Aller au contenu principal

Ration
Endives : bovins et éleveurs y trouvent leur compte

Les bovins aussi prennent goût aux endives. Selon Ivan et Sylvain Decaen, le légume a son coproduit. Les racines conviennent à l’alimentation du bétail. À proximité de Cambes-en-Plaine, certains élevages les dégustent depuis 40 ans.

Ivan Decaen et son fils Sylvain  cultivent et conditionnent 1500 tonnes d’endives par an, à Cambes-en-Plaine (lire l’Agriculteur Normand du 4/08). La saison a débuté le 16 août dernier. 100 % du potentiel de production devrait ainsi être atteint d’ici quinze jours. “En salle de forçage, la racine récoltée développera son endive en 21 jours”, rappelle Sylvain Decaen. Les endives sont ensuite commercialisées dans les grandes surfaces de la région. Les racines alimentent aussi un circuit local : celui des éleveurs proches de Cambes-en-Plaine. Chez eux, elles remplacent les betteraves fourragères. “Jusqu’à présent, nous travaillons avec 5 ou 6 éleveurs des environs. Certains d’entre eux ont cessé leur activité. On commence à avoir des difficultés pour évacuer nos racines”.
A raison de 15 tonnes par jour, la gestion du “potentiel coproduit” se pose. “On sort l’équivalent d’une benne de 8 m3 toutes les 3-4 heures. Aujourd’hui, nous ne savons pas toujours qu’en faire”. Les décharges acceptent tout, “sauf les déchets de fruits et légumes”. Sans doute la preuve que la racine d’endive se classe dans la catégorie des coproduits !

Racine d’endive recherche éleveur désespérément
Même en payant pour évacuer, on ne sait pas. Notre but, c’est que cela ne nous coûte pas d’argent”, constate Ivan Decaen. Le maraîcher recherche donc deux ou trois producteurs pour sortir une ou deux bennes chacun par semaine.

Dans le nord de la France, les prix des racines sont négociés directement entre le producteur  et l’éleveur. La différence : l’exploitation Decaen ne décrotte pas les racines. “Il n’y a plus de terres, mais il reste des feuilles”. Ces dernières ne sont pas mangées par les bêtes, les auges sont donc à nettoyer régulièrement. “Le déchet” doit  également être consommé dans les 72 heures. “Notre premier objectif reste de les éliminer sans payer. En échange de cet aliment, les agriculteurs nous louent souvent des terres pour cultiver nos endives. Cela compense, et en même temps les agriculteurs baissent leur surface de betteraves fourragères”.

Des éleveurs à 5 kilomètres
Principal handicap de l’aliment : la route. L’exploitation Decaen travaille avec des agriculteurs situés dans un rayon de 5 kilomètres. Le rythme est rodé. Les agriculteurs déposent une benne vide et repartent avec une benne pleine. C’est le cas de Marc Van Doorme, éleveur à Cambes-en-Plaine. Comme son père, l’agriculteur travaille avec la famille Decaen : “nos animaux mangent des racines d’endives depuis 40 ans”. Au quotidien, l’élevage en consomme 3 tonnes. Principal défaut : “c’est un aliment riche en eau. Il est difficile de maintenir les animaux propres. Des quantités de litières plus importantes semblent nécessaires”. Avantages : “les bêtes adorent ça. Elles choisissent les racines en priorité. L’endive ouvre l’appétit des génisses. Elles mangent mieux l’aliment sec ensuite”.  Même si l’éleveur met un mois de plus pour finir ses taurillons, il semble y trouver son compte. Sylvain Decaen recherche donc d’autres agriculteurs, pour un échange « gagnant-gagnant ».  

V. Motin

Avis d’expert

Un aliment “intéressant”  

 “La racine d’endive est un aliment intéressant par sa teneur en énergie sans amidon (1.02 UF). Cette énergie est apportée sous forme de sucre rapide.Sa faible teneur en matière sèche (16%) limite son ingestion à 3 Kg de MS pour un bovin adulte et 2 kg de MS pour un bovin croissance. Elle est considérée comme un concentré pour des génisses. Le reste de la ration se compose de foin avec un apport de protéine, l’endive n’a qu’une teneur de 10% en MAT (33 g en PDIN).Le pourcentage de cellulose peu élevé (10%) limite également la quantité à distribuer dans une ration laitière.Il ne faut pas oublier qu’il s’agit de racine avec lors de la récolte une présence plus ou moins importante de terre, il faut donc être vigilant car cette présence de terre est favorable à l’échauffement de la ration donc au butyrique”.  

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout l'Agriculteur Normand.

Les plus lus

À 50 ans, Cyril Moitié a mis fin à ses jours.
Le Père Cyril Moitié disparu à 50 ans 
Le 21 mai 2025, le père Cyril Moitié, âgé de 50 ans, a mis fin à ses jours. Pus de 2 000 personnes lui ont rendu hommage, lui qui…
Nicolas Boulé de l'Union syndicale de Mortain, organise une réunion le 22 mai à la mairie de Barenton.
En passant par le Mortaisais, la FDSEA mettra le poiré en scène
L'étape du Tour de France du 10 juillet traverse le sud Manche avec une arrivée à Vire. La FDSEA de la Manche réalisera un visuel…
Le festival se déroulera sur deux jours les 31 mai et 1er juin prochains.
Tracto-rétro et moteurs en fête dans le Perche
Le Perche s'apprête à vibrer au son des moteurs et des amplis les 31 mai et 1er juin prochains, à l'occasion du tout…
Ces portes ouvertes permettent de parler génétique, vente de reproducteurs et conduite technique du cheptel, tout ça "en ayant la possibilité d'effectuer plusieurs visites avec différents systèmes et types d'animaux", remarque Vincent Leroy, adhérent du syndicat et participant.
Rendez-vous : quatre fermes en race Charolaise à visiter très bientôt en Normandie
Le Syndicat Charolais du Calvados organise sa seconde édition des portes ouvertes. Les rencontres ont lieu toute la journée…
Tout au long de l'après-midi, pas moins d'une centaine de chevaux vont fouler le sable de Jullouville, seul hippodrome marin de Normandie et un des quatre de l'Hexagone.
Sur les hippodromes ou dans les champs, Claude Legrand garde la passion de l'élevage
Un coefficient de marée de 92/89, une basse mer à 16 h 45, voilà les ingrédients principaux pour organiser un…
Vendredi 16 mai, le préfet du Calvados, Stéphane Bredin, a remis la médaille du Mérite agricole à neuf récipiendaires.
Des agris distingués de la médaille du Mérite agricole
Vendredi 16 mai 2025, le préfet du Calvados, Stéphane Bredin, a remis, au nom de la ministre de l'Agriculture et de la…
Publicité