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FDSEA 50 : réflexion autour des charges et de la transmission foncière

Après une année rythmée par de multiples actions, la FDSEA se penche en 2016 sur les charges et la transmission foncière. Deux axes forts qui devraient nourrir la réflexion des prochains mois et aboutir à des actions concrètes. L’objectif étant de retrouver du prix et de la sérénité dans les exploitations manchoises.

© SB

llll Il y avait peu de sièges inoccupés vendredi dernier lors de l’assemblée générale de la FDSEA de la Manche, qui s’est déroulée à Condé-sur-Vire. Adhérents et élus étaient réunis afin de faire le point sur les chantiers à concrétiser sur 2016.
Certes, l’année 2015 a été marquée par une dégradation des marchés pour l’ensemble des productions du département. Les actions ont été nombreuses tout au long de l’année et encore en début 2016 dans l’objectif d’obtenir « un prix sur l’ensemble des filières agricoles » comme le rappelle le président de la FDSEA, Sébastien Amand. Mais à force de se battre, force est de constater que « nous sommes dos au mur. On ne sait plus comment retrouver de la compétitivité ».

Une répartition plus équitable
Pour autant, ils ne baissent pas les bras. « La FDSEA est déterminée dans le combat syndical » assure le président précisant toutefois  faire preuve de « tempérance normande ». 2016 sera à nouveau une année d’actions tendant à retrouver ce prix tant attendu dans les exploitations. « Les actions menées depuis le mois de janvier en pleine renégociation des contrats entre la transformation et la distribution, la charte des valeurs de la FNPL relayée par la FDSEA, la mise en place du fonds structurel porcin, la pression sur Bigard » sont autant d’actions qui devraient se traduire par « une répartition plus équitable de la plus-value générée par les filières agricoles, » insiste-t-il.

Plus de visibilité avec la contractualisation
La rénovation des filières pourrait répondre également à leurs problématiques. « Le fonds structurel porcin permettra de revaloriser le prix du porc de 10 centimes/kg. Cette initiative est un prélude à de nouveaux rapports entre les producteurs et leur aval » souligne le responsable syndical. Et la FDSEA considère que « la contractualisation peut redonner de la visibilité et stabiliser les relations commerciales ».
La restauration hors domicile reste aussi en point de mire. Le travail engagé avec les élus locaux et régionaux doit, pour Sébastien Amand, «se traduire par un accroissement de l’approvisionnement de la production agricole dans l’ensemble des restaurations collectives normandes ».

Deux chantiers engagés
L’obtention des prix n’étant pas chose acquise, la FDSEA engage deux chantiers principaux à savoir le travail des charges et le foncier. « Quand je dis qu’il faut s’occuper de nos charges, il ne s’agit de dire que les orientations budgétaires ne sont pas les bonnes. Je veux parler des services et des produits en amont qu’on utilise sur nos exploitations, » explique Sébastien Amand.
La réflexion va donc porter sur les charges et le foncier au moment entre autres de la transmission. Anne Jeanne, administratrice de la FDSEA, a piloté le groupe « Charges ». Un travail qui n’est pour le moment « qu’une prémisse. L’intérêt est d’aller beaucoup plus loin en 2016 » souligne Sébastien Amand.
Avec le groupe, la réflexion a été engagée parce qu’on « ne va pas attendre Phil Hogan pour trouver des solutions rapidement ! » ironise-t-elle. « On a déchiffré les charges qui nous incombent. Et l’on s’est aperçu que nous étions de bonnes pommes aux yeux de tous les acteurs qui gravitent autour de nos fermes. En amont comme en aval, tout le monde s’engraisse pendant que nous déployons beaucoup d’énergie pour rester debout » dit-elle. Les multiples coûts ont été épluchés dans les différents domaines. « A force, il ne reste plus que le trognon. La graine de l’espoir n’est plus là. C’est inacceptable, » martèle-t-elle. Et si les agriculteurs sont toujours là, c’est qu’ils ont su s’adapter aux différentes contraintes administratives, environnementales, réglementaires. « C’est signe que nous sommes compétitifs, » défend-elle haut et fort. Concrètement, elle souhaite que la FDSEA « se mette en ordre de marche pour aller plus loin dans les constats ». Ainsi, le groupe a décidé de mettre en place de manière urgente des mesures tel que le renforcement du rôle de la FDSEA dans la défense professionnelle, la création d’un service d’expertise de l’exploitation et d’accompagnement pour optimiser l’outil de chacun, la mise en place d’une commission de recours… « C’est le rôle du syndicat de nous aider à prendre du recul, » annonce-t-elle. Des pistes sur le plan fiscal, social, des retraites ou encore du foncier sont en cours. Le travail va donc se poursuivre.

Transmission foncière
La relation entre fermiers et propriétaire doit être remise sur la table au travers des discussions. « Il y a des choses à proposer ,» assure Thierry Chasles, en charge du groupe de travail sur le foncier. Le fonds agricole reste le sujet phare du groupe. Un fonds qui comprend le cheptel, les stocks, les enseignes, la clientèle, les brevets et autres droits de propriété qui y sont attachés et s’ils sont cessibles les contrats et droits incorporels servant à l’exploitation du fonds (ainsi que les DPU et droit au bail cessible).
Le sujet est vaste mais les élus de la FDSEA veulent s’en emparer pour favoriser la transmission. L’évolution du bail cessible, l’amélioration de l’installation, la garantie d’un financement sont autant de points discutés. Là aussi, dans ce groupe de travail, la réflexion va se poursuivre parce que les exploitations d’aujourd’hui ne sont plus les mêmes.
Au final, la salle a été invitée à s’exprimer. Mais peu de personnes sont revenues sur les éléments avancés par Anne Jeanne et Thierry Chasles. Ce qui conduit Sébastien Amand à encourager ces deux chefs de groupe à poursuivre leur travail. « Ce n’est pas divisé que nous allons avancer » a-t-il confié, croyant fermement à une marge de manœuvre sans pour autant arriver à une révolution.

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