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Manifestation
FDSEA, JA : un semis de prairie pour alerter sur les écorégimes

Les manifestants de la FDSEA et JA de l’Orne ont semé une prairie devant la préfecture à Alençon. La préfète Françoise Tahéri les a reçus. Ils répondaient à l’appel national à manifester contre le plan stratégique national (PSN) vendredi 2 avril.

Marc Gégu sème une prairie devant les grilles de la préfecture de l’Orne à Alençon, vendredi 2 avril. « On espère que la préfète en prendra bien soin et qu’on pourra venir récolter cet été », s’amuse Anne-Marie Denis.
© DB

24 tracteurs, une trentaine d’agriculteurs présents : « c’est la juste mesure », se félicite Anne-Marie Denis, présidente de la FDSEA de l’Orne, qui ne souhaitait pas plus de monde, en raison de la Covid. Après un tour dans les rues d’Alençon, autour de la préfecture, les adhérents FDSEA et JA ont symboliquement semé une prairie devant la grille et offert un mini-jardin à la préfète.

 

Ecorégimes : les raisons de la colère

« Pourquoi cette manifestation ? Pourquoi aujourd’hui ? » Au mégaphone, Anne-Marie Denis déplie les arguments qui l’ont amenée à appeler ses collègues à se mobilier : « Pourquoi aujourd’hui : parce que dans quinze jours, trois semaines, le ministre va porter le contenu du PSN français à l’Europe, ce sera trop tard ». Pourquoi ? Parce que « les effets d’EGAlim ne se font pas sentir. Les négociations commerciales n’ont pas été à la hauteur. Or, on nous avait dit, on va s’organiser pour vous assurer un retour de valeur et en échange, vous produirez une agriculture qui répond aux attentes du consommateur ».

80% des agriculteurs exclus des écorégimes

Les syndicats craignent que la future PAC ne défavorise les agriculteurs français : « avant, le paiement vert était complémentaire du DPB (droits à paiement de base, ndlr), retrace Anne-Marie Denis, aujourd’hui, il y est intégré ». Elle s’inquiète notamment des obligations que contiendront les éco-régimes : « ecoschemes, écorégimes, écoschémas ; ils ne savent même pas comment l’appeler, tacle la présidente, tellement c’est compliqué ». Ils représenteraient 20 ou 30% du premier pilier - ce n’est pas fixé - et seraient conditionnés à des pratiques plus vertes. « On a découvert que le système qu’ils nous proposent est punitif : en étant en bio, on n’accèderait qu’à 70% des écorégimes, le HVE 3 ne donnerait accès qu’à 50%. Tous les autres, c’est-à-dire 80% des agriculteurs auraient entre 0 et 20% ».

La proposition de la profession : un système à points évolutifs

« On avait pris l’initiative de travailler pour proposer au ministère un système à points évolutif avec sept items de base, dans lesquels les agriculteurs pourraient piocher en fonction de ce qu’ils font déjà. Et à mesure qu’ils évoluent, on ajouterait des points ». Soit un minimum assuré et un complément pour inciter les producteurs à aller vers une agriculture « plus vertueuse ». Pour Anne-Marie Denis, « le ministre de l’Agriculture s’aligne sur la ministre de l’Environnement ». Elle accuse les politiques d’utiliser la PAC comme moyen électoraliste.

 

Lactalis, retraite, renouvellement : la préfète interpelée

Trois adhérents FDSEA et trois JA ont rencontré Françoise Tahéry. « Elle a été très à l’écoute », témoigne Anne-Marie Denis, à l’issue de la rencontre. Outre les problématiques EGA et PAC, les syndicats ont pu aborder l’interdiction de l’inscription de l’origine du lait sur les produits, obtenue par Lactalis, « c’est un non-sens à une époque où on parle de circuits courts ». Une solution serait recherchée en haut lieu pour trouver une écriture alternative. Les agriculteurs ont pu évoquer leur crainte pour le département, dont 40% des agriculteurs partent à la retraite dans quelques années et qui subit une baisse des installations, « c’est pour cette raison que la PAC doit être acceptable : que les jeunes n’aillent pas ailleurs ». 

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