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Groupement de Défense Sanitaire
FCO ? L’été meurtrier !

Gros dossier de l’assemblée générale,vendredi dernier, la Fièvre catarrhale. Témoignage de Gilles Canteneur, éleveur d’allaitantes en Moselle.

Gilles Canteneur, ““que va t-il se passer au niveau de la fertilité de mon troupeau lorsque l’infection va redémarrer ?”
Gilles Canteneur, ““que va t-il se passer au niveau de la fertilité de mon troupeau lorsque l’infection va redémarrer ?”
© E.C.
Moment clé de cette assemblée générale se tenant, vendredi dernier, à St-Lô, le dossier “FCO”. Au-delà du protocole d’indemnisation mis en place par le GDS, près de 200 personnes ont écouté dans un silence impressionnant le témoignage de Gilles Canteneur. Simplement, avec ses mots à lui et ses moments d’émotion, il a retracé devant l’auditoire son combat face à la FCO qui a dévasté son troupeau. Mamelles douleureuses En Moselle, la Charolaise, c’est une des reines de l’élevage allaitant. Gilles Canteneur effectue en moyenne 75 vêlages sur l’année. Installé à Suisse, il valorise ainsi ses 90 hectares de SAU. Jusqu’à l’été dernier, son exploitation tournait rondement. “Un avertissement du GDS local vers la fin de l’été m’a alerté sur des pathologies suspectes avec un premier cas avéré de FCO à Metz”. Le 17 septembre, Gilles Canteneur constate des trayons abimés sur des animaux. “Les mamelles devenaient douleureuses, donc pas d’allaitement possible”. Notre éleveur appelle son “véto”. Quatre prises de sang plus tard... résultat négatif ! Gilles traite tout de même au butox et garde les vaches sous abri. Le 24 septembre, second épisode, “j’ai isolé 4 animaux avec des mufles tuméfiés”. A nouveau prises de sang, et cette fois ci, deux résultats positifs sortent. “J’ai commencé à être très inquiet d’autant plus que mon vétérinaire avait du mal à fournir des médicaments en raison d’une forte demande dans la région”. Les évènements vont se précipiter jusqu’à la fin octobre avec des avortements ou des veaux morts. Gilles Canteneur témoigne aujourd’hui pour avertir d’autres éleveurs. “La surveillance du cheptel est impérative. La moindre anomalie au niveau de la production de lait doit être relevée et examinée. La période critique ? Celle de la gestation”. Côté finances, la facture de Gilles Canteneur, malgré des traitements ciblés, est salée : 770 euros, des veaux morts-nés ainsi qu’une génisse. Au niveau des ovins, la maladie fait aussi des dégâts, “elle entraîne la stérilité des béliers”. Gilles, en raison de l’hiver, retrouve un second souffle avec cependant une épée de Damoclès “que va t-il se passer au niveau de la fertilité de mon troupeau lorsque l’infection va redémarrer ?” Et de conclure, “heureusement que j’ai eu le soutien de mes voisins, mais avec du blé à 300 euros, on a pensé à ressortir les charrues et abandonner l’élevage...” Création d’une caisse solidarité Du côté des dirigeants du GDS, en l’occurrence Daniel Delentaigne et Étienne Gavart, président et directeur du GDS, “dans la Manche, nous sommes persuadés d’être aujourd’hui en zone infectée”. Problème, le dépistage sanguin n’est positif qu’après une incubation assez longue de la maladie. “Des animaux suspects avec test négatif vont faire l’objet d’une nouvelle analyse dans un mois”. Et M. Macqueron directeur de la DSV d’ajouter, “nous avons 37 cas suspects avec des résultats sanguins “bizarres”. L’heure est donc à la lutte contre la FCO qui se réactivera au printemps. “La seule arme que nous ayons, c’est la désinsectisation. Le vaccin ? Nous l’aurons en 2008, sans doute en juin. Prochainement, les labos annonceront les quantités de doses qu’ils pourront livrer”. Reste une inconnue et de taille, qui va payer la facture ? Le GDS 50 a décidé d’adhérer à la caisse de mutualisation créée au niveau national. “Si nous fonctionnons uniquement au niveau départemental, nos fonds vont vite s’assécher. Comme nous ne pouvons pas nous servir du fonds Fièvre Aphteuse, la FNGDS en a créé une réplique”. Pour la Manche, le GDS a décidé d’emblée d’affecter 171 000 euros de son résultat pour cotiser à raison de 25 cts par bovin. Pascal Férey est monté au créneau pour dénoncer l’incapacité du gouvernement à régler les problèmes des éleveurs “cette maladie va coûter au bas mot près d’un milliard d’euros, le gouvernement donne 13 millions”. Le président de la FDSEA en a profité pour demandé un seul appel de cotisations auprès des éleveurs. “Il est inutile d’aller les relancer à chaque fois tant pour la FCO que l’équarrissage”. Et d’enfoncer le clou, “il faut laisser tomber l’individualisme des OPA au profit du service collectif aux éleveurs”. Daniel Delentaigne ne l’entend pas de cette oreille et défend d’arrache-pied la cotisation “ligne GDS”. La création de la caisse départementale, elle, a été votée à l’unanimité.Création de la caisse de solidarité FCO. La motion votée à l'unanimité par les délégués du GDS lors de l'assemblée générale : L’Assemblée Générale Ordinaire du Groupement Départemental de Défense Sanitaire des Animaux de la Manche, réunie le vendredi 14 décembre 2007, et sur proposition unanime du Conseil d’Administration, décide de la création d’une Caisse de Solidarité Santé Animale. Cette caisse a pour objectif : - d’assurer une prise en charge sur les pertes sanitaires subies par les adhérents du GDS, et selon les règles fixées par la Caisse Nationale, à l’occasion de la survenance de maladies fixées éligibles par la Caisse Nationale de Solidarité Sanitaire. L’Assemblée Générale Ordinaire décide que l’adhésion au Groupement Départemental de Défense Sanitaire des Animaux de la Manche, implique l’adhésion à cette caisse CSSA, et que la démission du GDS entraîne la démission à cette caisse.
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