Aller au contenu principal

Des économies d’énergie avec le pré-refroidisseur

Les agriculteurs normands s’engagent.

Dans les élevages laitiers, l’électricité représente environ 20 % de l’énergie totale consommée sur l’exploitation. Le bloc traite mobilise 85 % de cette consommation : le tank à lait et le chauffe-eau sont les deux principaux postes avec respectivement la moitié et le quart de la consommation.

En premier lieu, nettoyer son installation !

Trois années de mesures réalisées dans 32 élevages haut-normands ont montré que la consommation du tank variait de 6 à 36 kWh/1 000 L. Le refroidissement du lait pèse d’autant plus sur la facture d’électricité que le litrage est important et que l’aération de la laiterie est insuffisante.Des économies peuvent donc déjà être réalisées sans investir, en nettoyant régulièrement le condenseur ou en permettant l’arrivée d’air frais sur le système de réfrigération. Une bonne aération de la laiterie peut permettre une économie de 5 à 25 %.

Le pré-refroidisseur : une économie d’énergie d’au moins 40 %

En complément, l’installation d’un pré-refroidisseur de lait offre une opportunité plus importante de diminuer la consommation. Il s’agit d’un système d’échange de chaleur entre le lait et l’eau froide qui permet d’envoyer un lait pré-refroidi dans le tank. Le lait chaud, initialement à 37 °C, est refroidi au contact du tuyau d’eau froide à une température moyenne de 20 °C. L’eau tiédie à environ 17 °C est envoyée dans un bac de sortie de salle de traite pour l’abreuvement des animaux ou pour le nettoyage des quais. (schéma).La mise en place d’un pré-refroidisseur permet également de réduire le temps de fonctionnement du tank. En plus d’une économie d’électricité, cela entraîne une réduction des nuisances sonores dues à son fonctionnement ainsi qu’une usure moindre des groupes frigorifiques. Le pré-refroidissement du lait permet de réduire la lipolyse induite grâce à une diminution des chocs thermiques lorsque le lait arrive dans le tank. En cas de panne du tank, le lait, ainsi pré-refroidi, subira moins de risques de dégradation de la qualité.Le GIE Elevages de Bretagne a publié en 2013 les résultats de ses bancs d’essais sur 14 pré-refroidisseurs. Avec 1,5 à 2 L d’eau utilisés pour refroidir 1 litre de lait, sur des systèmes classiques à deux traites par jour, l’économie attendue se situe entre 40 et 45 % des besoins de refroidissement, et donc de l’électricité au tank. Par contre, sur des systèmes robots, le pré-refroidissement semble plus efficace avec toujours plus de 50 % de performance. L’économie est plus importante lorsque l’eau froide a une température plus basse : de l’eau entre 8 et 14° C permet une économie supplémentaire de 7 à 10 %.

Que faire de l’eau tiède ?

Pour une exploitation produisant 350 000 L/an, ce type d’équipement génère un volume d’eau tiède important (compris entre 525 000 et 700 000 L) qui peut assurer une bonne partie des besoins en eau pour l’abreuvement des vaches laitières. Pour ce système, l’eau tiède est amenée directement dans un bassin d’abreuvement ou stockée dans une cuve en hauteur pour alimenter des abreuvoirs à niveau constant. En période de pâturage, l’eau peut être utilisée pour le lavage des sols (quais et aire d’attente) ou le premier rinçage de la machine à traire.

Quel coût ?

Le coût du matériel installé varie de 3 500 à 6 500 € selon les modèles. Le retour sur investissement est donc variable et dépend du coût, de la subvention éventuelle, du volume de lait produit et du tarif de l’électricité (tableau). En Normandie, le Plan de Compétitivité et d’Adaptation des Exploitations Agricoles permet de subventionner ce type d’équipement à hauteur de 30 %.

D’autres économies possibles au niveau du bloc traite ?

Récupérateur de chaleur, pompe à vide à débit variable, tank à eau glacée, … Les équipements pour réaliser des économies d’énergie peuvent être multiples mais l’intérêt des uns et des autres, seuls ou cumulés, dépend de la connaissance que vous avez de votre bloc traite et de ses aspects thermiques. Chaque situation est unique. Le conseiller de votre Chambre d’agriculture peut vous aider à prendre votre décision, n’hésitez pas à le contacter.

Pour aller plus loin

Guide “Concevoir son bloc traite” - Un réseau de 17 Blocs Traite de Référence en Haute-Normandie pour savoir avant de faire son choix.Chambres d’agriculture Seine-Maritime et Eure.20 euros.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout l'Agriculteur Normand.

Les plus lus

Six installations plutôt qu'un (des) agrandissement(s) en Normandie
Safer et JA Normandie ont réuni, samedi dernier à Petit-Caux près de Dieppe (76), les acteurs d'une opération foncière inédite…
La haie en session CAN : plein les bottes d'attendre
La CAN (Chambre d'agriculture Normandie) s'est réunie en session le 15 mars 2024. Le 15 mars, c'est aussi la date…
Les organisateurs ont présenté l'affiche officielle et le programme, lundi 25 mars 2024 à Lisieux.
La foire de Lisieux de retour ce week-end du 6 et 7 avril 2024
Habituellement organisée début mai, la Foire de Lisieux revient dès le 6 et 7 avril 2024 pour cette nouvelle édition. Au…
GAGNEZ 2 PLACES POUR LE MATCH SMC - LAVAL
Jeu concours pour aller encourager votre club normand au stade d'Ornano !
Nicolas Legentil était l'hôte d'une porte ouverte allaitante, jeudi 14 mars, à Brémoy. Il a fait visiter son exploitation aux 250 invités.
[EN IMAGES] Taurillons : le Gaec Legentil expose son savoir-faire dans le Calvados
Jeudi 14 mars 2024, le Gaec Legentil a accueilli plus de 250 personnes sur son exploitation, à Brémoy, dans le Calvados, pour une…
Entretien : pas de cours d'eau à la main dans la Manche
Point d'étape sur les conséquences de la tempête Ciaran, la pluviométrie abondante, la gestion des arbres, des branchages, des…
Publicité