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Reconnaissance et droits
Des années 1960 à 2020, le combat des agricultrices continue

Reconnaissance du travail, protection sociale, droit à la retraite, congés maternité : les avancées se comptent au fil des années. La dernière est datée de 2019.

© JP

« Dans le milieu agricole, les gens d’un certain niveau ne poussaient pas pour que les femmes aient un statut. Les hommes n’en voyaient pas l’utilité, nous remplissions le panier de ménagère à trop cher. Mais sans les femmes, les fermes ne tournaient pas », lâche Lucette Beaudoire, agricultrice à la retraite dans l’Orne. En 1962, née la forme sociétaire du Gaec. Mais si des époux veulent s’associer, il faut alors une troisième personne dans la société. « Le statut était avantageux pour un père et un fils mais impossible entre mari et femme. Nous étions conjointes d’exploitant, sans protection sociale. » La manifestation d’avril 1980 a sûrement fait bouger les lignes. Mais il faut attendre 1985 pour que les EARL soient créées, autorisant alors le couple à s’associer, à individualiser tâches et responsabilités. La loi d’orientation agricole de 1999 institue le statut de conjoint collaborateur, marquant un réel progrès, notamment en matière de protection sociale des agricultrices. Il faut passer le cap de l’an 2000 pour tendre à une égalité sociale entre agricultrices et agriculteurs, mais aussi avec les salariées des autres professions. L’étendue de la couverture sociale aux conjoints d’exploitants arrive en 2006. Le Gaec entre époux est instauré en 2011. « Je me suis associée en EARL avec mon mari en 1991. J’ai été vingt-deux ans cheffe d’exploitation. Je bénéficie aujourd’hui d’une retraite 825€/mois. Pour une agricultrice, c’est correct car la retraite des agriculteurs hommes et femmes est calculée par points, sur l’ensemble de la carrière. »

 

Congé mat’

Côté congés maternité, « on a bataillé, reprend Lucette Baudoire. On a obtenu du temps partiel, c’est-à-dire qu’au lieu d’avoir droit à huit heures quotidiennes de vacher de remplacement pendant 14 jours, nous pouvions étaler ces heures sur une vingtaine de jours. Dans l’Orne, c’est une de mes amies qui en a bénéficié en premier. J’étais contente pour elle. C’était une victoire. » Il faudra attendre le décret n° 2019-591 du 14 juin 2019, publié le 16 juin au Journal officiel, qui relève de l’amélioration de la protection maternité pour les exploitantes agricoles. Il concerne plusieurs points. D’abord, la durée du congé. Elle est légalement de 16 semaines, mais peut être raccourcie. Avant le décret, les agricultrices pouvaient le réduire à deux semaines obligatoires. C’est fini. La loi impose désormais aux exploitantes agricoles un arrêt huit semaines, décomposé en deux semaines avant la date présumée du terme et six semaines post-accouchement. Deuxième point : les agricultrices ne sont plus redevables de la CSG ni de la CRDS sur le montant de l’allocation de remplacement. « Désormais, ça ne nous coûte plus rien de prendre un congé maternité », appréciait Céline Baillieul, agricultrice dans le Calvados, interrogée en août 2019. Lucette Beaudoire de conclure : « je salue toutes les femmes qui ont œuvré pour le bien être des agricultrices, pour la reconnaissance de leur travail ».

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