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FDSEA de la Manche et JA font passer l'oral législatif

C’est une belle leçon de démocratie qu’ont donné la FDSEA et JA en invitant les représentants des différents mouvements politiques candidats aux élections législatives à venir débattre sur les questions agricoles. «Avoir un échange avec les futurs parlementaires, c’est fondamental, a insisté en préambule Sébastien Amand. Cela doit d’ailleurs constituer une habitude de travail. Vous devez bien connaitre le monde agricole et nous souhaitons vous donner notre vision de l’agriculture d’aujourd’hui et de demain. Votre rapport à l’agriculture n’est pas le nôtre, mais le débat est open dans le respect des personnes». La République En Marche, Les Républicains et le Front National sont venus en force. Pas d’éléphants du PS (Parti Socialiste), mais une candidate novice de 24 ans qui l’a d’ailleurs emportée à l’applaudimètre. Sans doute pas pour le fond, mais assurément pour son courage politique. La seule fausse note est venue de la France Insoumise qui a décliné l’invitation (lire ci-dessous). Dommage, on aurait pu aborder le débat de façon plus technique avec un candidat/agriculteur.


La République en Marche
«Je suis là pour être un facilitateur, quelqu’un que vous pouvez appeler à n’importe quel moment. C’est dans cette façon de travailler que je souhaite m’inscrire, a insisté pour sa part Bertrand Sorre (maire de St-Pair-sur-Mer).
Saisissant la balle au bond, Benoite Nouet, bien qu’issue de la société civile, a mis en avant sa connaissance du monde agricole à travers ses anciennes fonctions au sein de la filière Légumes d’Agrial, ce qui n’était au passage pas forcément la bonne porte d’entrée. Elle a insisté sur l’objectif premier du mouvement En Marche : «maintenir la démocratie participative». En politique aguerri, Stéphane Travert a rajouté au rôle de facilitateur celui «d’assembleur pour faire entendre les difficultés et être porteur de vos idées». Il souhaite par ailleurs «que notre modèle agricole manchois soit pionnier. Notre pays n’est pas condamné au repli». Comment ? «En libérant les énergies, en simplifiant l’administration générale, en réduisant toute l’information normative et en reconnaissant le droit à l’erreur». Sans oublier un plan de 5 Mrd€ à destination de l’agriculture pour moderniser la Ferme France promis par le président Macron. Sur ce sujet, le syndicalisme agricole a répondu qu’il fallait d’abord ramener du revenu.

Les Républicains
Du côté du mouvement Les Républicains, on prône une remise à plat du pacte liant la nation à son agriculture «en ne se laissant pas blackbouler par l’esprit environnemental et en prenant garde à ne pas aller trop loin sur le bien-être animal». Et à propos d’animaux d’ailleurs et plus particulièrement de volatiles, Philippe Gosselin demande un changement de catégorie nuisible des étourneaux «pour pouvoir les gazer comme cela se pratique dans d’autres pays.» Voilà du concret. Guénhaël Huet, constatant que «pendant des années on a mené une politique de la ville avec beaucoup d’argent pour un résultat mitigé,» veut engager une vraie politique de la ruralité. «Un euro pour la ville contre un euro pour la campagne qui passe d’abord par la défense de l’agriculture et des agriculteurs».  Et Jean-Manuel Cousin de lui emboîter le pas en condamnant «Emmanuel Macron qui veut faire une France des métropoles». Les représentants Les Républicains souhaitent également réorienter la PAC en mettant en œuvre des mécanismes de compensations des aléas, casser le système normatif si cher à la France... «On se met dans une situation de non-compétitivité». Et d’évoquer enfin les relations internationales avec l’illustration de l’embargo russe qui a couté «bonbon». «Nous sommes sur une conception idéaliste des relations internationales. Les décisions diplomatiques ne doivent pas être fondées sur l’idéologie.»

La France Insoumise
Absente du débat, Sébastien Amand a apporté ce commentaire : «Aurélien Marion n’a jamais contesté les modalités de cette réunion. Je regrette son absence. Nous aurions pu parler de la répartition des richesses. C’est peut-être quelque chose que l’on partage».

Le Parti Socialiste
Elle est juriste (Master II) en droit de l’homme et n’a que 24 ans, mais Clémence Maulat n’a pas hésité à descendre dans l’arène. Elle n’a pas cherché à bluffer son auditoire et son auditoire a salué sa sincérité, son sens de l’engagement et son courage politique. «Je ne vais pas faire semblant d’être agricultrice. J’ai une vision politique de l’agriculture. Je défends une forme de mieux vivre collectif entre agriculteurs et consommateurs, a-t-elle dévoilé d’emblée. Concrètement, je suis pour une agriculture durable et sociale. Pour un modèle d’agriculture familial plutôt qu’industriel. Je suis pour l’interdiction des pesticides et des perturbateurs endocriniens. Je suis contre le libre-échange parce que je veux préserver notre standard de qualité et de prix». Concernant la PAC, la représentante du Parti Socialiste souhaite «une réorientation vers une agriculture plus verte. Il faut aller vers une transition agroéconomique et lutter contre la volatilité des prix». Adepte du revenu universelle, Clémence Maulat a également indiqué «qu’un retraité agriculteur ne devait pas percevoir moins que le Smic». Et à Pascal Férey qui lui demandait de définir sa notion du «productivisme», elle a répondu qu’elle était «convaincue que la croissance avait pour vocation à se stabiliser. Ça ne veut pas dire que je suis pour la décroissance».

Le Front National
Dernier à entrer en lice, le Front National est venu en force. Aux côtés des 4 candidats (Jean-Jacques Noël, Franck Simon, Carmen Masson et Marie-Françoise Kurdziel), leurs suppléants et quelques conseillers techniques (dont un ne souhaitait pas apparaitre sur la photo de famille). Yannick Bodin, référent agricole départemental du FN, a précisé d’emblée : «j’ai abandonné le lait pour des questions personnelles et économiques. Je ne suis plus à la Coordination rurale, mais j’en partage les valeurs comme je partage certaines valeurs défendues par la FNSEA. Je n’ai jamais pointé du doigt ce syndicat».  Ces précautions verbales prises, le FN a défendu sa vision politique au sens large où la question de l’UE s’est trouvée au cœur des discussions. «L’Europe à 27 ne fonctionne pas parce que tous les pays n’ont pas les mêmes charges. Nous souhaitons sortir d’une Europe fédérale pour aller vers une confédération européenne. Nous voulons commercer avec des gens qui ont les mêmes exigences que nous», a tracé Jean-Jacques Noël. Le FN estime que la France dispose des moyens pour financer une PAF au lieu d’une PAC «puisque nous sommes  contributeur net du budget européen à hauteur de 7 Mrd€». Un euro dont elle souhaite s’affranchir «puisque cette monnaie a été créée et taillée pour l’Allemagne. 95 % des pays dans le monde ont leur propre monnaie qu’ils adaptent à leur modèle économique. Cela permet de gagner 10 à 15 points de compétitivité».

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