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Machinisme
Ecoconduite : de la théorie à la pratique

Pour beaucoup, “écoconduite”, c’est conduire économique, dont le but précis de réduire sa consommation de fuel. Exact ! Mais n’y voyez pas que cet aspect...

Le banc d'essai AILE sera présent du 26 au 30 octobre 2009 dans l'Orne.
Le banc d'essai AILE sera présent du 26 au 30 octobre 2009 dans l'Orne.
© DR

L’écoconduite, c’est aussi mieux atteler et équiper son tracteur, mieux gonfler ses pneus, mieux connaître ses caractéristiques moteur.

Connaître sa consommation de fuel au préalable
Réduire sa consommation est une bonne idée. Mais quand on ne sait pas de quoi on part, difficile de prendre conscience des économies possibles… et par la même d’y trouver un intérêt.
Un préalable incontournable reste donc de connaître avec précision sa consommation sur les différents travaux qu’un tracteur est amené à faire. Cela peut être l’occasion de repérer le tracteur gourmand de la cour et d’opérer des choix stratégiques.
Le levier du confort reste souvent un levier fort et légitime. Néanmoins, dans un certain nombre de cas, les mesures de consommation peuvent vous faire revoir vos positions. Un exemple probant : les mesures de consommation d’un même combiné de 4 m entraîné par un 130 cv ou un 170 cv peuvent vous surprendre en mettant souvent en faveur le moins puissant des deux avec un litrage/ha bien plus avantageux pour un débit chantier souvent à peine moindre si ce n’est égal.

Le passage au banc d’essai : une étape incontournable
Connaître sa consommation aux champs est une première étape. Savoir sur quelle plage de régime travailler pour optimiser son moteur en est une seconde. Pour ce faire, le banc d’essai diag-nostic est une étape incontournable. Mesures de couple et de puissance alliées aux mesures de consommation puis calcul des réserves de couple et consommations spécifiques : ces valeurs, notamment avec le banc d’essai Diagnostic de l’association
AILE sont déterminées depuis 1 100 tr/min moteur jusqu’au régime de rupture et ce tous les 50 tour/mn à pleine charge moteur. Autant dire que les courbes obtenues permettent de visualiser correctement les points forts et les points faibles du moteur… et ainsi donc mieux l’exploiter. Quant à la CS (Consommation Spécifique en gramme de fioul/kW/h), ce n’est ni plus ni moins qu’ une mesure de rendement du moteur : a-t-il la capacité de faire de la puissance avec peu de fioul ou non ? Cette valeur change selon le régime moteur, d’où l’intérêt de la connaître et viser la plage de régime où celle-ci est la plus avantageuse.

Faire chuter le régime de 650 tr/mn pour économiser 5,3l/h
Un exemple concret (tableau 1) reste encore le meilleur moyen de transposer la théorie à la pratique. Un NH TM150 développant 155 cv à la prise de force à 2150 tr/mn pour une consommation maxi à pleine charge de 33,7 l/h voit sa puissance baisser  à 144,3 cv à 1 500 tr/mn pour une consommation de 28,4 l. En faisant chuter le régime de près de 650 tr/mn, on obtient une baisse de puissance de 7 % pour une baisse de consommation de 16 %. Dans ce cas de figure il sera intéressant de voir la remontée de couple qui s’opère sur ce tracteur voyant ainsi passer le couple de 50,65 daN.m à 2 150 tr/mn à 67,59daN.m à 1 500 tr/mn soit une hausse de couple de 33 %.
Concrètement, sur des travaux nécessitant la pleine charge du moteur comme le labour ou le déchaumage, pour peu que le matériel soit correctement dimensionné, c’est à dire qu’il permette “d’occuper le tracteur” et qu’il ne soit pas sous-dimensionné par rapport à la puissance, il peut être judicieux de planter l’outil en terre, de mettre le régime moteur au maximum puis de le faire chuter par l’effort demandé, par l’outil (terrage) et/ou par la démultiplication des rapports de boîte. L’idée dans ce cas précis est de fournir au moteur un rapport de boîte supplémentaire de manière à faire peiner le moteur et le faire chuter volontairement dans les tours, maintenant la régulation au travail et le moteur à pleine charge.
Certains diront que la puissance baisse : 11 cv de moins sur un tracteur de 150 cv ne doivent pas vous inquiéter. Cela passera inaperçu surtout à la vue de la remontée de couple conséquente.

