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Déplacement des maires de la Manche à Auschwitz en janvier 2025
De retour d'Auschwitz : au cœur d'un voyage mémoriel

" On ne visite pas Auschwitz-Birkenau. On ressent Auschwitz-Birkenau ", tel est le sentiment de Jessie Orvain, maire d'Isigny-le-Buat, qui a fait partie de la délégation manchoise d'élus (maires et parlementaires) à s'être déplacée du 17 au 19 janvier 2025 pour commémorer les 80 ans de la libération du camp de Auschwitz-Birkenau.

Du 6 juin 1944 au 27 janvier 1945, la Manche n'oublie pas !

Il y a moins de huit mois, les élus et les habitants de la Manche ont commémoré au travers de temps forts le 80e anniversaire de la Libération dans de nombreuses communes, aussi petites qu'elles soient. Du 17 au 19 janvier 2025, une délégation d'élus s'est déplacée à Auschwitz pour cette fois-ci le 80e anniversaire de la libération des camps. " Notre délégation a représenté les premiers territoires libérés par les alliés ", confie Charly Varin, président de l'Association des maires de la Manche. En effet, il aura fallu plus de sept mois après le Débarquement pour qu'Auschwitz soit libéré. C'est en 1945, le 27 janvier, que les forces soviétiques pénétrèrent dans ce camp, dévoilant au monde l'ampleur de l'horreur. Ces soldats découvrirent des hommes et des femmes réduits à l'état de spectres et des montagnes de chaussures, de valises, d'objets personnels, témoins silencieux d'une extermination systématique.

 

Passeurs de la paix

"C'est une première pour notre association que de permettre à nos maires de participer à un tel déplacement sur un sujet aussi fondamental que celui des valeurs de paix, de liberté et des droits de l'homme", ajoute-t-il. Ainsi, les élus de la Manche veulent avant tout être des "passeurs de paix et gardiens de la mémoire". Parmi la délégation, Jessie Orvain, maire d'Isigny-le-Buat a participé à "ce voyage mémoriel ". Une première pour l'élue. "Y être à plusieurs aide", confie celle qui très jeune était passionnée d'histoire. "C'est tout un symbole. On ne peut être que touchée. J'ai regardé le moindre bouton, interrupteur, caillou qui fait partie de l'Histoire ", confie-t-elle, livre en main, acquis sur place, et qui n'a cessé de regarder de l'intérieur vers l'extérieur pour tenter de s'imaginer ce que les gens pouvaient voir. "Comment peut-on dire que c'est un détail ? On peine à imaginer que l'être humain est à l'origine de ce désastre. On a vu un wagon. Ce n'était pas un train pour transporter des humains ! "

 

Un déplacement poignant

La délégation de 52 élus manchois a donc arpenté les lieux où des millions de vies furent brisées, confrontés à la barbarie humaine, avec comme guide Christian Savary, adjoint au maire de Coutances et enseignant. 

Ils ont visité les camps de concentration et d'extermination d'Auschwitz et de Birkenau, "le berceau de l'extermination pure ", se désole Jessie Orvain.

Grâce aux guides franco-polonaises, ils ont pu mesurer l'horreur dans les innombrables blocs, blocs des enfants, chambres à gaz puis fours crématoires. Les plaines silencieuses de Birkenau, l'ancien ghetto de Cracovie ainsi que le musée consacré à Oscar Schindler ont fait partie des points d'étape. "C'était poignant ", avoue Jessie Orvain. " On peut s'apercevoir qu'en août 1944, il y avait encore des convois ", souligne-t-elle, notamment le 24 avril 1944 avec 1 670 déportés. " Il y a des endroits où nous n'avons pas envie d'être curieux ", confie-t-elle.

Lire aussi : 80e : Cérémonie commémorative à Saint-Lô le 5 juin 2024 : Les victimes civiles honorées

Transmettre

"La présence des élus manchois est symboliquement très forte ", note le président des maires. Évidemment, en écho au Débarquement, " on a tous une culture autour de la Seconde guerre mondiale dans la Manche ", souligne Jessie Orvain. " Notre responsabilité est de transmettre cette histoire. Nous avons fait un travail avec les anciens combattants en rencontrant les enfants. Nous avons pu évoquer Jacques Rozenthal, mort en 11 novembre 1942, parti dans le convoi n° 42 ." C'est ainsi que chacun devient un gardien de la mémoire.

 

Les filles de Birkenau

À noter que David Teboul, auteur et documentariste, a recueilli les dernières mémoires d'Isabelle Choko, Judith Elkan-Hervé, Ginette Kolinka et Esther Senot, dernières survivantes des camps de la mort dans un ouvrage " Les filles de Birkenau", aux éditions Les Arènes. Au travers de leurs témoignages puissants et intimes, ce livre révèle des aspects inédits de la vie dans les camps. Témoignages directs et émouvants.

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