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Erick Lebrun (Airinov)
En agriculture  : le drone décolle

Airinov utilise le drone au service de l'agriculture. La société a présenté son activité lors de l'opération «  Cultivons autrement  ». Le concept repose sur la télédétection aérienne. Celle-ci permet d'observer la biomasse du colza et le taux de chlorophylle du blé, pour chaque mètre carré sans prélèvements destructifs. Explications avec Erick Lebrun.

© VM

Concrètement, quelle est l'utilité d'un drone pour les agriculteurs  ?
Un drone sert à préconiser les doses d'azote. Le but est de réaliser des cartes de modulation intraparcellaire. Les cartes de modulations automatiques sont compatibles avec tous les boîtiers GPS du marché. Nous fournissons également des cartes d'indicateur agronomique et la dose moyenne pour anticiper ses approvisionnements.

Comment s'organise cette démarche  ?
Un opérateur se rend chez l'agriculteur. Un vol permet de cartographier le champ. Les données sont envoyées et traitées à Paris. Une carte de biomasse, de taux de chlorophylle ou de densité foliaire est réalisée. Ces données agronomiques sont passées dans des modèles de préconisation, comme la réglette Cetiom pour le colza. Nous donnons ainsi des préconisations de doses d'azote au mètre carré. Cette méthode analyse l'ensemble du champ et non quelques points de prélèvements.

La technique est-elle plus efficace sur le colza que sur d'autres cultures  ?
Pour l'instant, nous travaillons sur le colza et sur le blé. Mais nous étudions d'autres thématiques pour d'autres céréales et sur pommes de terre ou betteraves.

Techniquement, comment fonctionne le drone  ?
Le drone est équipé d'un capteur multispectral. Il dispose de quatre objectifs qui prennent chacun une longueur d'onde précise dans la lumière  : une dans le vert, une dans le rouge et deux dans l'infrarouge. Quand on observe une plante à l'oeil nu, on voit des nuances de vert. Avec l'infrarouge, ces nuances sont quatre fois plus intenses dans le vert. Les informations sont donc quatre fois plus précises.

Le coût de prestation varie entre 10 et 15 EUR/ ha selon la culture et le nombre de préconisations. Quelle rentabilité y trouve l'agriculteur  ?
Le gain est triple. D'abord, il apporte exactement la dose d'engrais dont la plante a besoin. Et l'apport varie au sein d'un même champ. La culture est alors homogénéisée sur la parcelle. Le rendement est donc optimisé. De plus l'agriculteur respecte la réglementation et l'environnement.

Quelle est l'histoire d'Airinov  ?
La société existe depuis quatre ans. Quatre personnes en sont à l'origine, dont un fils d'agriculteur du Poitou. Ils ont commencé à monter leur premier drone dans la grange de l'exploitation familiale. L'objectif a d'abord été de surveiller l'irrigation dans les champs. Un voisin leur a suggéré de réaliser des préconisations d'azote. Un capteur a ensuite été créé en partenariat avec l'INRA. Le drone a volé sur plusieurs centaines de microparcelles, afin de calibrer le capteur.

«  Cultivons autrement  » est organisé dans une zone d'élevage. Le drone a-t-il un avenir sur des cultures de maïs ou d'herbe  ?
Nous étudions ces thématiques. Nous sommes actuellement au stade des recherches. Sur le maïs, nous travaillons sur la détection d'adventices pour moduler les doses d'herbicides.

Comptez-vous beaucoup
de clients en Basse-Normandie  ?
Nous ne sommes pas encore très présents. Nous espérons nous y développer. Sur l'ensemble de la France, nous avons analysé 10 000 hectares de blé et 10 000 hectares de colza. La procédure s'est automatisée. Chaque drone peut couvrir jusqu'à 500 hectares par jour. L'année prochaine, nous sommes prêts à faire plus de 50 000 ha de colza et de blé. Le drone est piloté automatiquement. L'opérateur programme un plan de vol, il le lance et attend son retour.

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