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Méthanisation à la ferme
Des petites unités de méthanisation voient le jour

A côté des modèles actuels de plus de 150 kWélec , de nouveaux acteurs arrivent sur le marché avec des solutions de petite méthanisation à la ferme, plus en phase avec la taille des exploitations. Deux unités sont en test en Normandie.

Une filière dominée par la méthanisation de grande et moyenne dimension.Depuis 2009, la quasi-totalité des projets mis en service ont une puissance de plus de 120 kWélec. En effet, les développeurs ont bâti leurs offres sur les modèles des pays germaniques et les tarifs de rachats de l’énergie (dégressifs à partir d’une puissance de 150 kWélec) encouragent les grandes structures. En outre, le ministère de l’Agriculture encourage plutôt les installations collectives de taille intermédiaire (autour de 250/300 kW).Mais pour être rentables, malgré des économies d'échelle possibles, les projets de cette taille sont confrontés à 2 problèmes délicats : la valorisation de l'énergie et l'autonomie en intrants. En effet, très souvent, la chaleur produite sur ces unités est très supérieure aux débouchés locaux, et le gisement nécessaire excède les ressources disponibles sur la seule exploitation. Face à ces contraintes (autonomie, débouchés, investissements), la petite méthanisation permet à l'agriculteur de donner à son projet en lien avec la taille de son exploitation.

L'offre de petite méthanisation individuelle s'étoffe

Dans ce contexte, de nouveaux développeurs proposent des solutions techniques variées sur une gamme des méthaniseurs de moins de 75 kW. Ceux-ci permettent de rester très autonome en matières, de disposer d'un gisement de chaleur moins important, donc plus facile à valoriser, et ainsi d’améliorer l’efficacité énergétique et le prix de rachat de l'électricité.Pour valider la pertinence des offres, l'ADEME a lancé fin 2012 un appel à projets national Petite Méthanisation. Sur 14 dossiers déposés à l'échelle nationale, 7 ont été retenus, dont 2 en Normandie. Les premiers résultats technico-économiques devraient être disponibles cet été.Le premier porte sur un système en voie sèche par caissons mobiles. Ce système, appelé ERibox®, installé sur une ferme équestre au nord-est de Rouen (76) (photo 1), est développé par la société Erigène. Il consiste en 12 containers hermétiques remorquables. Ils peuvent être amenés au point de production des matières pour être chargés, puis arrimés au point de valorisation identifiés pour le biogaz, et finalement au point de déchargement du digestat, avant d'entamer un nouveau cycle de production. Le process s’apparente à celui des garages béton proposés par la société Méthajade en test en Loire-Atlantique. La mobilité, les capacités d’évolution et le peu d’infrastructures nécessaires à ce système sont les points forts de cette technique. Le second système étudié localement par l'ADEME consiste en un digesteur vertical en voie liquide. Le concept VALOkit® de l'entreprise Valogreen est aujourd'hui développé sur une exploitation de polyculture élevage du Vexin (27) (photo 2). Celui-ci repose sur plusieurs innovations, visant à la maîtrise des coûts de fonctionnement et d'investissements. Ainsi le digesteur en voie liquide ne comporte pas de malaxeurs internes, simplifiant les maintenances. L'agitation est assurée par simple recirculation grâce à la même pompe de prémélange et d'introduction des matières. L'entreprise a également cherché à utiliser des matériels courants en agriculture, tels que pompes et malaxeurs à lisier, mais surtout un silo tour métallique pour construire le digesteur. Ces économies permettent d'atteindre un niveau de prix acceptable pour une petite unité de méthanisation : 8 000 €/kW.Ailleurs, d'autres systèmes apparaissent : digesteur vertical en voie sèche avec alimentation en continu par le dessus (extraction de la matière digérée en bas du digesteur) ; digesteur sans agitateur mécanique en 100 % lisier (système de convection et recirculation du biogaz développé par Bio4gas sur une exploitation de l'Ain) ; systèmes de micro-méthanisation (10 kW) en voie liquide pouvant être autoconstruits… Aussi les Chambres d'agriculture se mobilisent-elles autour de ces procédés, comme sur les débouchés thermiques (séchage de produits agricoles ou production d'algues à la ferme par exemple) pour faire émerger, avec les agriculteurs, des projets pertinents et adaptés à la réalité de leurs exploitations. Des visites de sites pilotes auront lieu prochainement.

Un réseau d’expert pour réussir votre projet méthanisation

Vous former, être assisté dans la définition de votre projet individuel ou collectif, optimiser vos choix, rédiger un cahier des charges et consulter des entreprises, animer un projet de territoire, réaliser vos démarches administratives et réglementaires… les chambres d’agriculture vous accompagnent à chaque étape de votre projet en mobilisant leur expertise (méthanisation, agronomie, droit, animation, bâtiment, machinisme…). Les Chambres d’agriculture de Normandie proposent également une offre de formations :- la méthanisation, un projet pour mon exploitation ? (le principe de la méthanisation, les différentes technologies, les enjeux, les ordres de grandeur techniques et économiques, visite de site). La prochaine session aura lieu à Mortagne au Perche (61) les 5 et 12 juin 2014 ;- construire un projet collectif de méthanisation (valeurs et stratégie du groupe, gisement local, forme juridique,…).
Contactez le conseiller méthanisation de votre Chambre d’agriculture :

- Calvados : a.herman@calvados.chambagri.fr02.31.68.65.71.

- Manche : yfrancoise@manche.chambagri.fr02.33.06.45.00.

- Orne : elodie.barthelemi@orne.chambagri.fr02.33.31.49.40.

- Eure : herve.poitou@agri-eure.com - 02.32.78.80.45.

- Seine-Maritime : hubert.guerault@seine-maritime.chambagri.fr02 35 59 47 25.

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