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Adasea
Diagnostic planète : une énergie positive !

Vincent Meyer, installé à Pont d’Ouilly, a répondu à l’offre des Adasea de Normandie. Ce jeune agriculteur a réalisé un “diagnostic planète”. Histoire de dresser un bilan énergétique de son exploitation et de se rassurer. Témoignage.

Pour 1 litre de fioul consommé, la ferme de Vincent Meyer produit 3,79 EQF (Equivalent Litre de Fioul). Tel est le bilan du diagnostic-planète orchestré par les Adasea. Toutes les exploitations agricoles consomment et produisent de l’énergie. Reste à savoir si le solde est positif ou négatif. Ce jeune installé s’est posé cette question. “Avec tout ce qu’on entend dans les médias, on ne sait plus trop si on agit bien. Sur mon exploitation, j’avais un doute. J’ai lu dans le journal que l’Adasea proposait un diagnostic énergétique. C’était pour moi l’occasion de me positionner.  Je voulais savoir si je consommais plus d’énergie que je n’en produisais. Avant le rendu, j’avais peur du résultat”, témoigne l’agriculteur. Cette peur s’est rapidement éteinte. Le monde agricole ne doit pas rougir.

Bilan énergétique : une ferme au-dessus de la moyenne
Pour aboutir à un résultat personnalisé, le technicien de l’Adasea et l’agriculteur ont épluché les données de l’exploitation pendant une matinée. L’étude joue la carte de la proximité et s’attaque au cas concret d’un jeune agriculteur. Son exploitation compte 90 ha de grandes cultures, 25 ha d’herbage et 3 ha de vergers basse tige. S’y ajoute l’atelier viande avec l’engraissement de 20 génisses et de 70 taurillons par an. Consommations d’électricité, de fioul, achats de d’aliments, d’engrais, d’amendement, de phytosanitaires, de semences, de matériels ou même la nature des bâtiments : tous ces critères sont comptabilisés. Au total, une soixantaine de facteurs est enregistrée.

Solde de 261 698 EQF
Sur cette ferme, le bilan se révèle positif. 93 765 EQF “entrent” dans sa ferme, mais 355 463 EQF en “ressortent”. Soit un solde favorable de 261 698 EQF. Un résultat qui mérite d’être nuancé. A priori, les grandes cultures tirent en effet leur épingle du jeu. Pour un litre de fioul entré dans l’exploitation 7,895 EQF en ressortent, contre 5,19 EQF en moyenne. Côté production animale, ce ratio tombe à 0,46 EQF (moyenne à 0,41 EQF). Des chiffres modérés par l’éleveur : “Dans ma tête, le système qui consommait le moins était le plus efficace. Au final, le système céréalier a le meilleur ratio consommation-production d’énergie. Cependant, mes herbages ne peuvent être valorisés que par des animaux. Serait-il mieux de remplacer mes animaux par un tracteur ? Non. Il faut raisonner l’agriculture dans sa pluralité. Moins d’élevages signifie moins de céréaliers…”.

Le facteur économique domine
Des marges de progrès existent. Si l’autoconsommation accélèrerait la production d’énergie, elle freinerait la marge économique. Vincent préfère donc vendre son blé à 118 € et acheter son orge à 94 €. L’agriculteur raisonne ainsi son exploitation autour de quatre axes : économique, environnemental, humain et énergétique. “Je connaissais globalement mes forces et mes faiblesses. Je savais me situer sauf sur ce dernier volet. Je me pose parfois beaucoup de questions, le diagnostic m’a rassuré”.  Il ne bouleversera pas son système. L’aspect financier prime, la qualité de vie aussi. “J’ai le temps de voir mes enfants. Je limite au maximum les intrants, tout en préservant la durabilité de mon exploitation. J’aimerais transmettre des terres les plus propres possibles. Je travaille déjà sans labour, je ne peux guère diminuer ma facture de fioul. Aujourd’hui, je peux dire que je me sens bien dans mon système. Le diagnostique l’a confirmé”.

Un diagnostic pour se situer

L’étude est financée par le Conseil régional et l’Ademe. Les Adasea de Basse-Normandie utilisent le tableur de Solagro. En contrepartie, ils s’engagent à fournir et à enrichir les bases de données. Anne Pelletier de l’Adasea se montre prudente. “Même si le diagnostic met en exergue certains dérapages, il ne faut pas tirer de conclusion hâtive. Ces études constituent une base de données et facilitent les comparaisons”, explique Anne Pelletier. L’exploitation de Vincent Meyer se situe dans la moyenne haute. Le bilan transmis à l’exploitant liste les entrées d’énergie : fioul, autres produits pétroliers, électricité, énergie, eau, achat d’aliments, engrais et amendement, phytosanitaires, semences, achat d’animaux, matériels et bâtiments. À l’autre bout de la chaîne, les sorties d’énergie sont recensées : vente des cultures et des animaux. Sur ces fermes, les trois postes les plus consommateurs sont les aliments du bétail (31 %), les engrais (23 %) et le fioul (23 %). “Derrière ce diagnostic, des accompagnements sont possibles. Les Plans de Performances Energétiques aident les investissements en faveur des économies d’énergie”.
En Basse-Normandie, environ 200 agriculteurs ont réalisé un bilan énergétique dans le cadre de cette opération depuis 2008.

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