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Machinisme
Des tracteurs en furie !

A Saint-Germain-d'Aunay (61), une poignée de passionnés remet les "gymkhanas" au goût du jour. Après guerre, les fabricants de tracteurs organisaient des épreuves afin de démontrer la puissance et la dextérité de leurs engins. L'association des tracteurs en furie y ajoute un brin de folie.

"Une quinzaine de vieux tracteurs pilotés par des pilotes chevronnés, mais aussi par de jeunes loups s'affronteront dans une série d'épreuves allant du slalom à la course poursuite", annoncent fièrement les organisateurs. C'est l'événement de l'année à Saint-Germain-d'Aunay. A la frontière de l'Eure, de l'Orne et du Calvados, les renault D22, Société Française D403, ou Someca 40 ont trouvé leur chemin. Le 25 juillet, ces vieux engins retrouvent une seconde jeunesse. Ils feront chauffer leur moteur. "Nous n'avons plus de commerce, mais nous faisons vivre notre petite commune", explique Dominique Vignot, présidente du jury et accessoirement maire-adjointe.  L'opération "tracteurs en furie" est portée par l'association du même nom. En 2009, la première édition avait réuni un millier de spectateurs. Avec leurs bi-cylindre et autres vieux moteurs, les "tracteurs en furie" font du bruit. A l'origine de cette manifestation : Hubert Gentay, collectionneur reconnu dans le milieu. Son champs et ses hangars sont remplis d'une centaine de vieux tracteurs. La collection a été initiée par son père. L'homme a d'ailleurs l'expérience de cette compétition un peu particulière. En tant que "master pilote", il montrera les épreuves et sera hors concours. Adolescent dans les années 50, il participait aux épreuves de dextérité organisées par les constructeurs. Avec sa voisine Dominique Vignot, ce passionné a donc relancé le concept des gymkhanas. L'épreuve de la bascule (voir photo) en est directement inspirée.

Des pilotes
en kilts

Compétition peut-être, mais un esprit bon enfant flottera au milieu des gaz d'échappement. Et les organisateurs ne diront pas le contraire... Surtout lorsqu'ils présentent leur manifestation vêtu d'un kilt ! "On se déguise pour séduire nos supporters, car le public choisit un candidat. Il répond à un quizz et peut faire gagner des points à son pilote", détaille Hubert Gentay. Certaines questions s'avèrent plus pointues que d'autres. Exemple : quelle sera la particularité d'un Lanz et d'un Société Française présentés par le collectionneur ? "Il s'agit de semi-diesel qui peuvent fonctionner à l'huile de vidange ou au beurre fondu". De leur côté, les pilotes s'affronteront sur deux types d'épreuves : des slaloms lents et des courses-poursuites en binôme ou en trinôme.

De nouveaux 
collectionneurs

Cette année, 15 pilotes viendront en découdre. Ils sont âgés de 25 à 70 ans. Parmi eux, René Lanoy concourra sur un McCormick 265 d'une trentaine d'années. L'homme l'a acheté et restauré pour participer. "Les tracteurs en furie donnent un but. Mon fils est déjà collectionneur. Je m'y suis mis". René Lanoy retrouve un des tracteurs de sa jeunesse. "J'ai fait de la culture avec. C'était fiable. On avait bien quelques problèmes de pompe à injection, mais on n'a jamais pété de joint de culasse". Autre pilote et autre histoire. Philippe Brouard travaille dans la grande distribution. Il est monté pour la première fois sur un tracteur 48 heures avant la première édition. L'an passé, son voisin lui a prêté un D22. Depuis, le néophyte s'est pris au jeu. Il a fouiné et trouvé plusieurs tracteurs. "J'ai acheté un Massey Fergusson 165 de 1968 et un John Deere 820 de 1960". D'autres amateurs du canton ont suivi cette voie. "Sur le secteur, l'immobilier a chuté. Mais, la côte des vieux tracteur a grimpé". Rendez-vous le dimanche 25 juillet.

Des participants et leurs engins

 

Hubert Gentay : sur un Société Française D403 sorti lors de la fusion avec Case. Diesel 2 temps bi cylindre horizontaux à paliers. "Très maniable, très puissant et très bruyant".
Raymond Cholet et Jérôme Furon : sur un D22 Renault. Moteur bi cylindre. Refroidissement à air. "Bon compromis puissance/maniabilité".
Alain Pousset, Philippe Brouard et René Lanoy : sur un McCormick 265 (bi cylindre) des années 50. 17cv. "Un engin maniable, souple, bonne adhérence. Moteur réputé silencieux".
Jérome Lanoy : sur un Deutz D25. Refroidissement à air. "Bon compromis. Bonne résistance aux travaux d'effort".
Dimitri : sur un BM Volvo 600 de 70 CV. Très rapide, grosse puissance. "Ce tracteur possédait une grosse avance technologique pour les années 70".
David Heaver : sur un Latil 50 / 60 CV. Engin forestier. L'un des derniers de cette marque. 4 roues motrices directionnelles. Moteur lent tout en couple. En fonction des travaux, il peut tourner sur 1 ou 2 ou 3 ou 4 cylindres avec rupture de pompe indépendante par cylindre.
Michel Chatelet : sur un Vendeuvre ASV (famille des 500). Petit tracteur emblématique du début de la mécanisation dans les petites exploitations. "Polyvalent, peu cher à l'achat. Résistant et maniable. Consomme peu".
Christophe Herson :  sur un Someca 40. "Tracteur assez révolutionnaire ouvre la voie à l'utilisation du moteur diesel en agriculture. Puissant et résistant".

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