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Actualité des JA
Des chevaux, un projet, une passion

L’installation d’Emmanuelle Leblanc et Vincent Billy n’a rien de commun avec ce qui se fait habituellement en agriculture. Ils ont choisi l’exploitation... d’un centre équestre à Thierville.

"La passion du cheval ne suffit pas, il faut avoir aussi beaucoup d’énergie pour conduire une écurie...”  De l’autre côté de la table, ce lundi après -midi, Emmanuelle Leblanc et Vincent Billy racontent leur trajectoire avec une bonne humeur communicative. A 30 ans, ils ont réalisé leur rêve : gérer et animer un centre équestre. Il ne s’agit pas là d’un projet sorti de nul part et guidé par la seule passion des chevaux...  Non, nos deux jeunes chefs d’entreprise y sont arrivés “en travaillant leur sujet” depuis plusieurs années.


Une formation accélérée


“Nous venons tous les deux d’horizons professionnels différents mais nous avons la même passion pour le cheval” explique Emmanuelle Leblanc. “Vincent a une maîtrise d’informatique appliquée à la gestion et moi je suis éducatrice spécialisée. Nous avons exercé nos métiers pendant sept ans. C’est à peu près le temps qu’il nous a fallu pour faire mûrir notre projet...()” Le temps, en fait“de mettre en place  ce projet dans nos têtes”. L’un et l’autre demandent alors un congés professionnel à leur employeur respectif afin de suivre une formation accélérée de dix mois dans les Yvelines. A sa conclusion, un brevet professionnel de la jeunesse et de l’éducation populaire et des sports (BRJEPS), mention équitation.


Avec ce monitorat d’équitation en poche, c’est une autre étape plus compliquée qui s’annonce : la constitution du projet d’installation. “En fait, nous cherchions à être entourés et guidés. Ce ne fut vraiment pas simple parce que le milieu agricole auquel nous nous adressions nous était complètement inconnu”. C’est alors qu’ils décident de se rendre au salon de l’agriculture, de voir ce qu’ils pouvaient recueillir comme information. Une rencontre sur le stand de la Safer, puis un contact...“De fil en aiguille, nous avons enfin trouvé le relais, en l’occurrence Eric Taburet, notre conseiller. Et si nous en sommes là aujourd’hui, il y est pour beaucoup !” 

Le dossier pouvait alors être constitué avec toutes ses règles, notamment celles de la validation des capacités professionnelles des intéressés. “La procédure fut d’autant plus complexe que nous avons présenté notre dossier au moment de la refonte du parcours de l’installation...” 

 

Doux comme des agneaux


La construction du projet s’est accompagnée, en parallèle, de la recherche d’un site. “Disons-le, ce fut une vraie galère...” commente Emmanuelle. “Au point que nous avons fait une pause car nous étions un peu déprimés de ne rien trouver. Nous avons même étudié la possibilité de construire...” Et puis, à force de chercher, l’opportunité s’est offerte à eux. “Et vous savez comment ? Par le site d’annonces en ligne Leboncoin. Quand nous avons vu l’offre, nous avons même crû qu’il y avait une erreur dans le prix. Nous avons téléphoné pour le signaler mais c’était le bon prix. Il n’y avait pas de loup et nous avons aussitôt pris une option...” 

A Thierville, au coeur du village, le centre équestre en question offrait, en effet, un beau potentiel : un manège, 24 boxes, 2 carrières, un club house avec dortoirs pour les groupes...le tout sur 1,5 ha . “Depuis cinq ans, la structure vivait complètement au ralenti. Il n’y avait plus que deux chevaux. Les propriétaires voulaient passer la main. Nous l’avons saisi cette opportunité.” L’installation se réalise au pas de charge. A peine l’achat concrétisé, ils ouvrent le centre. Ils achètent sur Leboncoin “une cavalerie toute neuve”(et tout ce qui va avec...). “Du shetland au cheval de selle. Des chevaux tout verts qu’ils nous a fallu trois semaines à rendre doux comme des agneaux...” Parallèlement, Vincent (précisons qu’en dehors de sa formation d’informaticien, sa passion du cheval l’a conduit, dès l’âge de 13 ans, à suivre un sport étude en équitation à Fontainebleau) se charge d’améliorer la structure, notamment la cuisine du club house pour l’accueil des jeunes mais aussi la remise en état de la carrière.  Appelé désormais “EARL Ecurie des reflets”, les deux jeunes passionnés ont une idée très précise de ce qu’ils veulent faire de leur entreprise. Pas d’élevage  mais deux activités bien ciblées : l’enseignement (et la compétition) et la pension de chevaux avec une formule “travail”.  “Par mon métier d’éducatrice spécialisée, j’ai suivi nombre de jeunes en utilisant le cheval comme outil pédagogique. Une approche que nous tenons à développer ici. Evidemment, il s’agit  d’abord d’apprendre à monter et, pour les plus mordus, de faire de la compétition. Tout cela se fait dans un cadre familial auquel nous tenons particulièrement...” 

Un prévisionnel dépassé


Quatorze mois se sont déjà écoulés depuis le lancement de leur activité. Une première année d’exercice qui s’est soldée par d’excellents résultats. “Par rapport à nos prévisions, nous nous étions fixés 60 licenciés au cours de la première année et 2 à 3 chevaux en pension. Nous sommes à 100 licenciés et à quinze chevaux en pension pour le travail. Bref, nous avons un an d’avance sur nos prévisions.” Des indicateurs bien orientés qui ont poussé Emmanuelle Leblanc et Vincent Billy à “pousser les murs” avec la construction de sept nouveaux boxes. Et, côté travail, une monitrice à 20 h par semaine, a été embauchée pour faire face à la demande.


“Nous avons aussi créé un pôle compétition avec une dizaine de filles  (c’est un constat, pas une volonté d’éliminer les garçons...) concernées et qui participent ainsi au championnat de France des clubs. Nous voulons faire de notre centre, un centre où l’on se forme et où l’on apprend la pédagogie. C’est du temps à y consacrer mais c’est passionnant. D’ailleurs, nous accueillons aussi régulièrement des stagiaires pour des mises à niveau.” Et l’avenir dans tout cela ?  “C’est de stabiliser et de conforter notre structure. Nous avons de quoi nous occuper et il y a encore pas mal de choses à améliorer. Maintenant, il faut aussi pouvoir en profiter.Nous allons d’ailleurs faire une pause en cette fin d’année avec notre fils Mathis car nous n’avons pas eu vraiment la possibilité de le faire dans les 24 derniers mois...”

Retrouvez toute l'actualité des JA


dans notre édition papier de l'Eure Agricole


en date du 2 décembre


pages 19, 20,21 et 22

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