Aller au contenu principal

Des foins tardifs d’une qualité insuffisante qu’il est nécessaire d’analyser

Du fait des mauvaises conditions météo de la fin juin, beaucoup de foins ont été récoltés début juillet, bien au-delà du stade recommandé, et donc avec des valeurs alimentaires incertaines. L’analyse des foins, constituant de base de l’alimentation des allaitantes, permet d’ajuster la complémentation pour maintenir des niveaux de performances acceptables.

Après une forte croissance d’herbe à la mi-mai, les premiers vrais créneaux de récolte début juin n’ont pas toujours permis des ensilages de qualité. Ensuite, les pluies importantes ont retardé la récolte des foins au début juillet, voire à la mi-juillet pour les zones les plus humides. Les dates de récolte ont été bien au-delà des stades recommandés pour une récolte de qualité. Dans les zones les plus précoces, le stade floraison était largement dépassé, à la limite parfois de la « grenaison ». En revanche, les fenêtres météo de début juillet ont permis des récoltes dans de bonnes conditions, limitant ainsi les pertes par lessivage et les pertes mécaniques liées au nombre de fanages.


Des valeurs difficiles à prédire
La valeur d’un foin dépend d’abord du stade du fourrage sur pieds. Entre un foin récolté en cours d’épiaison début juin et un foin récolté 3 à 4 semaines plus tard au stade floraison, la valeur énergétique exprimée en UFL baisse de 15 %, et la valeur azotée de 30 %. Cette année avec des récoltes parfois bien au-delà du stade épiaison, il est probable que les valeurs alimentaires soient faibles et que ces foins composés surtout de tige avec peu de feuilles soient encombrants. La valeur azotée du foin baisse du fait de la dilution de l’azote liée au rendement élevé et de l’augmentation du taux de cellulose. Par contre, la relation entre taux de cellulose brute et digestibilité de la matière organique n’étant pas établie, il est donc recommandé de procéder à l’analyse des différents lots de foin récoltés.

Une valeur d’encombrement pénalisante
Pour limiter le niveau de complémentation des troupeaux allaitant en hiver, il est préférable de récolter des fourrages dont la densité énergétique (DEF) (tableau 1) est proche des besoins des animaux (tableau 2). Selon la race, le poids, le stade physiologique... la concentration énergétique  requise, exprimée en UFL/UEB, peut varier de 0,40 à 0,75. Si le fourrage distribué à volonté a une densité proche des recommandations pour couvrir les besoins, la complémentation n’est pas nécessaire. C’est le cas avec un foin de qualité moyenne récolté fin juin (DEF proche de 0,5) pour alimenter une charolaise gestante en bon état à la rentrée en stabulation qui vêlera en fin d’hiver. Même situation avec un foin de très bonne qualité récolté tout début juin (DEF supérieur à 0,6) et distribué à volonté pour  alimenter cette même charolaise multipare mais qui vêle début d’hiver.
Avec des foins de mauvaise qualité, il est nécessaire d’apporter d’autres fourrages de bonne qualité et/ou des concentrés pour éviter un amaigrissement trop important des animaux avec les conséquences sur la production de lait et la reproduction.
Les exemples de rations présentées (tableau 3) montrent la diversité des niveaux de complémentation selon la qualité des foins. Avec des foins très riches en cellulose et encombrants, les besoins de complémentation peuvent être élevés. Une complémentation suffisante en azote soluble peut s’avérer utile pour une bonne activité ruminale. Notons qu’avec des foins de faible qualité, non suffisamment complémentés, certaines catégories d’animaux seront plus en difficultés que d’autres. C’est le cas des génisses et des primipares qui sont l’avenir du troupeau et des femelles à la mise en reproduction qui seront alors peu fertiles. Les conséquences seront d’autant plus marquées pour les femelles à ingestion modérée (Blonde d’Aquitaine, Limousine...).

Analyser les foins et les ensilages  pour décider
L’ajustement des rations passe d’abord par une répartition raisonnée des différents fourrages récoltés (ensilage, enrubannage, foin précoce ou tardif) selon leurs qualités et les besoins respectifs des lots d’animaux. La connaissance précise de la qualité des fourrages récoltés et la conduite hivernale en lot homogène (vêlage groupé) facilitent cette répartition. L’analyse de fourrage permet aussi de calculer avec précision le niveau de complémentation et le type de concentré par catégorie. Vos techniciens d’élevage sont là pour vous accompagner dans les décisions à prendre.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout l'Agriculteur Normand.

Les plus lus

GAGNEZ 2 PLACES POUR LE MATCH SM CAEN - PARIS FC
Jeu concours pour aller encourager votre club normand au stade d'Ornano !
Deuxième en partant de la droite, Philippe Denis a reçu dans sa ferme un parterre de responsables, dont Arnaud Rousseau (deuxième en partant de la gauche).
Tuberculose : Arnaud Rousseau à l'écoute des éleveurs
À l'occasion de sa visite dans l'Orne, Arnaud Rousseau s'est rendu à Landigou, sur l'exploitation de Philippe Denis, dont le…
Valentine Amette, 22 ans, céréalière, s'est lancée dans son projet de meunerie. La Farine de Valentine est disponible à la boulangerie de Pont-d'Ouilly, de Fresné-la-Mère ou encore chez elle, à Bazoches-au-Houlme, les premiers lundis du mois, de 9 h à 12 h.
Valentine Amette, agricultrice au champ et au moulin
Nous l'avions rencontré en fin d'année dernière, alors qu'elle se présentait au concours Miss agricole 2024. Alors aux champs,…
Toutes les animations sont gratuites (sauf la restauration et le baptême en hélicoptère).
Des bonshommes de paille débarquent dans la Manche
À la veille des moissons, les Jeunes agriculteurs ont monté des bonshommes de paille un peu partout dans la Manche. Un bon moyen…
Cette baisse des volumes a été annoncée alors même que "nous sortons d'une période compliquée", dénonce Yohann Serreau, président de l'OPNC (570 producteurs, 422 ml de lait).
Lactalis confirme la baisse de ses volumes
À l'assemblée générale de l'OPNC (Organisation de Producteurs Normandie Centre), organisée à Sées, dans l'Orne, en juin 2024 et…
"Transmission-installation, que peut-on faire de plus ?" Tel était le thème de la table ronde à laquelle participaient Clotilde Eudier (vice-présidente de la Région Normandie), Emmanuel Hyest (président de la Safer de Normandie), Anne-Marie Denis (présidente de la FRSEA Normandie), Emmanuel Roch (président de JA Normandie), Guillaume Larchevêque (Chambre d'agriculture Normandie) et Bruno du Mesnildot (Propriété privée 50).
Safer et installation : faire plus grâce à une volonté commune
"Nous avons toute une génération de jeunes à installer. On doit et on peut certainement faire mieux sous condition d'une volonté…
Publicité