FDSEA-JA 61 : à la rencontre de Jérôme Nury et Catherine Meunier
Vendredi dernier à Tinchebray, une délégation d’agriculteurs, jeunes et ainés, a rencontré Jérôme Nury (commission de l’économie, de l’agriculture et du numérique) et Catherine Meunier (commission des routes et du développement durable). Le tour des élus départementaux est quasiment bouclé.



"Nous sommes épuisés. Nous enchainons les réunions, parfois tard le soir, et le lendemain matin nous sommes au cul des vaches mais ça n’avance pas”. L’expression est d’un jeune installé qui commence à douter de son métier. Le décor est planté. L’écoute est attentive mais la marge de manœuvre des élus locaux est étroite.
Le cahier des doléances ouvert en grand
La tournée des élus locaux s’est achevée vendredi dernier à Tinchebray. La délégation FDSEA/JA, pilotée par Eric Hatteville et Judicael Dumaine, s’est entretenue avec Jérôme Nury et Catherine Meunier, élus du Donfrontais. Le cahier de doléances a été ouvert en grand. “Une enveloppe d’urgence qui représente 150 e/agriculteur. Une remontée des cours qui se fait attendre. Des engagements de l’Etat qui ne sont pas tenus. Des tromperies dans l’identification des produits qui vont jusqu’à leurrer les meilleurs restaurants flériens. Des contraintes nouvelles concernant la gestion des haies. Un flou énorme sur la notion du cours d’eau...” La liste est longue et pas exhaustive.
Les élus ont apporté des réponses à deux niveaux : le local et le politique. “Il faut travailler sur les besoins de la restauration collective dans le département, juge Jérôme Nury et de citer en exemple l’initiative Agrilocal61 portée par le Conseil départemental. “Quand je lance un appel d’offres pour le compte de ma commune pour trouver 200 kg de pommes de table, je ne trouve rien de local”. Mais de reconnaître cependant que si les circuits courts sont vertueux, ils ne règleront en rien la crise actuelle.
Sur un plan plus politique, Jérôme Nury a d’abord épargné le Gouvernement, “l’Etat n’a rien à faire dans une relation commerciale entre deux privés”, avant d’enchainer “mais il a un rôle d’arbitre à jouer. Sa responsabilité se situe plus en amont. Il faut baisser le coût du travail en France et harmoniser les règles européennes. On s’est tiré une balle dans le pied. Les pouvoirs publics ne sont pas assez offensifs”.
Conclusion d’Eric Hatteville à cette campagne de sensibilisation consistant à redonner de la volonté agricole aux élus locaux : “Sarkozy a reconnu qu’il était allé trop loin avec le Grenelle de l’Environnement. C’est la pagaille chez les Verts. Macron remet en cause les 35 heures (...), une brèche s’ouvre”.