Aller au contenu principal

Equipement
En élevage allaitant aussi, la clôture électrique s’impose !

Techniquement, pratiquement et économiquement, la clôture électrique permanente s’avère une alternative nettement plus avantageuse que celle en barbelé.

Bien installée, la clôture électrique permanente dite à fil lisse se trouve être la solution la plus performante. Plus pratique et plus économique que le barbelé, la clôture électrique s’avère aussi sûre et durable que celui-ci. Mais pour cela, il faut la traiter comme un “système” complet (schéma ci-contre) et attacher une attention particulière à certains points clés lors de la mise en place.La clôture électrique permanente permet de limiter la divagation des animaux domestiques ainsi que l’intrusion des animaux sauvages (notamment sangliers). Elle facilite et améliore les conditions de manipulation des lots d’animaux (interventions sanitaires). Autant de points bénéfiques, complétés par des atouts pratiques et économiques, qui font que cette technique doit être connue et largement vulgarisée.


Par rapport au barbelé ou au grillage, une mise en place et un entretien plus facile…

Nombre d’arguments techniques militent pour la clôture électrique permanente. Eléments comparables au barbelé, lorsqu’elle est correctement installée, sa durée de vie se situe au minimum entre 10 à 15 ans. La sécurité par rapport à la sortie des animaux s’avère similaire voire supérieure. Nombre limité de piquets nécessaires, facilité et sécurité de pose (fil lisse : pas de blessures), tolérance aux chutes sur la clôture, facilité de dépose et repose des fils, possibilité de passages canadiens, barrières automatiques électrifiées, constituent une liste non-exhaustive des avantages. De plus, étant donné le mode de fonctionnement, les animaux ne s’approchent pas et, donc, ne se frottent pas en particulier aux piquets d’où une durabilité supérieure. Ceci s’applique à d’autres espèces, par exemple en ovins par rapport à une clôture grillage classique.


… Une manipulation et une surveillance des animaux facilitées…

L’efficacité d’une clôture électrique repose, contrairement aux autres clôtures, sur le respect que provoque chez l’animal la décharge électrique qu’il reçoit en touchant la clôture. Les décharges électriques sont sans danger pour l’homme et l’animal mais créent une méfiance à renouveler le contact. Ce principe est valable pour tous les animaux. Les troupeaux vont rapidement s’adapter à cet environnement et identifier les “risques” que représente pour eux un fil électrique. L’éleveur pourra utiliser de façon très avantageuse cet élément pour déplacer ou rassembler les troupeaux (fil tendu entre deux personnes).

… Une solution plus économique

Par rapport à une clôture barbelé, un nombre de piquets diminué par 4 ou 5, une longueur de fil inférieure (2 ou 3 rangs par rapport à 4), une pose plus facile, et donc, des temps de main d’œuvre et d’utilisation de matériel diminués, entraînent un coût de clôture électrique minoré de 40 à 60 %.


Le “système” clôture électrique

L’installation se compose de 4 éléments principaux.

1. Le poste de clôture ou électrificateur qui envoie des impulsions régulièresL’énergie d’impulsion représente la force de frappe de la clôture. Elle correspond à l’énergie maximale qu’envoie un poste à la clôture. Plus l’énergie d’impulsion est forte, plus le choc électrique que reçoit l’animal sera puissant et plus la végétation sera anéantie facilement.


2. Le fil qui transporte le courant le long de la clôtureLa conductibilité (pour maintenir une très forte tension jusqu’en bout de ligne), la solidité mécanique (résistance aux chocs et aux chutes sur les fils) et la résistance à la corrosion (la rouille est un isolant) sont des critères primordiaux de jugement de la qualité d’un fil de clôture électrique. Pour des clôtures permanentes, il sera utilisé un fil en acier robuste avec une épaisse couche de zingage (fil d’acier spécial de 2,5 mm de diamètre avec couche zinguée avec un alliage zinc - aluminium) qui présente une très haute résistance à la corrosion et la rupture ainsi qu'une conductibilité optimale.


3. Les isolateurs qui empêchent le courant de retourner à la terreLa fonction de l’isolateur est d’isoler efficacement le fil du sol. Dans le cas de hautes tensions (clôtures électriques), il faut veiller, d’une part, à ce que les étincelles ne passent pas du fil de clôture au piquet et, d’autre part, à ce que les courants de cheminements dûs à l’humidité et aux résidus de salissures restent faibles d’où la nécessité d’isolateurs robustes et, pour les isolateurs plastiques, résistants aux UV.


