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Cheval
Du temps, de l’investissement et beaucoup de passion

En période de poulinage, François dort (d’un œil) dans l’écurie. Son métier : éleveur de chevaux au service de propriétaires sans profil type. De l’ouvrier d’usine au banquier américain.

Des vaches laitières, des vaches allaitantes mais aussi et surtout des chevaux. François Meslin, installé à Colombières près d’Isigny-sur-Mère (14), a repris le flambeau familial et mis ses pas dans les pas de son père. Si l’activité équine sur l’exploitation ne date pas d’hier, elle s’est imposée peu à peu en quelques décennies. L’activité laitière ne passera d’ailleurs pas l’étape de la mise aux normes. Un choix assumé par un passionné engagé.

Commissaire de courses et élu professionnel
Car François Meslin est un homme engagé et donc très occupé. Il est commissaire de courses et compte les pas (des trotteurs) sur l’hippodrome de Graignes (50). On le croise dans de multiples ventes de yearling comme encore ce mardi à Deauville. Il achète en confiance pour des tiers. C’est aussi la meilleure façon de sentir le marché et d’entretenir ses missions d’expertises. Car expert, notre éleveur l’est au sein de Groupama. C’est aussi un de ses élus : président de la caisse locale d’Isigny-sur-Mère et président de la commission “Cheval”. Un référant en d’autres termes chargé notamment avec quelques uns de ses pairs d’estimer la valeur financière d’un cheval qu’un propriétaire souhaite assurer “mortalité”. Groupama Centre Manche (8 départements) en couvre ainsi plus de 2 000. “Pas les chevaux de très haute valeur ! Il y a des courtiers spécialisés pour cela, précise Bertrand Jacqueline (responsable d'animation Marché Agricole et Artisans-Commerçants), mais plutôt des chevaux de valeur moyenne qui correspondent à notre public”.

60 poulinages par an
A Colombières, une soixantaine de poulains naissent chaque année. Un moment intense et lourd en responsabilités. “Pendant les repas, je surveille les juments grâce à une caméra vidéo mais la nuit, je dors à l’écurie, lance avec un petit rictus François. Quand un propriétaire a déboursé 30 000 e dans une saillie, il ne faut pas aller au bal”.  Des propriétaires aux profils variés : “de l’ouvrier d’usine au banquier américain. Des clients fidèles mais envers lesquels il faut faire preuve de beaucoup de disponibilité. Autant qu’envers les chevaux”. Condition essentielle sur un créneau où il y a de la concurrence avec de très nombreuses micro structures (2 ou 3 poulinières). Heureusement, la proximité du Haras du Cotentin situé à Cretteville (50), fruit du partenariat entre Gènes Diffusion et l’Ecurie Pierre Levesque avec ses étalons renommés (Offshore Dream, Opium, Oceano Nox, Power Jet et le nouvel arrivant Rieussec) “a redonné de l’influx”. Il y a aussi Vaiges (53),  autre Haras propriété de Gènes Diffusion, c’est plus loin. Mais les kilomètres ne doivent pas constituer un frein. Au volant de leurs deux camions, les Meslin (père et fils) en alignent 80 000 par an.

Une vingtaine de yearlings à préparer
Outre les naissances, les sevrages et les mises à la reproduction, la préparation des yearlings (une vingtaine par an) est une étape importante. “Il faut les sortir, les apprivoiser au licol, leur apprendre à marcher...” Car leurs bonnes origines ne les dispensent pas d’avoir fière allure dans les ventes prestigieuses. C’est aussi dans ces endroits que se nouent ou dénouent des réputations d’éleveurs. Il faut donc soigner le look.
Quant aux poulains, il faudra les dispatcher chez différents entraîneurs pour le débourrage. Grâce à ses connaissances du réseau, François Meslin apporte de précieux conseils à ses propriétaires. Propriétaire qu’il est aussi avec une douzaine de juments dont certaines en multi-propriété.

Ne pas oublier la technique
S’il faut être passionné et disponible pour réussir dans ce métier, il faut aussi être un bon technicien. François s’est formé sur le tas grâce notamment à son père mais aussi via des professionnels reconnus comme le Docteur Delarue. “Un vétérinaire référent dans la région. Pendant la saison de monte, il passait tous les matins sur l'exploitation. Aujourd'hui ses successeurs en font de même"”. François Meslin travaille aussi avec des fournisseurs triés sur le volet comme les Ets Le Reverdy et la coopérative de Creully au niveau de l'alimentation.
Curieusement enfin, François Meslin ne monte pas. Sa passion, c’est l’élevage. “La compétition, c’est un autre métier. Je n’en ai ni le temps, ni les capacités”. 
Quoiqu’un jour peut-être, avec la génération d’après ? Mais notre jeune père de famille dispose encore de quelques années pour y penser !

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