Aller au contenu principal

Epandage par aspersion : le bon tuyau du GAEC de la Jugletière

Le traitement des effluents d’élevage peu chargés est une alternative choisie par le GAEC de la Jugletière à Anceins (Orne). En séparant les eaux dîtes blanches, vertes ou brunes, l’épandage s’automatise. Laurent Roche et Emmanuel Roger limitent le stockage du lisier dans la fosse. Leur solution a été mise en place par la société Effiterr, basée à Alençon.

© VMM

Le traitement primaire des effluents peu chargés permet de limiter les volumes de stockage. C’est l’une des clés de l’investissement réalisé au GAEC de la Jugletière. Jusqu’à deux fois par mois en hiver, Laurent Roche et Emmanuel Roger branchent leur enrouleur. Ils épandent ainsi leurs eaux blanches, vertes et brunes sur la prairie qui jouxte la stabulation.


Épandage autorisé toute l’année

Ces eaux, faiblement chargées (moins de 0,5 unité d’azote au mètre cube), sont épandues par aspersion 365 jours par an. « C’est autorisé toute l’année lorsque l’épandage est réalisé à basse pression sur une prairie de plus de 6 mois », explique Emmanuel Roger. Autre avantage de ce système, selon l’éleveur : sa rapidité et le gain de temps qu’il procure.  20 minutes sont nécessaires lors de l’installation. L’aspersion est ensuite automatisée. 30 m3 sont épandues en 5 à 6 heures. « Nous sommes dans la logique d’utiliser la main d’œuvre au mieux. Aujourd’hui quand on sort la tonne, le lisier transporté est riche. On ne trimballe pas de la flotte ». Le système d’enrouleur s’avère léger à mettre en place. Un quad ou un tracteur de cour suffisent. Dans ce secteur aux terres argileuses, l’épandage se révèle donc possible même lors des  périodes humides. Le sol doit simplement être ressuyé. En séparant les eaux blanches, vertes, et brunes de l’élevage, ces agriculteurs s’épargnent le transport de 1 000 à 1 200 m3 dans la tonne de la CUMA. Soit plus d’un quart des effluents totaux du cheptel.


« Moins de transport de flotte »

La GAEC de la Jugletière a adopté cette solution en 2012. Les deux associés de l’exploitation se sont laissés convaincre une fois la calculette sortie. « De prime abord, on se dit que la tonne à lisier reste la solution la plus simple. Puis, on se rend compte que ce n’est vraiment pas valable de transporter de l’eau pour l’épandre. Une heure de tracteur avec chauffeur coûte au minimum 50 € », justifie Emmanuel Roger. Reste la question du coût de l’installation. Sur cette exploitation, l’investissement dans le traitement des eaux usées avec épandage mécanisé sur prairie équivaut à la construction d’une nouvelle fosse. Les agriculteurs s’y retrouvent donc très rapidement sur les coûts de fonctionnement. « Mais, de nombreux cas de figure existent. Nous nous adaptons à l’historique de l’exploitation », indique Eric Rondeau, technico-commercial de la société Effiterr (ex GDS services 61).


Mettre en place un bassin de décantation

Au GAEC de la Jugletière, la fosse bâtie en 2005 était devenue trop petite pour absorber l’augmentation de cheptel. Avec les activités laitières et de transplantation embryonnaire, la ferme compte 350 à 360 animaux. Plutôt que de reconstruire un stockage des effluents d’élevage plus imposant, Effiterr a proposé de réhabiliter une première fosse construite en 1992. Sa capacité de 80 m3 suffit à créer un bassin de décantation. « Nous y avons donc installé un puit de pompage dans lequel une pompe est ensuite connectée à l’enrouleur », poursuit Eric Rondeau.


Economie sur le coût de fonctionnement

Le GAEC de la Jugletière a ainsi évité l’extension du stockage et a même donné une seconde jeunesse à une vieille fosse. Néanmoins, le système de décantation peut être réalisé grâce à une géomembrane. Ce coût supplémentaire ne freine pas la compétitivité du concept, selon les estimations d’Effiterr. Dans ce cas, l’investissement dans le bassin tampon de sédimentation avec épandage par aspersion revient donc à 25 % plus cher que la construction d’une nouvelle et unique fosse. Cependant, le coût d’utilisation est divisé par 7. Car les interventions sur le bassin de sédimentation se limitent à l’entretien de l’enrouleur et de la pompe.  Le concept mérite d’être réfléchi au moment de l’agrandissement du cheptel ou d’une mise aux normes.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout l'Agriculteur Normand.

Les plus lus

Éleveurs de Prim'Holsteins, de Limousines et de Normandes étaient sur le marché de Lisieux, samedi 29 mars, pour annoncer la foire de ce week-end.
[EN IMAGES] Les vaches paradent sur le marché de Lisieux, dans le Calvados
Samedi 29 mars 2025, sur le marché de Lisieux, dans le Calvados, les éleveurs organisateurs de la Foire de Lisieux ont déambulé…
Au Gaec Alvin, Aline et Kevin gèrent un troupeau de 70 vaches laitières à la traite.
Installation : "C'était en moi"
À la rencontre de nouveaux installés, les Jeunes Agriculteurs de Normandie ont pris la direction de Chailloué en plein cœur de l'…
Suzanne Henry, une femme engagée
Suzanne Henry s'est éteinte le 1er avril 2025 à l'âge de 96 ans.
Le groupe Folkafond donne rendez-vous le 7 mai pour un concert au profit de l'association Syndrome de Usher, syndrome dont est atteint Antoine, âgé seulement de 3 ans et demi.
Deux agriculteurs musiciens jouent pour aider la recherche contre la maladie de Usher
D'un voyage en Chine, deux producteurs de lait de la Coopérative d'Isigny-Sainte-Mère, Marc-Antoine Blot et François Lepourry,…
La chasse aux œufs des Jeunes agriculteurs se déroule sur l'exploitation de la famille Levoyer.
Une chasse aux œufs à la ferme organisée par les Jeunes agriculteurs samedi 26 avril 2025
Pour leur première chasse aux œufs, les Jeunes agriculteurs de l'Orne investissent l'exploitation de la famille Levoyer, samedi…
L'an dernier, un tour de la ville, théâtre du concours, a été proposé par le syndicat des producteurs de la Route du cidre de Cambremer.
Festival des AOP/AOC : une nouvelle catégorie au concours cidricole de Cambremer
Le Festival des AOC/AOP de Cambremer est de retour. Samedi 3 et dimanche 4 mai, le cidre, le poiré, le calvados et bien d'autres…
Publicité