Aller au contenu principal

Distribution des fourrages
Economisez du fioul et des heures de tracteur

La distribution des fourrages mobilise un ou deux tracteurs sur une période pouvant se limiter à quelques mois, mais pouvant aussi s’étendre sur toute l’année. La diversité des matériels utilisés et l’organisation des éleveurs génèrent des temps de travaux très variables et des écarts de consommation importants.

.
.
© DR

Traction : des heures à gagner
Lors des suivis de consommation réalisés en 2007 et 2008 dans 22 exploitations d’élevage de la Manche, nous avons constaté des temps de traction variant de 18 à 125 mn/J/100 UGB : le meilleur résultat est obtenu par une désileuse automotrice qui effectue très peu de déplacements et le moins bon avec un chantier “mélangeuse” sollicitant 2 tracteurs en permanence.
En moyenne, avec les désileuses-pailleuses, il faut tabler sur 42 mn de traction par jour pour 100 UGB ; on obtient des bonnes performances (25 à 35 mn/J/100 UGB) avec l’ensemble “télescopique-godet désileur”, mais également avec des distributrices (31 à 38 mn/J/100 UGB) ou des mélangeuses qui assurent un bref mélange en fin de chargement (25 à 30 mn/J/100 UGB).
Dans le cas des mélangeuses, les écarts de temps de traction peuvent devenir extrêmement importants avec des rations fibreuses et complexes, un mélange permanent et un stockage dispersé. Pour un élevage de 100 UGB, avec une distribution “toute l’année”, il n’est pas rare d’observer jusqu’à 5 à 600 heures de traction annuelle.

Consommation : possibilité d’économies
En moyenne 4 litres de fioul     par jour pour alimenter     100 UGB :            - les meilleurs : 2,5 litres ;    - les plus “énergétivores” : 8 litres.
Les désileuses pailleuses, utilisées pour la distribution de rations simples (maïs, herbe, concentrés) demandent environ 3 L/J/100 UGB. Les éleveurs utilisent des tracteurs de puissance raisonnable et limitent le régime moteur. Avec un volume de 5-6 m3, ces machines sont bien adaptées pour différents lots d’animaux.
Le télescopique équipé d’un godet désileur permet d’alimenter 100 UGB/J avec 3,7 litres de fioul. Les aliments (maïs+ concentrés, paille hachée, enrubannage) sont stockés à proximité et distribués en plusieurs étapes, par va et vient sur la table d’alimentation, pour assurer un mélange grossier.
Les distributrices et les remorques mélangeuses sont chargées avec un télescopique ou un tracteur, le plus souvent équipé d’un godet multiservice. On remarque que la consommation moyenne des télescopiques est plus élevée que celle des tracteurs (8.5 l/h contre 4,5 l/h). Les télescopiques ont l’avantage de charger plus rapidement, mais ils sont plus lourds, plus puissants et sont conduits avec un régime moteur plus élevé.
Le tracteur attelé sur la remorque distributrice ou la mélangeuse consomme en moyenne 4,7 l/h. Dans certaines situations, il ne fonctionne que pour les déplacements et la distribution, alors qu’avec la plupart des mélangeuses il tourne en permanence.
Si la ration est assez complexe et les points de chargements nombreux et dispersés, on augmente significativement les temps de travaux et la consommation quotidienne (au moins 5 l/J/100 UGB). A l’inverse, avec un stockage rationnel, de la fibre pré coupée et un mélange sommaire, on peut limiter la consommation entre 2 et 4,5 l/J/100 UGB.
Les désileuses automotrices ont une consommation horaire assez élevée, tant sur la route (17 à 20 l/h) qu’en phase de désilage (12 à 15 l/h). Cela est dû au fait qu’elles utilisent de nombreux organes hydrauliques et qu’elles sont souvent accélérées à “haut régime”.
Dans le cas d’une utilisation avec des déplacements courts, la consommation est très raisonnable (2.3 à 4.4 l/J/100 UGB).
Par contre, dès que trajet routier s’allonge, le bilan devient
moins favorable (10.8 à 17,5 l/J/100 UGB). Toutefois, il convient de rappeler que l’utilisation collective bien raisonnée, génère des coûts de distribution souvent inférieurs, main d’œuvre comprise, vis-à-vis d’une distribution individuelle avec mélangeuse.

