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Sécheresse 1976, quotas laitiers, PLI, etc.
VIDEO. FDSEA : les années marquantes des anciens présidents

Lors du conseil fédéral du 24 août, le syndicat majoritaire de la Manche en a profité pour marquer les 75 ans de la FDSEA de la Manche, né en 1946 sous la présidence de René de Tocqueville. L’occasion pour les 5 derniers présidents de livrer les faits marquants de leur présidence.

1. Michel Cottebrune (1973-1983)
1976 : l’épopée des opérations de paille et de fourrages

« L’année la plus marquante aura été 1976, année de la sécheresse où nous avons conduit des opérations de récolte de paille dans différents départements français », souligne Michel Cottebrune. Pour les fourrages, la FDSEA est allée en Yougoslavie. Mais c’est avec le Canada que les opérations ont pu être conclues. « Cela a été compliqué de stocker le bateau sans savoir où le foin allait aller. On a réussi à « détourner » un deuxième bateau pour le faire venir à Cherbourg où il y avait suffisamment de place dans les locaux de la gare maritime pour stoker », confie-t-il. Le ministre de l’Agriculture, Christian Bonnet, voulait garder ce stock pour le distribuer au niveau national. Le préfet de l’époque, Yves Bonnet, « nous a aidés à conserver le foin contre la volonté du ministre, que nous avons réparti aux agriculteurs tout au long du mois de janvier. Ce fut une épopée assez ‘‘ hard ‘‘ ».

 

2. (à 2'55) Michel Hamel (1983-1991)
1984 : la mise en place des quotas laitiers

Sous sa présidence, Michel Hamel se rappelle la mise en place des quotas laitiers, décidé par Michel Rocard à partir du 1er avril 1984. Cela concernait 24 500 producteurs de lait contre 2 690 aujourd’hui. « On a fait beaucoup de réunions. Pendant les six premiers mois des quotas laitiers, j’étais appelé pratiquement tous les soirs jusqu’à 3 h du matin », indique-t-il. Avec la section lait départementale de la Manche, il a proposé pour ceux qui avaient une toute petite référence laitière et près de la retraite, la possibilité de prendre la pré-retraite. Il s’agissait de redonner aux jeunes du quota libéré pour pouvoir avoir des exploitations viables économiquement. « La moyenne en 1984 était de 54 000 l par producteur », précise-t-il.
Sans aucun doute, cette action a « permis de créer des installations et d’en conforter d’autres », conclut-il.

 

3. (à 6'11) Eric Lecler (1991-1995)
1992 : la réforme de la Pac

« Ce qui m’a marqué le plus, c’est la première réforme de la Pac en 1992, avec la prise en compte des notions de surfaces », explique Eric Lecler. « Pour la Manche, il fallait rendre possible les surfaces en herbe aux aides PAC. C’était un enjeu de compensations financières et d’équilibre du revenu pour la majorité des éleveurs », ajoute-t-il. Il fallait démontrer que des prairies temporaires, même si elles existaient depuis plusieurs années, étaient bien temporaires. L’Etat a imaginé rapidement une prime à l’herbe « dérisoire et obsolète » par rapport aux enjeux des primes « surfaces » (céréales, maïs, oléoprotéagineux...). L’objectif était de faire en sorte que « tous les éleveurs puissent disposer de ces surfaces en herbe, pour assurer les rotations. On a réussi de manière significative. Cela a représenté des millions d’euros d’aides et de compensations au titre de la réforme de la Pac ».

 

4. (à 9'00) Pascal Férey (1995-2013)
2009 : la grève du lait de 2009, une fracture entre paysans

« Ce que nous avons vécu de plus compliqué et de plus violent, c’est la grève du lait de 2009. Ce n’est pas la grève du lait en tant que telle mais l’affrontement d’agriculteurs entre eux », avance Pascal Férey. Cette année-là, se déroulaient les commémorations du Débarquement auxquelles participaient Barak Obama et une vingtaine de chefs d’Etat. « Nous ne voulions rien céder parce qu’il y aurait un accord politique. Il était inimaginable que le gouvernement français laisse des producteurs de lait exaspérés par cette baisse imposée par des entreprises laitières, coopératives et privés, sans réagir », explique-t-il. Fin mai, il y avait une manifestation sur le prix du lait en titrant « 305 ou rien ». « Cela a été rien parce que la FNPL nous a lâché sans explication. Le prix était autour des 250 e/ 1 000 l, un prix au-delà de tout entendement. Cette grève restera une fracture entre paysans », conclut-il.

 

5. (à 13'00) Sébastien Amand (2014-2021)
2015 : l’arrêt des quotas laitiers, un bouleversement

L’arrêt des quotas laitiers au 1er avril 2015 aura provoqué « un bouleversement », note Sébastien Amand. « Le fait d’ouvrir sur les volumes était attendu par ma génération et la génération précédente pour assouvir le besoin d’entreprendre après une frustration de 35 voire 40 ans », indique-t-il. En ouvrant les vannes, les conséquences sur les marchés laitiers ont entrainé les crises de 2015 et 2016, des manifestations notamment à Laval devant Lactalis. En 2015, avec la Chambre d’agriculture, « on s’était fortement mobilisé quand le PSE s’est mis en place pour qu’un maximum d’exploitants puissent toucher les accompagnements financiers de l’Etat. Je me félicite de la mobilisation de nos instances à cette époque », confie-t-il, tout en pointant du doigt une autre incidence, celle de « la mobilisation du réseau rendue difficile du fait de la capacité des uns et des autres à se mobiliser pour le collectif », conclut-il.n

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