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Tulipes contre le cancer
En France, 40% des cancers peuvent être évités

Mardi 12 octobre 2021, le Lions club de Falaise (14) invitait des membres du centre régional de lutte contre le cancer François Baclesse de Caen à présenter ses activités. L’occasion de faire connaître les avancées de la recherche grâce, entre autres, aux dons et de rappeler que certains cas de cancer peuvent être prévenus.

Claude Courvallet, ancien agriculteur membre du Lions club de Falaise, remercie les intervenants du centre François Baclesse : Maryline Esnault, cadre de santé ; Rose-Marie Charles, infirmière ; professeur Marc-André Mahé, directeur général du centre ; docteur Elodie Coquan, spécialiste en oncologie médicale ; docteur Marie-Pierre Galais, spécialisée en oncologie digestive, épidémiologie prévention et dépistage.
© DB

Dans le but de « montrer à quoi sert l’argent collecté », le Lions club de Falaise organisait une conférence mardi 12 octobre 2021. Créateur en 1987 de l’opération Tulipes contre le cancer qui se déploie depuis en France et en Belgique dans 21 villes, le club a convié les soignants du centre régional de lutte contre le cancer François Baclesse de Caen qui fêtera ses 100 ans en 2023. La conférence, initialement prévue en mars 2020, retardée par la pandémie, a accueilli plus de trois cents personnes. Renommé en Normandie, le centre prend en charge 26 500 patients chaque année, parmi lesquels 7 200 sont des cas nouveaux. Il regroupe les soins, la recherche et l’enseignement en oncologie. Si la prise en charge des nouveaux cancers a chuté de 7 à 8% en 2020, remarque le professeur Marc-André Mahé, « nous n’avons pas encore de retour sur les conséquences de ce retard de diagnostic ». Les moyens mis en faveur du vaccin à ARN messager déployé contre le Covid pourraient toutefois « booster la recherche en cancérologie », indique docteur Elodie Coquan, spécialiste en oncologie médicale.

La recherche avance

A Falaise, le message des soignants se voulait positif : la recherche avance. En témoignent les nouvelles technologies, comme les thérapies ciblées, moins invasives que la chimiothérapie classique, ou encore l’immunothérapie. « Il y a des avancées dans le soin, révèle docteur Elodie Coquan, la médecine est de plus en plus personnalisée : on cherche les facteurs et on ne traite pas tous les cancers de la même façon ». Elle souligne aussi l’évolution thérapeutique, « de plus en plus de molécules par voie orale, en ambulatoire ».

Prévention

Sur les 382 000 cas de cancers par an en France, « 40% peuvent être évités », révèle docteur Marie-Pierre Galais, spécialisée en oncologie digestive, épidémiologie prévention et dépistage. La première cause de mortalité chez l’homme est le cancer du poumon, chez la femme, c’est le sein. Quatre facteurs sont prédominants : 20% des cas de cancer sont liés au tabac (68 000 nouveaux cas/an) ; 8% à l’alcool (28 000 cas/an) ; 5% à l’alimentation déséquilibrée ; 4% aux infections. Ces facteurs associés peuvent aggraver le risque. L’oncologue relève « beaucoup d’inégalités sociales » face à ces facteurs et martèle, « oui pour la cigarette électronique, à 200% ». Depuis peu, les patches sont aussi totalement pris en charge. « Nous sommes le pays en Europe qui consomme le plus d’alcool », alerte la spécialiste qui rappelle que « dix verres par semaine, c’est excessif ». 49% de la population française est en surpoids, un phénomène qui progresse chez les ados, « plus l’indice de masse corporelle (IMC) est élevé, plus le risque de cancer est important ». Elle conseille de limiter viande rouge et charcuterie, de consommer des légumes et des fruits et de pratiquer de l’exercice physique : « 30 mn/jour, 5j/semaine, le double pour les enfants ». Enfin, le docteur Galais invite l’assistance à participer aux dépistages collectifs pour « trouver le cancer à un stade très précoce, avant les symptômes » et favoriser la guérison. Pour les cancers les plus fréquents, sein, colon, rectum, utérus, les publics ciblés sont contactés par l’assurance maladie, mais dans des cas d’antécédents familiaux, les dépistages individuels sont recommandés. Pour le cas particulier du cancer du col de l’utérus, un vaccin existe, à réaliser avant les premiers rapports.

 

Les chiffres
En France, sur les 382 000 cas de cancer par an (1 000 nouveaux cas par jour) :
- 200 000 sont des hommes. Par ordre de types de cancers : prostate (25%), colon, rectum et poumons
- 177 000 sont des femmes. Par ordre de types de cancers : sein (33%), cancer colorectal, poumons (qui accuse une augmentation de 5% en 2020)
Les taux de guérison :
- entre 50 et 55% chez les adultes
- de 80 à 85% chez les enfants
Le cancer tue 157 000 personnes chaque année, ce qui représente environ 50% des cas de cancers.

 

Le Lions club, du local à l’international
L’organisme bienfaiteur porte l’opération Tulipes contre le cancer. Il compte 1 626 membres en Normandie répartis dans 71 clubs. De portée international, le Lions est reconnu en tant qu’ONG par les grandes institutions internationales, ONU, Unesco, Unicef, OMS et Conseil de l’Europe.

 

Cinq ans après le diagnostic, des séquelles physiques, morales et sociales
Selon l’étude La vie cinq ans après un diagnostic de cancer, réalisé par l’institut du cancer, 26% des personnes malades du cancer ont vu leurs revenus chuter ; 20 % des personnes âgées entre 18 et 54 ans et en emploi au diagnostic ne travaillent plus cinq ans après ; 24 % des salariés parmi ceux en emploi au diagnostic ont repris à temps partiel thérapeutique. Sur le plan physique et moral : 63,5 % des personnes souffrent de séquelles dues au cancer ou aux traitements. 48,7 % des personnes souffrent d’une fatigue cliniquement significative ; 35,2 % des personnes se sentent moins attirantes à cause de leur cancer ou des traitements ; 32,5 % des personnes rapportent une dégradation persistante de leur qualité de vie mentale.

 

 

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