Christian SAVARY 
Chambre d'Agriculture de la Manche
csavary@manche.chambagri.fr
www.manche.chambagri.fr

A retenir
On peut obtenir des consommations à moins de 4L/J/100 UGB avec la plupart des matériels de distribution. Pour cela il est nécessaire de réunir un certain nombre de conditions :
- des aliments groupés et préparés (bâches relevées, concentrés pré pesés ou pré mesurés avant la mise en route du tracteur) ;
- l’utilisation de fibre courte (paille ensilée, “Rotocut” sur la presse…) plutôt que de balles entières souvent longues et difficiles à hacher ;
- des déplacements courts entre les différents stockages ;
- un tracteur de puissance raisonnable, qui travaille avec peu de régime et que l’on arrête si son fonctionnement n’est pas indispensable, y compris avec une mélangeuse (certains ne mélangent qu’en fin de chargement ce qui nécessite de disposer d’une mélangeuse facile à démarrer en charge) ;
- un rationnement simplifié (nombre d’aliments, distribution tous les 2 jours pour les génisses…).
Au final, le nombre annuel de jours de distribution conditionnera la quantité annuelle de fioul consommée.
L’augmentation du nombre de jours de distribution annuels, fréquemment constatée avec l’agrandissement des exploitations, conduit à une augmentation des charges de mécanisation : carburant, traction, matériels (implantation cultures, récolte, transport et distribution).

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout l'Agriculteur Normand.

Les plus lus

Votre présence est un de leurs atouts !
CLIQUEZ ICI POUR PARTICIPER
"J'ai du mal à croire que demain, il n'y est plus que du lait étranger. Il faut arrêter de décourager les jeunes de s'installer et soutenir l'élevage français", clame Emmanuelle Leroux, jeune installée de 28 ans.
Emmanuelle Leroux, éternelle amoureuse de Normandes
Emmanuelle Leroux, fan de Normandes et nouvelle présidente de l'Association des éleveurs de la race, entend prêcher un vent de…
Thierry Hulmer, président de Planet'élevage, organise avec Nadège Mahé, vice-présidente et secrétaire de la Chambre d'agriculture et Chloé Serre, en charge de la communication, la prochaine édition de la foire de Lessay, marquée par l'absence d'animaux.
Foire de Lessay 2025 : Planet'élevage s'adapte et innove
À quoi va rassembler la première édition de Planet'élevage, organisé dans le cadre de la foire de Lessay les 12, 13 et 14…
Olivier Bihel, ancien président du Service de remplacement de la Manche.
Ancien président du Service de remplacement, Olivier Bihel s'est éteint à 61 ans
Olivier Bihel, agriculteur de profession, s'est engagé pleinement dans  le service de remplacement. Il est décédé à l'âge de…
La nouvelle campagne de prophylaxie démarrera à l'automne.
Colloque tuberculose bovine début septembre 2025 : "la journée est ouverte à tout le monde"
Le GDS Calvados et le GTV Normand organisent une journée d'échanges et d'expertise autour de la tuberculose bovine, mardi 9…
En mars 2024, Yaël Braun-Pivet était déjà venue dans la Manche, notamment à la ferme expérimentale La Blanche Maison, à l'époque dirigée par Lucie Morin. Elle avait été invitée et accompagnée par Philippe Gosselin, député de la 1re circonscription. Et ce sera encore le cas le 12 septembre prochain. 
Yaël Braun-Pivet de Lessay à Saint-Jean-d'Elle
Le 12 septembre, date de l'ouverture de la Foire de Lessay, Yaël Braun-Pivet, présidente de l'Assemblée nationale, rendra…
Publicité