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Marchés et débouchés des protéagineux
Des opportunités à saisir

La Normandie a l’avantage d’avoir deux ports d’exportation, d’être une terre historique de protéagineux et d’être proche des fabricants bretons d’aliments du bétail.

Avec un rendement moyen d’un peu plus de 50 q/ha et des surfaces en 2009 de 110 000 ha, la production française de pois est en hausse, après 5 années de recul ! La féverole, de son côté, a vu ses surfaces augmenter de près de 50 % par rapport à 2008, pour atteindre 90 000 ha ; avec un rendement proche de 50 q/ha également, cette production retrouve aussi des volumes significatifs.

Deux débouchés principaux et quelques niches
L’alimentation animale et l’alimentation humaine sont les deux principaux débouchés du pois et de la féverole ; plusieurs marchés intérieurs et d’exportations sont intéressés à ces productions, sous réserve d’une offre suffisante et de qualités adaptées à ces marchés.
Le marché de l’alimentation animale, même limité aux monogastiques, porcs et volailles, est très ouvert. En effet, malgré la baisse des volumes d’aliments fabriqués en France et dans les pays voisins (Europe du Nord et du Sud), ce débouché reste considérable.  L’incorporation de pois ou de féverole est peu limitée par des contraintes nutritionnelles mais leur place dépend directement de leur prix d’intérêt, en concurrence avec les autres matières premières, sous réserve d’une disponibilité suffisante.  Il convient de rappeler que le prix de la matière première dépend peu de l’offre : en effet, la comparaison des prix observés et des prix simulés de 1994 à 2008 montre que le pois est actuellement valorisé de la même façon qu’il y a 15 ans, lorsque l’offre était beaucoup plus abondante.

En aliment porc, pois et tourteau de colza sont complémentaires
Les études réalisées par le CEREOPA, avec le modèle “Prospective Aliments” ont permis de conclure à l’excellente complémentarité nutritionnelle et économique du pois et du tourteau de colza.
Comparé à la formule “témoin” blé (76 %) + tourteau de soja (21 %), la formule blé (55 %) + pois (30 %) + tourteau de colza (15 %) permettait aux fabricants de gagner 5 à 10 €/t, dans le contexte de prix de juillet 2006 à octobre 2008 de gagner 5 à 10 €/t.
La graine de féverole peut être également valorisée en aliment porc, sous réserve de volumes suffisants. La valeur en énergie nette et en acides aminés digestibles de la graine des variétés classiques (présence de tannins et de vicine et convicine) étant légèrement inférieure à celle du pois, son prix d’intérêt se situe à 3 % en dessous de celui du pois.
Avec l’inscription de nouvelles variétés de type “fevita” (faible teneur en tannins et en vicine - convicine), la féverole sera valorisée au même niveau que le pois, pour les aliments porcs et sera particulièrement intéressante pour les aliments volailles.
Les graines de protéagineux sont également incorporées dans des aliments pour des productions de type label (conventionnel ou bio), notamment en porcs et volailles à croissance lente.
L’utilisation animale dépasse le cadre français puisque 160 000 t de pois, 20 000 t de féverole ont été exportées sur la Belgique, les Pays Bas, l’Italie et l’Espagne en 2008-2009.


Exportation pour l’alimentation humaine : 2e grand débouché
En féverole, c’est le principal débouché avec une exportation de près de 200 000 t sur l’Egypte au cours de la campagne 2008-2009. La Normandie, avec une production de 44 000 t en 2008, est particulièrement bien placée sur ce créneau qui concerne l’essentiel de sa production.
Traditionnellement réalisées au départ de Rouen, les exportations se sont également faites au départ de Caen en juin dernier.
L’accès au marché égyptien est conditionné à la qualité visuelle des graines et à deux avantages différentiels sur nos concurrents, la proximité en comparaison de l’Australie et la précocité de récolte par rapport à la Grande-Bretagne. La connaissance des acheteurs et de leurs besoins spécifiques est “un plus”, comme le confirme la Coopérative de Creully. Le marché export “pois jaune” concerne le sous continent indien (Inde, Pakistan et Bangladesh), en tant que substitut du pois chiche pour l’alimentation humaine.

Le marché export “pois jaune”
La France n’a exporté que 70 000 t en 2008-2009, à cause d’une offre réduite et de la concurrence du Canada, bien placé sur ce marché.
Les exigences de qualité visuelle sont les mêmes que pour la féverole : absence de grains tachés et de grains bruchés ; cela passe par un choix de variétés adaptées et à une bonne protection contre les maladies, ainsi que contre les bruches et les tordeuses. Sur ces différents marchés, les prix “départ” présentent une grande variabilité, l’alimentation humaine permettant souvent une plus value mais des contraintes de qualité visuelle et de connaissance des marchés. Au tableau 1 figurent les moyennes de prix constatés en France, au cours des 3 dernières années.

Les marchés de niche actuels
Certains existent déjà et sont stables ; d’autres sont plutôt en devenir, en fonction de l’évolution des industries agroalimentaires ou non alimentaires. Le tableau 2 présente un panorama de ces marchés pour les graines de pois, féverole et lupin.
Les deux principaux débouchés potentiels concernent la pisciculture et les ingrédients non alimentaires.
Le recours aux protéines végétales en remplacement des farines et des huiles de poissons est un enjeu à la fois économique et écologique (préservation des ressources halieutiques). Les grains de protéagineux entrent alors en concurrence avec les glutens de blé et de maïs.
Côté des ingrédients non alimentaires, leur développement est lié à celui de l’agro-industrie dans le domaine des biomatériaux (plasturgie, cartonnerie…).

POIS  : la qualité 2009 au rendez-vous
Avec des conditions de végétation et de récolte sans accident particulier, la qualité des pois est satisfaisante, d’après l’enquête UNIP-ARVALIS auprès des collecteurs (166 échantillons).
• La teneur moyenne en protéines se situe à 23,2 % de la MS, proche de la valeur officielle des tables INRA et supérieure d’un demi point par rapport aux récoltes 2007 et 2008. Les différences régionales confirment, si besoin était, qu’il n’y a pas de corrélation négative entre rendement et teneur en protéines ; c’est dans le quart nord-ouest, dont la Normandie, que les teneurs sont les plus élevées (23.6 %) pour les rendements également les plus élevés.
• Sur les critères de qualité visuelle (couleur, grains splittés, grains tachés, grains détériorés et impuretés), on a affaire à une récolte de qualité, supérieure aux années précédentes.
• Côté qualité sanitaire, aucune mycotoxine n’a été décelée sur les échantillons analysés.

AUTOCONSOMMATION EN ELEVAGE : environ 15 % de la production !
• La part des protéagineux autoconsommés représenterait d’après les estimations de production et de collecte, environ 80 000 t de pois, 40 000 t de féverole et 4 000 t de lupin, soit au total 16 % de la production (estimation sur la campagne 2008-2009).
Les principaux utilisateurs sont les élevages de ruminants (lait et viande bovine) ainsi que les élevages de porcs. Ce mode de valorisation est favorisé par les circuits courts.

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