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Eau : des économies à puiser

A Lingèvres, le GAEC de la Bertinière alimente désormais l'élevage avec l'eau du puits de la ferme. Sur les questions sanitaires, les agriculteurs peuvent s'appuyer sur les services du GDS du Calvados. Sur la partie technique, c'est Farago qui prend le relais.

« On cherchait à faire des économies. Cette facture me fendait le coeur surtout que l'eau consommée ne repartait pas à l'assainissement », résume Anne-Sophie Ansel, associé du GAEC de la Bertinière avec Yann Profichet. Sur cette ferme de polyculture-élevage, les vaches laitières produisent 550 000 litres de lait. Elles consomment également bien sûr de l'eau. D'août 2015 à août 2016, l'exploitation a ainsi consommé 3042 m3 d'eau. Pour réduire la facture, les éleveurs ont donc choisi de remettre en fonctionnement le puits de la ferme. Ce dernier était utilisé jusque dans les années 60 avant l'arrivée de l'eau courante.

Tester le débit
Les exploitants ont d'abord testé le débit de ce forage profond de 8,5 mètres. « On a mis une pompe pendant un mois pour voir s'il y avait suffisamment d'eau.  Nous avons aussi testé sa qualité en faisant appel au GDS », explique l'agricultrice. Les analyses ne décèlent pas de problèmes liés aux nitrates. En revanche, des problèmes bactériologiques sont constatés. Les taux d'Escherichia coli, de coliforme et d'entérocoque se révèlent supérieurs à la norme. Le GDS conseille alors le traitement de l'eau. C'est là qu'intervient Farrago Manche-Calvados. La filiale du Groupement de Défense Sanitaire met en place une pompe à chlore ainsi qu'un surpresseur. Elle se charge également du curage et du nettoyage du puits.

80 % de l'eau consommée issue du puits
L'investissement total atteint les 5000 EUR, aménagement du local technique compris. Chez Anne-Sophie Ansel et Yann Profichet, l'eau consommée provient dé-sormais à 80 % du puits. « Nous avions des factures d'eau de 2 500 à 3 000 EUR par an. Donc, nous pensons amortir notre installation en deux ou trois ans. Et même si ça demandait 8 ans, on serait de toute façon gagnant », explique l'agricultrice. Au quotidien, l'utilisation du puits est transparente pour les agriculteurs. Ils se contentent changer les bidons de produits de traitement. Cette tâche s'effectue deux ou trois fois par an. Tous les trimestres, Anne-Sophie réalise également un test. Elle place un échantillon dans un réactif pour vérifier la concentration de chlore. « Les premiers mois, j'ajustais régulièrement les doses. Aujourd'hui le traitement est bien calé ». L'installation n'est donc pas chronophage. Pour plus de sécurité, l'exploitation reste néanmoins reliée au réseau de la ville. Grâce à une électrovanne, le basculement est automatique en cas de pénurie d'eau du puits.

Avis d'expert
Emilie Madeleine, technicienne du GDS spécialisée dans le domaine de l'eau :

« Il faut toujours s'assurer de la capacité d'un puits à fournir un élevage avant d'envisager des travaux. Le nombre d'animaux doit bien sûr être pris en compte. Ensuite, une analyse de la qualité de l'eau doit être réalisée. Les critères observés pour les animaux ne diffèrent pas des normes pour l'eau à destination humaine. Quand les analyses ne sont pas bonnes, les adhérents du GDS bénéficient gratuitement d'une visite de conseil. J'observe les causes possibles de la contamination du forage. Le but est d'éviter les problèmes sanitaires sur le troupeau et les risques bactériologiques. On tente de trouver une solution afin d'éviter de traiter l'eau. Si c'est nécessaire, le chlore s'avère la technique la plus répandue. Mais d'autres possibilités existent : traitement avec une lampe à UV ou au peroxyde, électrolyse...  Enfin, il peut être nécessaire de corriger la chimie de l'eau : fer, dureté...».

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