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Olivier Dussopt, ministre du Travail, en visite dans la Manche
Emplois agricoles : comment lever les freins à l’embauche ?

La Normandie compte près de 28 000 salariés en agriculture dont un tiers dans la Manche, département où s’est déplacé Olivier Dussopt, ministre du travail, du plein emploi et de l’insertion le 17 novembre. Et face aux élus de la Chambre d’agriculture, il est revenu sur les freins à l’embauche et les spécificités agricoles pour atteindre le plein emploi. 

« L’agriculture recrute ici plus qu’ailleurs », tels sont les propos du ministre du travail, Olivier Dussopt, en déplacement dans la Manche, le 17 novembre à Saint-Lô en session de la Chambre d’agriculture de la Manche. La Normandie compte 27 734 salariés employés en agriculture dont 33 % dans la Manche, soit une augmentation de 19 % en 5 ans. Mais 851 emplois restent non pourvus dans la Manche. « Nous avons fait le choix d’avoir une agriculture multifonctionnelle et très diversifiée. Nous souhaitons garder ce modèle », débute Pascal Férey, président de la Chambre d’agriculture de la Manche. Mais la chambre consulaire étant en charge de la formation et pas de l’emploi, c’est Philippe Faucon, président de la commission emploi à la FRSEA Normandie et vice-président à la FNSEA de ce domaine qui a dressé la situation, soulevant les problématiques « agricoles ». 

Des métiers en tension

« Si notre région connait un taux chômage de l’ordre de 5 %, avec un nombre de CDI en hausse de 43 % en 5 ans, il n’est pourtant pas facile de recruter. Nos métiers sont en tension », débute-t-il. C’est d’ailleurs davantage le cas dans les métiers de la production notamment chez les producteurs de porcs que chez les paysagistes par exemple. Et comme les employeurs de main d’œuvre en agriculture, principalement les exploitants agricoles ne répondent pas suffisamment aux enquêtes, les besoins ne remontent pas. « Pôle emploi n’identifie pas de métiers en tension en agriculture », souligne Philippe Faucon. Alors, des opérations de recrutement sont réalisées dans différents bassins d’emploi. Ce qui n’est pas sans poser d’autres problèmes. « Dès qu’on va les chercher dans d’autres bassins d’emploi, il faut penser à la problématique du logement et de la mobilité parce qu’il faut amener les personnes jusque dans les fermes », précise-t-il. « L’Etat n’est pas capable de le faire seul », répond le ministre. « Nous devons conduire un travail collectif tout en vous aidant à former et à recruter », assure-t-il. « C’est effectivement un problème de territoire et non pas un problème qu’en agriculture », ajoute Philippe Faucon. 

Des points techniques mais stratégiques

Deux autres points plus techniques « mais stratégiques » ont été abordés à savoir la formation et la représentativité de la branche employeur de la FNSEA.  Les groupements d’employeurs (GE) et les services de remplacement (SR) font « beaucoup d’intermédiation », sans pouvoir mobiliser des fonds pour former des collaborateurs. Or, dans la Manche, les deux structures comptabilisent respectivement 200 000 h et 240 000 h. Ce qui conduit le ministre à souligner « l’exemplarité la plus totale, parce qu’ils emploient des centaines de salariés et a ainsi une capacité à répondre aux besoins des exploitants comme rarement connus dans d’autres départements », souligne-t-il. Alors, « on compte sur vous et vos services » pour rendre possible la mobilisation de fonds de formation pour des structures de plus de 50 salariés, qui sert pour des entreprises agricoles de moins de 11 salariés. 

Reste la question de la représentativité. Si le nombre de conventions collectives passent de 11 à une seule à l’échelle normande, Philippe Faucon ne voudrait pas que la branche employeur de la FNSEA en fasse les frais, « Nous avons besoin de garder cette spécificité et cette représentativité », note-t-il. Olivier Dussopt compte trouver « une solution juridique ».    

RSA : avoir une exception agricole 

En début de semaine dernière, la MSA Côtes normandes par la voix de sa présidente, Sylviane Pralus, demandait à ce que le monde agricole puisse accéder à « une exception » dans la réforme du RSA (revenu de solidarité active) qui s’inscrit dans la loi « Pour le plein emploi ». Sur les deux départements, la MSA compte 300 ressortissants. « Il ne faudrait pas que les agriculteurs qui n’arrivent déjà pas à se dégager un revenu soient conditionnés à travailler 15 h de plus pour percevoir le complément RSA », dénonce-t-elle. Et le message a été entendu. Le ministre du travail a bien confirmé que le monde agricole bénéficierait d’une « exception logique » pour tenir compte des particularités. 

A noter que les jeunes agriculteurs de Normandie organisent le forum des métiers Terre.s d'Avenir 2023, le 14 décembre au lycée agricole de Montebourg avec des stands d’information, des démonstrations, des animations participatives ou encore des tables rondes. Rendez-vous sur  www.forumterresdavenir.com

Les chiffres de l’emploi salarié en Normandie

7 818 établissements employeurs (+ 4% en 5 ans)

27 734 salariés employés dans l’année (+ 19 % en 5 ans)

14 951 CDI en cours (+ 43 % en 5 ans)

18 982 CDD (- 12 % en 5 ans)

303 millions d’euros de masse salariale (+ 29 % en 5 ans)

47 % des salariés ont moins de 30 ans

 

 

Légende photo 

 

 

Légende photo salariés : Pour les salariés, Vincent Lagarde et Philippe Pontis ont interpellé le ministre sur les métiers sous tensions et sur l’accompagnement et la protection des salariés notamment de la production les adaptations face aux changement climatiques. 

 

Légende photo Hamel : Jean-Michel Hamel, président de la FDSEA de la Manche a interrogé le ministre sur la problématique de la main d’œuvre étrangère notamment en production légumière. Un titre de séjour c’est six mois est accordé par l’Office français de l’immigration et de l’intégration (Ofii). « Or dans le maraichage, un contrat saisonnier est souvent de huit à neuf mois. Cela pose problème ».  

 

Kermarée : Avant de se rendre à la Chambre d’agriculture de la Manche, le ministre du travail, Olivier Dussopt s'est rendu à Blainville-sur-Mer où il a visité l'entreprise conchylicole Kermarée, qui a subi de lourds dégâts pendant la tempête Ciaran. L’entreprise a été à l’arrêt pendant dix jours conduisant les 44 salariés au chômage partiel. Elle a repris son activité le 13 novembre. Le ministre du travail a confirmé la création d'un fonds d'urgence pour la Manche et la Bretagne.

 

 

 

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