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Fabien Potel, libre photographe au cerf-volant

Fabien Potel a créé, en 2011, son entreprise Airkapture. Il propose des prestations de photographies aériennes, prises par cerf-volant.

PHOTOGRAPHE CERF-VOLANT FABIEN POTEL
Fabien Potel envoie la nacelle et l’appareil photo en l’air quand le cerf-volant est stable.
© DR

« Quand on voit un cerf-volant, on ne pense pas photo. Et pourtant, la pratique existe depuis le début de la photographie », lance Fabien Potel. L’habitant de Cormelles-le-Royal, dans l’agglomération caennaise, a deux passions dans la vie : l’aviation et la photographie. « J’ai commencé à construire des modèles réduits à l’âge de 10 ans », se souvient-il. La photo vient rapidement se greffer à son premier hobby : « j’accrochais un appareil photo jetable sur les modèles réduits. Grâce à un servocommande, je déclenchais à distance les prises de vues via un interrupteur sur la télécommande. Ça marchait, mais je prenais les photos au pif, je cadrais comme je pouvais », sourit-il.

À l’armée

Ensuite, il suit un bac pro productique mécanique à l’institut Lemonnier, avant de s’engager dans l’armée. « J’ai travaillé six ans sur les escales aériennes : j’assurais des opérations de maintenance sur des avions de bases extérieures, pour effectuer les visites avant et après chaque vol. Je suis allé en Afghanistan, au Liban et en Afrique. » Mais, en France, entre deux avions, le jeune homme trouve le temps long. Il quitte l’armée au bout de six années de service. De retour à la vie civile, Fabien Potel réfléchit à monter son entreprise de photographies aériennes. « Avec mes modèles réduits, la réglementation me limitait au terrain d’aéromodélisme. Je voulais aller dehors. J’ai pas mal pensé aux drones, mais la réglementation commençait à être lourde. J’ai opté pour le cerf-volant. Je ne monte pas à plus de 150 m pour ne pas entrer dans l’espace aérien, je sais lire une carte aéronautique et j’applique les règles de bons sens. »

5 à 70 km/h de vent

Le photographe utilise des cerfs-volants monofil, non pilotable : « comme ceux des gamins. Une fois qu’il est en l’air, je ne m’en occupe presque plus ». Sa plage de vent : « entre 5 et 70 km/h ». Fabien Potel compte cinq cerfs-volants, de 1.20 à 5 m d’envergure, qu’il utilise selon les conditions météorologiques. Moins le vent souffle, plus il sort un grand cerf-volant. « Je commence par décoller mon cerf-volant. Quand il est stable et que la traction est suffisante, j’accroche sur le fil la nacelle dans laquelle est placé l’appareil photo. Et je déroule du fil pour l’envoyer en l’air. » Le photographe a opté pour un compact, sans zoom, pour gagner en légèreté. « Parfois, le matériel est difficile à redescendre quand le vent est fort, sur 150 m de ligne. » Fabien Potel dispose d’une télécommande en main, pour piloter la rotation, l’inclinaison et le déclenchement de la photo. Un écran lui envoie l’image prise du ciel. « Je ne peux pas faire de réglages comme sur un drone. Mais je retouche les photos après, je travaille les négatifs. Parfois, j’ai le fil du cerf-volant, alors je l’efface. » Seule contrainte : un cerf-volant est moins stable qu’un drone, il ne peut donc pas filmer.

Selon les besoins

Fabien Potel travaille essentiellement en Normandie. Son rayon d’action est varié : « je peux assurer du suivi de chantier pour une entreprise ; faire des images pour une commune pour vérifier l’état d’une toiture ou du coq de l’église ; des photos pour l’événementiel ; des prises de vues de paysages, de la côte ou de la Suisse normande. Une fois, j’ai fait une photo aérienne pour un conflit de voisinage. Ça dépend des besoins. » Le travail de Fabien Potel est saisonnier. Sur une année normale - sans confinement - les commandes s’étalent du printemps à l’automne, « mais beaucoup moins l’hiver. À côté, je ne vis pas que de la photo, je livre des journaux ». Les prestations pour particulier démarrent à 70 €, pour une prise de vue. Pour une livraison de 5 à 10 photos pour entreprise, compter 240 €, hors frais de déplacement. « Les tarifs sont attractifs comparés aux drones. Et le cerf-volant a un côté écolo », vante Fabien Potel. Et d’ajouter : « quand on m’appelle, je peux être disponible dans l’après-midi. Contrairement à un drone où il faut attendre d’avoir les autorisations ». Les cerfs-volants sont exclus de la loi sur les engins télé pilotés. « Avec le cerf-volant, beaucoup moins de réglementations. Dans Caen par exemple, il y a un axe que suit l’hélicoptère du CHU à basse altitude. Je n’y vais pas. Mais à part ça, je peux voler tranquille. Et s’il y a un problème, on sait où me trouver. » Au bout du fil.


Julie Pertriaux

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