D’autres leviers : lestage,  pressions pneumatiques, prise de force économique….
Il est certain aussi qu’un tracteur ne laboure pas 600 h/an. Sur les travaux ne demandant pas la pleine charge, quels sont les moyens de réduire sa consommation de fuel ? Des relevés de consommation sur du trajet routier avec benne chargée (charge moteur tantôt élevée en montée, tantôt moyenne sur plat, tantôt nul en descente) nous révèlent des leviers intéressants à exploiter. Les mesures de consommation faites lors d’une formation VIVEA auprès de 11 agriculteurs et proposée par la Chambre d’agriculture de l’Orne en février 2009 nous apportent quelques éléments de réflexion (tableau 2).

- Les masses frontales : de plus en plus de tracteurs sont équipés de bras de relevage avant…de quoi atteler et dételer facilement la masse frontale et transporter ainsi moins de poids. Quel est l’impact du transport d’une masse frontale sur la consommation. Les mesures faites sur route sont déjà éloquentes.
- Les modes économiques sur transmission (rapport 40 km/h à bas régime), sur régime moteur (régime moteur maxi réduit à 1 800 tr/mn) ou sur cartographie d’injection (type Valtra) : le principe est de limiter les régimes maxi à vitesse élevée et/ou d’opter pour une cartographie d’injection améliorée pour travaux à régime moteur réduit. Quelle incidence en terme de consommation ? (tableau 3).

- Les pressions pneumatiques : inutile de démontrer. Il suffit simplement de rendre compte de l’importance que  jouent quelques centaines de grammes d’air dans les pneus (tableau 4).

- Enfin et surtout, au-delà des leviers cités ci-avant, il y a l’humain. Une expérience simple permet de rendre compte de l’importance du conducteur dans la consommation : sur un groupe de 6 agriculteurs amenés à conduire leur attelage tracteur + benne chargée sur route, il a été proposé de faire le parcours en conduisant “à leur manière”. Il a été demandé par la suite de conduire “souple” en veillant à ne pas faire chuter leur moyenne horaire, en gérant les régimes moteurs selon les consignes issues du diagnostic banc d’essai tracteur : les résultats sont intéressants : un seul n’améliore pas sa consommation. Il semble qu’il soit déjà économe. Les 5 autres baissent leur consommation sur le parcours de 4 à 16 % avec une moyenne de 10 % de baisse pour des temps de parcours s’allongeant de 2,3 % !

Le banc d’essai tracteur dans l’Orne du 26 au 30 octobre 2009
Le banc d’essai de l’association AILE sera présent dans l’Orne la semaine du 26 au 30 octobre 2009.
Le banc mobile de l’association AILE permet de vérifier la bonne santé du moteur de votre tracteur et de détecter d’éventuels dysfonctionnements. Ce diagnostic permet également de mieux connaître le fonctionnement de son tracteur, et d’économiser jusqu’à 1.5 litre par heure en adaptant au mieux le régime moteur.
Ce test d’environ 40 minutes se soldera par l’impression d’un rapport qui vous indiquera les performances réelles de votre moteur (puissance, couple, consommation spécifique). Coût : 200 € HT pris à 50 % par le Conseil général soit un coût effectif de 100 € HT.

N’hésitez pas à contacter Loïc Deveyer, conseiller machinisme
de la Chambre d’agriculture au 02 33 31 49 13
ou loic.deveyer@orne.chambagri.fr
ou Baptiste Foucault, animateur FD Cuma au 02 33 80 82 96
ou baptiste.foucault@cuma.fr pour vous inscrire.

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