Gaec de La Métairie (61)
Des vaches et des bœufs pour valoriser un circuit de 25 parcelles d’herbe
Gaec de La Métairie (61)
A Bellou-en-Houlme (61), Marc Constantin et Denis Christophe gèrent 52 ha de prairies avec l’aide d’un planning de pâturage.

Marc Constantin : “à mon installation, je pratiquais le pâturage avec fil avant et fil arrière. Dans un souci de simplification, nous nous sommes orientés vers le pâturage tournant”.
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TG

Vincent Roussel (CA 61).
Région très fraîche et parcelles humides ! Du côté de Bellou-en-Houlme (bocage ornais), on a de tout temps hésité à retourner les surfaces en herbe pour les mettre en culture. C’est ainsi qu’au Gaec de la Métairie, Marc Constantin et Denis Christophe ont conservé 52 ha de prairies (sur un total de 87 ha) pour conduire un troupeau de 60 Prim’Holstein (plus élèves) et quelques bœufs. Même si le maïs reste l’aliment de base en hiver, on soigne ici son pré aux petits oignons avec replantation de haies et aménagement des chemins d’accès en prime.
Fétuque des prés
en parcelles humides
Sur ces 52 ha de prairies, 37 sont temporaires de longue durée avec RGA (Ray-Grass Anglais) et TB (Trèfle Blanc) sans oublier la fétuque des prés adaptée aux parcelles les plus humides. “Notre objectif est d’allonger au maximum la période de pâturage sachant que les ruptures d’été sont rares”, confie Marc Constantin. Les vaches laitières sortent donc dès début mars, exception faite de cette année 2006 due à un hiver qui a joué les prolongations, mais avec une longue période de transition. “Nous cherchons à réaliser un premier déprimage rapide avec pâturage tournant de 3 à 6 jours selon la taille des parcelles”. Début avril, le troupeau sort nuit et jour mais le silo de maïs ne sera fermé que vers la première quinzaine de mai.
Un planning pour mieux gérer
Marc Constantin et Denis Christophe tiennent un planning de pâturage dans le cadre du réseau de fermes d’élevage auquel ils adhèrent. “Cela nous permet de connaître avec exactitude la durée de repos de chaque parcelle et de mieux identifier les parcelles à retirer du circuit pour les consacrer au foin ou à l’ensilage”. En été et selon les années, les laitières peuvent être complémentées avec de l’ensilage d’herbe (herbe ressuyée et fanée une fois avec un objectif de 35 % de matière sèche) ou de maïs. “Elles reçoivent de toute façon ce qu’il y a de meilleur et ne tournent que sur 7 à 8 parcelles”, assure Marc Constantin. Le fourrage de moindre qualité est valorisé par les élèves et par les bœufs (purs Prim’Holstein et quelques croisements industriels). Une façon aussi de valoriser les parcelles les plus éloignées. Abattus vers 28 mois, ils affichent un peu plus de 380 kg de carcasse et offrent une plus-value légèrement supérieure à celle des vaches de réformes.
Un environnement soigné
“On avait des parcelles ventées. On a donc essayé de refaire un maillage de haies”. Au Gaec de La Métairie, on soigne aussi l’environnement. Les premières plantations datent d’une quinzaine d’années. Un programme aidé par le Conseil général de l’Orne et qui fait l’objet d’un référencement. Et si le confort des vaches et le respect de l’environnement ont constitué le facteur déclenchant de cette démarche, l’idée d’exploiter cette haie pour alimenter en plaquettes la chaudière de la maison se profile !
Th. GuillemotVincent Roussel (CA 61).
Un EBE (Excédent Brut d’Exploitation)
sur produits de 53 %
Le Gaec de La Métairie affiche de bons résultats économiques
et ce, notamment grâce à une exploitation optimale de l’herbe. “L’Excédent Brut d’Exploitation sur produits (produits - charges hors frais financiers et amortissements) atteint 53 %, commente Vincent Roussel (Chambre d’Agriculture de l’Orne). Ce critère global d’efficacité économique est excellent. La moyenne alentour est de 34 %”. Plusieurs explications à ce bon ratio selon notre expert. Tout d’abord une bonne maîtrise du coût alimentaire : “44 e/1 000 L et 1 000 kg de concentré par vache pour une moyenne économique de 7 000 L”. Autre sujet maîtrisé : la fertilisation. 38 U d’azote en moyenne et apport de 20 m3 de lisier. Il y a enfin l’aspect mécanisation. Le Gaec de La Métairie adhère par exemple à une Cuma tracteur. “C’est un choix cohérent, assure Vincent Roussel. Aucun suréquipement sur cette exploitation qui se contente d’un deux roues motrices pour traîner la mélangeuse”.