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Chaine verte
Faner plus et consommer moins

Les travaux de fenaison ne mobilisent pas des matériels très demandeurs de puissance. Cependant, le cumul des différentes opérations génère une consommation de carburant significative (tableau 2), surtout si on utilise le “gros” tracteur de l’exploitation.

Parmi les 250 suivis de consommation réalisés en 2007, la fenaison représente 65 chantiers. Les mauvaises conditions climatiques n’ont pas permis d’obtenir toutes les données souhaitées : Par exemple, il manque des références sur l’enrubannage, la presse-enrubanneuse et l’ensileuse.

6,7 l/ha pour faucher
Il faut, en moyenne 6,7 l de fioul pour faucher 1 ha. Les plus économes se contentent de 5,5 l/ha avec un tracteur de 80 ch et des faucheuses de 2,40 m à 2,80 m. Les plus “énergétivores” travaillent avec un tracteur plus puissant (110 ch) pour une largeur de coupe d’environ 2,80 m. L’utilisation du régime de prise de force économique est de mise pour les tracteurs les plus puissants (120 à 150 ch), qui fauchent plus vite (+ 0,14ha/h). Toutefois la consommation s’avère plus élevée (7,8 l/ha).

2.6 l/ha pour un passage de faneuse
La faneuse est parfois utilisée avec des tracteurs surpuissants, qui favorisent le gaspillage de fioul. Le premier fanage s’effectue souvent avec une vitesse d’avancement plus lente (6 km/h), dans un fourrage vert ! Logiquement la consommation s’avère moins favorable (3.1 l/ha). Les meilleurs résultats (2.1 l/ha) sont obtenus avec les faneuse les plus larges, un avancement plus rapide (8-9 km/h), un régime moteur inférieur à 1 700 trs/mn (540 “éco”) un tracteur de puissance raisonnable et un fourrage plus sec.
Pour le foin, le cumul de 4 à 5 fanages génère une consommation de carburant de 10 à 13 l/ha.

3.75 l/ha pour andainer
Les meilleurs résultats (< 2,5 l/ha) sont observés au foin avec les andaineurs “double-rotor” (andainage central), tractés par un tracteur de 80 ch. Avec les andaineurs “monorotor”, la consommation tend à augmenter lors du doublage des andains (largeur effective de travail réduite, temps de travail plus long du fait des manœuvres en bout de bande). Les consommations élevées (+ de 6 l/ha) sont observées avec des parcelles défavorables ou éloignées (13 km) et avec un tracteur surpuissant utilisé à haut régime.

1,75 l de fioul pour presser 1 tonne de foin
Sur les 6 chantiers suivis avec des presses à chambre variable, la consommation varie de 8,9 à 11,3 l/ha. Le temps de traction moyen s’établi à 48 mn/ha (dont 6mn pour les déplacements) Le rendement atteint 20 balles par hectare (diamètre : 1,35 m), soit 5 à 6 tonnes de foin.
Dans 2/3 des cas, les tracteurs pressent en régime de prise de force économique.
Le pressage en balle cubique a fait l’objet d’un seul suivi, mais sur un volume de travail important (23 ha). Le chiffre reste à confirmer, mais à priori le pressage en balle cubique, bien que plus exigeant en puissance, nécessite moins de fioul (7,2 l/ha et environ 1,2 l/t de foin). Il est vrai que le débit de chantier est plus intéressant : pas d’arrêts pour le liage.

4 à 5 l/ha pour la manutention et le transport
Cette opération, suivie sur balles rondes, comprend le chargement au champ d’un plateau de 8/10 m, le transport à l’exploitation et le rangement des balles sous le hangar. En manutention, l’adresse du chauffeur et les performances du tracteur (débit hydraulique, maniabilité…) influent fortement sur la consommation. Par exemple, certains manipulent les balles par 2 alors que d’autres les manutentionnent individuellement. La distance entre la parcelle et l’exploitation explique souvent les écarts de consommation : à 40 km/h, les tracteurs consomment couramment 30 à 60 l au 100 km.
La consommation est d’en-viron 0,22 l par balle pour une distance “champ/exploitation” inférieure à 3 km.

Autochargeuse pour le foin et l’ensilage
Pour le foin, la consommation varie de 4,9 à 13,9 l/ha. La consommation dépend beaucoup du trajet (500 m à 8 km) et du rendement (58 à 110 m3 déchargé par ha), mais aussi de la puissance des tracteurs utilisés (90 à 200 ch). Pour des déplacements à moins de 2 km de l’exploitation, les meilleurs ne dépassent pas 6,5 l/ha (tracteur 90/100 ch, terrain plat, vitesse modérée sur la route). A l’ensilage, la consommation est plus élevée : le fourrage est plus lourd et la demande de puissance nettement plus importante du fait des couteaux. Les suivis de consommation ont surtout concerné des ETA utilisant des autochargeuses de grande capacité avec des tracteurs de 180/200 ch. A moins de 2 km de l’exploitation, il faut compter 8,5 à10 l/ha. Quand la distance augmente, la consommation s’élève rapidement (16 l/ha à 5 km) : la puissance nécessaire au champ est certainement un peu excessive sur la route.

Contrôlez votre consommation
Si vous disposez d’un compteur sur votre cuve à fioul, il est possible de contrôler la consommation de votre tracteur, lors de différents travaux.
- 1re étape : faire le plein avant de partir. Pour cela il faut positionner l’orifice de remplissage du réservoir de façon à ne pas emprisonner une bulle d’air (tracteur légèrement incliné si nécessaire). Pour un remplissage complet, n’hésiter pas à “secouer” le tracteur et à le démarrer, avant de compléter.
- 2e étape : notez l’heure de démarrage (montre ou compteur si ce dernier est électrique et comptabilise des heures réelles).
- 3e étape : réalisez le travail prévu, en notant éventuellement les temps de déplacement et les phases d’arrêt.
4e étape : noter l’heure de fin de chantier, avant de refaire le plein avec les précautions citées ci-dessus.

Avec ces éléments, vous pourrez estimer la consommation moyenne horaire, mais surtout la consommation/volume de travail réalisé (Ha, voyages, balles…) : vous pourrez ainsi vous situer par rapport aux objectifs affichés (voir tableau 1).

 

En savoir plus :

csavary@manche.chambagri.fr
www.manche.chambagri.fr

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