Aller au contenu principal

Philippe Lecompagnon et l'assurance-climat
Estimer ses risques avant de s’engager

Philippe Lecompagnon a longtemps hésité avant d’adopter l’assurance-récolte. Son faible coût, car subventionné à hauteur de 65 %, a fait pencher la balance du bon côté. Mais au-delà de cette offre de service, c’est l’assurance-revenu qu’il attend.

“Avec l’assurance-récolte, on assure la campagne laitière. En cas d’aléas climatiques, on n’est pas obligé de courir après la nourriture”.
“Avec l’assurance-récolte, on assure la campagne laitière. En cas d’aléas climatiques, on n’est pas obligé de courir après la nourriture”.
© TG
Producteur de lait et de jeunes bovins à Lolif (50), Philippe Lecompagnon, installé en GAEC en 1997 puis en EARL, exploite 70 ha dont 35 de maïs qu’il a assuré. “J’ai longtemps hésité, se souvient-il. Pour que l’assurance-récolte fonctionne, il faut enregistrer une perte de rendement d’au moins 30 %. La dernière fois que c’est arrivé sur mon exploitation, ce devait être en 2003. Il faut donc bien estimer les risques avant de s’engager”, conseille-t-il. 

Une moitié de terres séchantes, l’autre pas
C’est ce qu’il a fait mais l’équation n’est pas toujours facile à résoudre. La moitié de ses terres affiche un bon potentiel avec une très faible variabilité de rendement d’une année sur l’autre. L’autre moitié est beaucoup plus séchante donc plus sensible aux aléas climatiques. D’une campagne à l’autre et au gré de l’assolement qui fera varier le nombre d’hectares de maïs en “bonnes ou mauvaises terres”, la donne diffère. “Si on pouvait assurer à la parcelle, ça ne se discuterait même pas”, juge-t-il. Une option que ne prévoit pas la règlementation et que comprend notre éleveur. Le principe de l’assurance reposant sur la mutualisation.
“Ça me coûte 650 e par an subventionnés à 65 %. Pas grand chose à l’hectare finalement”, admet-il. Le prix à payer pour une plus grande sérénité et sur lequel un jeune agriculteur ne doit pas faire l’impasse estime Philippe Lecompagnon. “Quand on s’installe, on ne dispose pas forcément de références historiques de rendement. On ne sait pas où placer le curseur. Ce n’est pas le moment de s’exposer”. Après quelques années d’expériences, et en fonction de l’exposition au risque d’une perte de rendement supérieure à 30 %, à chacun de se positionner. Se positionner en sachant que si les mauvaises années se cumulent, c’est le rendement de référence qui va baisser. L’assurance-récolte a ses limites. “J’attends l’assurance-revenu,” conclut l’éleveur.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout l'Agriculteur Normand.

Les plus lus

La profession appelle à la plus grande vigilance quant aux transports d'animaux : "N'accueillez pas d'animaux, dont vous ne connaissez pas l'origine !"
DNC : "C'est l'initiative la plus désagréable, mais la plus sérieuse"
L'interdiction de toute sortie de bovins du territoire métropolitain a surpris plus d'un éleveur. Selon la profession, c'est "un…
Laurence Lubrun et Eloïse Besniard ont présenté Mentor'elles, un mentorat destiné aux jeunes agricultrices qui souhaitent s'installer en exploitation.
Agricultrices, c'est  Natur'elles ! 
Mardi 30 septembre 2025, le lycée agricole de Sées a accueilli les Natur'elles, lors du forum Champs d'innovation at school.
L'année passée, l'édition avait réuni plus de 160 participant(e)s.
Marche solidaire : la déferlante rose est de retour à Omaha, dans le Calvados
Ce dimanche 19 octobre 2025, une centaine de personnes est attendue pour assister à la marche rose, orchestrée par la section des…
Une réunion publique concernant la réalisation de pistes cyclables dans le secteur du Pays d'Auge s'est tenue mardi 28 octobre 2025, en présence de la FDSEA 14.
Pistes cyclables : "La terre, c'est notre outil de travail"
L'Association pour la protection de l'environnement de la vallée de Saint-Julien-sur-Calonne, dans le Calvados, a organisé, mardi…
La marche rose s'est tenue dimanche 19 octobre sur la plage d'Omaha beach, sur les communes de Vierville-sur-Mer et Colleville-sur-Mer, en partenariat avec Eolia.
[EN IMAGES] Marche solidaire des agricultrices : du rose pour effacer la grisaille
Environ 180 personnes ont participé, dimanche 19 octobre 2025, à la marche rose organisée par la section des agricultrices de la…
Publicité