes de paille un peu partout dans la Manche. Un bon moyen…
Cette baisse des volumes a été annoncée alors même que "nous sortons d'une période compliquée", dénonce Yohann Serreau, président de l'OPNC (570 producteurs, 422 ml de lait).
Lactalis confirme la baisse de ses volumes
À l'assemblée générale de l'OPNC (Organisation de Producteurs Normandie Centre), organisée à Sées, dans l'Orne, en juin 2024 et…
"Transmission-installation, que peut-on faire de plus ?" Tel était le thème de la table ronde à laquelle participaient Clotilde Eudier (vice-présidente de la Région Normandie), Emmanuel Hyest (président de la Safer de Normandie), Anne-Marie Denis (présidente de la FRSEA Normandie), Emmanuel Roch (président de JA Normandie), Guillaume Larchevêque (Chambre d'agriculture Normandie) et Bruno du Mesnildot (Propriété privée 50).
Safer et installation : faire plus grâce à une volonté commune
"Nous avons toute une génération de jeunes à installer. On doit et on peut certainement faire mieux sous condition d'une volonté…
Publicité