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Du poulet ? Oui, mais étiqueté !

Francis et Jacques Senecal sont passés de la vache laitière en 1983 à une entreprise d'abattage et de commercialisation de 150 000 volailles en 2000. Progressivement, et en écoutant le marché. Toujours à la recherche de bonnes idées, ils se lancent désormais dans un système de traçabilité pertinent et innovant. Les premières étiquettes sortiront en septembre.

Francis et Jacques ont débuté dans le lait puis avec un élevage de volailles. Ils ont désormais arrêté la ferme pour ne se consacrer qu'à leur entreprise d'abattage.
Francis et Jacques ont débuté dans le lait puis avec un élevage de volailles. Ils ont désormais arrêté la ferme pour ne se consacrer qu'à leur entreprise d'abattage.
© SL

llll Rendez-vous dans le Calvados pour Sophie Gaugain le jeudi 1er février 2018. La première vice-présidente de la région Normandie en charge notamment du soutien aux entreprises, était attendue par les frères, Francis et Jacques Senecal à la ferme de Canflais. L'entreprise d'abattage et de commercialisation de volailles issues de la région a choisi de miser sur l'étiquetage et sur la transparence totale. À l'issue de quatre années de recherches et afin de se mettre au goût des nouvelles technologies, les deux gérants ont développé un système de traçabilité innovant et unique. « Si nous avions été plus jeunes, nous ne nous serions pas lancé là-dedans », sourit Jacques, l'aîné de 58 ans.
« L'entreprise n'aurait pas eu les reins assez solides ». Il a en effet fallu développer un logiciel, faire des essais, créer une application sur téléphone portable... Soit un investissement de 170 000 euros. Mais les deux frères en sont persuadés, c'est l'avenir. Et surtout, la garantie de traçabilité pour le consommateur.  « Avec tous les scandales sanitaires à répétition, c'est dans l'air du temps, et même primordial », affirme Francis. En effet, chaque volaille sortie des locaux de la SARL Senecal à Cahagnes, aura désormais un QR code déchiffrable via une application sur son smartphone. Il suffira alors aux bouchers ou aux consommateurs de lire ce code pour connaitre la date de naissance, le lieu d'élevage, et la date d'abattage de sa volaille. Les bouchers et autres professionnels pourraient même avoir d'autres informations plus spécifiques.

Toujours mieux !
« Et s'il y avait un problème quelconque sur un lot, qu'il y ait un produit non conforme à la vente, nous avons imaginé une astuce pour que les produits soient bloqués automatiquement en caisse afin qu'ils ne parviennent jamais dans l'assiette du consommateur ». Une belle technologie imaginée après le scandale du lait infantile de Lactalis.
Et un beau projet dans lequel la région croit puisqu'elle a participé en octroyant un prêt de 70 000 euros à taux 0 pour deux ans. « La région a le moins d'entreprises défaillantes de France. Je pense que c'est grâce aux efforts consentis pour soutenir toutes ces PME innovantes. La région offre une large gamme de soutien de la création au conseil », se satisfait la vice-présidente de la région. « C'est une sacrée aide » s'accordent à dire Jacques et Francis. Les étiquettes seront en rayon en septembre, mais les deux hommes ont encore des idées plein la tête. « Pourquoi ne pas faire évoluer ce code au fil des ans ? Nous lançons également un site Internet où les consommateurs peuvent voir les élevages en photos. Et nous avons même une page Facebook » A 57 et 58 ans, les deux hommes sont loin d'être dépassés ! Novateurs et créateurs, ils n'ont qu'un seul regret. À l'âge de la retraite, leur entreprise n'aura pas de repreneur. Leurs enfants respectifs ne sont pas intéressés, « et pour le moment aucun repreneur ne s'est manifesté, mais nous verrons bien, » continuent de positiver les frères Senecal. Un autre de leur secret dans leur réussite.

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