Aller au contenu principal

Denis Lelouvier : « il faut être fier des produits que l’on fait »

lll Denis Lelouvier est installé à Landelles-et-Coupigny dans le bocage virois sur une exploitation de 80 ha. Parallèlement à l’installation de son épouse Janine qui transforme le lait à la ferme, l’éleveur a converti l’exploitation en agriculture biologique. Aujourd’hui, la ferme Naturellement normande est la seule dans le Calvados à fabriquer un camembert fermier d’appellation et bio.

© DB

>> Quelle est votre démarche de production ?
D’abord, nous élèvons des normandes. C’est important pour moi de défendre ce que l’on a sur notre territoire. Je défends aussi l’herbe normande. Nous sommes passés il y a deux ans à un système 100 % herbe. Avant, on était à 80 %, on jouait la sécurité avec le maïs et le tourteau. Aujourd’hui, on peut valoriser l’herbe de qualité quand on en a. Mes prairies sont anciennes. J’ai progressivement replanté une prairie multi-espèces sur 15 hectares de labour entre 2014 et 2017.

>> Vous venez de faire de gros investissements, quels sont-ils ?
En 2014, avec l’installation de ma femme, on a tout repensé. On connaissait Patrick et Francine Mercier, les seuls à faire du camembert fermier d’appellation en bio [basé dans l’Orne, NDLR] : Le champ secret. On est assez extensif, on n’est pas loin du bio. On s’est lancé. On voulait faire du camembert 100 % normandes mais aussi 100 % non fermenté.
On a décidé d’investir dans un séchoir à foin. On a terminé la réalisation du bâtiment pour les bêtes, le séchoir à foin et la transformation en mai 2017. Depuis, ma femme fait du camembert, mais aussi du lait, des yaourts, de la glace, de la crème, du beurre, du bas beurre et des confiseries qu’elle a imaginées.
Nous vendons aussi en caissettes du veau et du bœuf.

>> La démarche de qualité est-elle importante pour vous ?
Il faut être fiers des produits que l’on fait. Le problème du consommateurc’est de connaître son aliment, même si dans la vie de tous les jours, il n’achète pas toujours des produits de qualité. Quand on fait les choses uniquement par souci économique, on n’est pas bon. Pour notre camembert, il y a un marché qui existe, nous sommes attendus par des fournisseurs. Le camembert est le fromage le plus difficile à fabriquer, mais aussi le plus connu et le plus consommé.

>> Avez-vous été aidés ?
Le projet n’aurait jamais vu le jour s’il n’y avait pas ces aides de la Région et de l’Europe.
On a passé beaucoup d’heures sur l’administratif. Il faut se battre pour que ce soit simplifié, ce n’est pas normal.
Il faudrait aussi réduire les délais de traitement des dossiers et le versement des subventions. En tant qu’entrepreneurs, nous sommes obligés de passer du temps dans notre bureau, sinon on n’est pas au courant et on passe à côté des aides.

>> Quels sujets vous tiennent à cœur ?
Il faut être transparent et arrêter de jouer sur les mots.
Par exemple, on joue sur le terme
« fabriqué à la ferme » qui permet de s’approvisionner en lait n’importe où, ou bien la notion de « circuits courts » qui implique qu’il n’y a qu’un seul intermédiaire mais qui ne garantit pas des produits locaux.
Ce manque d’honnêteté, c’est gênant.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout l'Agriculteur Normand.

Les plus lus

Les organisateurs ont présenté l'affiche officielle et le programme, lundi 25 mars 2024 à Lisieux.
La foire de Lisieux de retour ce week-end du 6 et 7 avril 2024
Habituellement organisée début mai, la Foire de Lisieux revient dès le 6 et 7 avril 2024 pour cette nouvelle édition. Au…
GAGNEZ 2 PLACES POUR LE MATCH SM CAEN - VALENCIENNES FC
Jeu concours pour aller encourager votre club normand au stade d'Ornano !
Un accord a été signé pour 425 €/1 000 litres en moyenne nationale sur les quatre premiers mois de l'année. Les discussions continuent sur la formule de prix.
Accord avec Lactalis : le combat de l'Unell continue
Après plusieurs semaines de tensions et d'incertitudes, depuis décembre 2023, l'Union nationale des éleveurs livreurs Lactalis (…
Le nouveau bureau de la FNPL (Fédération nationale des producteurs de lait) a été élu. Il est présidé par Yohann Barbe, producteur dans les Vosges.
Ludovic Blin et Benoit Gavelle, deux Normands dans le bureau de la FNPL
Depuis le 9 avril 2024, en succédant à Thierry Roquefeuil, Yohann Barbe devient le nouveau président de la FNPL (Fédération…
Hervé Morin, président de la Région Normandie et Clotilde Eudier, vice-présidente de la Région en charge de l'agriculture, ont été accueillis chez Romain Madeleine, éleveur à Le Molay-Littry pour présenter le plan "reconquête de l'élevage allaitant", en présence de Nicolas Dumesnil (tout à gauche), président d'Interbev Normandie, et en présence du maire, Guillaume Bertier (au micro).
La Normandie à la reconquête de l'élevage bovin
C'est sur l'exploitation de Romain Madeleine, éleveur installé à Le Molay-Littry (Calvados) que la Région Normandie a lancé son…
Deux jours après avoir exposé son projet de loi d'orientation agricole, Marc Fesneau, ministre de l'Agriculture, est venu dans la Manche à la rencontre des éleveurs, des jeunes et des responsables agricoles.
[EN IMAGES] Marc Fesneau à l'écoute des jeunes et des éleveurs
Le 5 avril 2024, le ministre de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, Marc Fesneau, s'est déplacé pour la première…
Publicité