4. La prise de terre (piquets de terre) qui renvoie le courant à l’électrificationLa clôture est un système en circuit où passe le courant. Le courant qui traverse les fils, l’animal et la végétation part dans le sol et doit retourner à l’appareil par l’intermédiaire d’une prise de terre composée de plusieurs piquets de hauteur variable. Une application toute particulière est nécessaire concernant la qualité de cette prise de terre car dans 80 % des cas, les systèmes installés sont inefficaces.

Jean-Pierre Dollion, éleveur aux Aspres (Orne) témoigne

“J’ai depuis maintenant plus de 25 ans uniquement des clôtures électriques pour contenir mes bêtes sur près de 60 ha d’herbage”. les 70 vaches charolaises et toute leur suite sont conduites uniquement à la clôture électrique : 2 fils pour la clôture extérieure et 1 pour les divisions parcellaires internes. Régulièrement, à l’aide d’un testeur de poche, Jean-Pierre Dollion contrôle que les fils soient bien électrifiés, en faisant le tour des différents lots d’animaux au pâturage. Par la même occasion, il s’assure rapidement qu’il n’y a pas de branche ou d’autres objets qui touchent les fils. “N’ayant pas le secteur partout, j’électrifie chaque îlot de parcelles en achetant tous les ans, en début de saison de pâturage, une nouvelle batterie qui coûte environ 15 €. Je ne cherche pas à économiser en réutilisant une batterie de l’année d’avant car elle ne tiendra pas une seconde saison complète”.Outre l’avantage économique indéniable, Jean-Pierre Dollion voit aussi le gain de temps impressionnant et la facilité du travail lors de la pose et la dépose d’une clôture électrique par rapport au barbelé.


Quelques points sur la réglementation de la divagation des animaux

- L’acte de divagation débute dès qu’un animal est trouvé “pacageant sur des terrains appartenant à autrui” ou sur le domaine public : voirie ou accotement où le détenteur de l’animal s’expose à une amende pouvant atteindre 460 €.

- Il revient, en premier lieu au maire, ou à défaut, à la gendarmerie du territoire communal concerné de gérer le problème. Selon le degré de gravité de la situation, le maire peut aller jusqu’à mettre en œuvre une procédure spécifique réglementaire lorsque l’animal présente un danger direct pour les personnes ou d’autres animaux. (mise en demeure, arrêté plaçant l’animal dans un lieu de dépôt …). Passé un délai ouvré franc de 8 jours, sans réponse du détenteur, l’animal peut être vendu ou euthanasié.

- La responsabilité du propriétaire de l’animal ou de celui qui s’en sert est engagée dès lors que la victime apporte la preuve de l’intervention de l’animal dans la réalisation du dommage.

- Dans le cas d’une divagation “accidentelle”, les assurances joueront leur rôle. En revanche, en cas de non entretien des clôtures, c’est le détenteur de l’animal qui paiera directement les dégâts.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout l'Agriculteur Normand.

Les plus lus

[LES GAGNANTS DU JOUR] Race Blanc bleu : deux éleveurs normands se démarquent
Jeudi 29 février 2024, le concours général agricole de race Blanc bleu s'est déroulé sur le ring de présentation du hall 1 du…
[CÔTÉ JEUNES] TIEA 2024 : Le lycée agricole de Sées repart avec la médaille d'or
Cinq établissements normands ont fait le déplacement à Paris, pour participer au Trophée international de l’enseignement agricole…
Jeunes agriculteurs de la Manche : "Foncez les filles"
À l'assemblée générale des Jeunes agriculteurs du 22 mars 2024, le débat tournera autour de la place des femmes en…
Six installations plutôt qu'un (des) agrandissement(s) en Normandie
Safer et JA Normandie ont réuni, samedi dernier à Petit-Caux près de Dieppe (76), les acteurs d'une opération foncière inédite…
[LA BLONDE D'AQUITAINE] Au SIA 2024, une 8e participation du Gaec Lorin Bossuyt
Pour la huitième année consécutive, le Gaec Lorin-Bossuyt participe au concours général agricole de race Blonde d'Aquitaine du…
La haie en session CAN : plein les bottes d'attendre
La CAN (Chambre d'agriculture Normandie) s'est réunie en session le 15 mars 2024. Le 15 mars, c'est aussi la date…
Publicité